Sur une petite table à l'extérieur d'une tente à Deir al-Balah, Renad, âgée de 10 ans, prépare des « pâtes à la sauce blanche à la manière de Gaza ». Elle remplit un récipient avec de l'eau en bouteille et allume un petit réchaud au propane. Elle a des oignons frais et des poivrons verts, mais elle utilise des champignons en conserve dans la sauce.

Elle a déclaré à CTV News : « Il est difficile de se procurer les ingrédients, ils sont chers », « et certains ingrédients sont introuvables. »

Renad a une grande passion pour la cuisine, et elle partage ses vidéos de cuisine sur les réseaux sociaux, c’est une façon de passer le temps et de détourner son esprit de la guerre. Elle a actuellement 411 000 abonnés sur Instagram.

Elle dit via un traducteur : « En ce moment, la vie est très difficile. J’espère pouvoir quitter Gaza avec ma famille et vivre une vie normale, mais c’est coûteux. »

Une page GoFundMe a été créée pour aider la famille à collecter des fonds pour payer leur départ de l’enclave.

Une des associations caritatives aidant Renad à trouver les ingrédients nécessaires à ses recettes est Human Concern International, la plus ancienne organisation humanitaire islamique au Canada.

Hassan Wadi, directeur du développement du fonds mondial de l’association, a déclaré : « Grâce aux dons des gens, nous avons pu acheter ces produits, et 11 de nos camions sont également entrés dans Gaza. »

Wadi a confirmé qu’il avait contacté Renad et sa famille après avoir vu ses vidéos en ligne.

Il a dit : « Elle sourit, rit et cuisine dans son récipient à côté de sa tente », « le minimum que nous puissions faire est d’apporter un peu d’espoir ».

Au début de la guerre, la maison de l’autre côté de la rue où vit Renad a été bombardée. Sa sœur dit avoir vu des corps d’enfants éparpillés dans la rue, ce qui lui a causé de « graves troubles psychologiques ». Depuis, la création de contenu culinaire est devenue un refuge.

Bien que ses vidéos soient joyeuses et heureuses, les réalités de la guerre s’y glissent souvent. Alors qu’elle « ouvrait » un paquet d’aide, on entendait l’explosion d’une bombe non loin.

Wadi a déclaré : « C’est la vie typique de toute personne vivant à Gaza maintenant », « il y a des jours où ils ne dorment pas, et des jours où ils ne peuvent pas dormir à cause des bombes dans le ciel, sans savoir si une de ces bombes va tomber là où ils vivent. »

Renad dit qu’elle a souvent peur, mais qu’elle est aussi optimiste. Elle rêve de devenir un jour une cheffe célèbre « avec plus d’abonnés qu’elle n’en a maintenant », et elle espère la fin de la guerre, « nous rêvons de vivre un jour en paix ».

Il n’est pas clair quand cette paix pourrait venir, car les négociations pour un cessez-le-feu sont au point mort.

La semaine dernière, le président américain Joe Biden a présenté la première phase d’une proposition israélienne incluant une trêve temporaire de six semaines, mais ni Israël ni le Hamas ne se sont engagés. Les responsables devraient se rendre au Caire et au Qatar cette semaine pour rencontrer les médiateurs.