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Publié: janvier 3, 2025
Thomas Woodley, fondateur et président de l'organisation « Les Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient » (CJPME), a annoncé sa démission de son poste à la fin décembre, évoquant une opposition persistante à sa direction « en tant que personne non palestinienne » de la part de certains militants.
Dans une longue lettre d'adieu à ses partisans, Woodley a indiqué que les attaques menées par le Hamas le 7 octobre contre Israël avaient changé la façon dont la communauté militante percevait l'organisation, certains voyant désormais le leadership d'une personne non palestinienne comme affaiblissant sa légitimité. Woodley a écrit :
« Bien que la CJPME ait été fondée comme une organisation réunissant des Canadiens de tous horizons, nous sommes aujourd'hui jugés à travers le prisme de la politique identitaire. Nous n'avons jamais prétendu être palestiniens ou représenter les Palestiniens, mais beaucoup supposent que la direction non palestinienne rend l'organisation illégitime. »
Contexte de la création et objectif de l'organisation
Woodley et sa femme Grace Patchon ont fondé l'organisation à Montréal en 2004, lors de la deuxième intifada palestinienne, dans le but de créer un espace inclusif pour tous les Canadiens. Woodley a déclaré :
« Nous n'avions pas l'intention de fonder une organisation, mais quand une organisation locale palestinienne a refusé mon adhésion parce que je ne suis pas palestinien, nous avons réalisé la nécessité de construire une organisation accueillant tout le monde. »
Réponse de l'organisation
La CJPME a confirmé dans un communiqué officiel que Woodley avait démissionné après une longue et fructueuse direction, mais a nié que son statut de « non palestinien » constitue un obstacle au travail de l'organisation. Elle a ajouté :
« Notre conseil d'administration et notre équipe sont diversifiés, comprenant des individus d'origines palestiniennes et non palestiniennes. Notre mission est de permettre aux Canadiens de tous horizons de soutenir la justice, le développement et la paix au Moyen-Orient. »
Controverse interne
La décision de démission a suscité des interrogations sur les tensions au sein de la communauté militante. Ghada Sasa, ancienne membre du conseil d'administration de la CJPME, a critiqué l'organisation après la suspension de son adhésion suite à des déclarations controversées concernant les attaques du 7 octobre. Sasa a accusé l'organisation de « réprimer les voix palestiniennes critiques ».
La controverse persistante autour des positions de l'organisation
La CJPME a fait face à des critiques pour ses positions depuis les attaques du Hamas. Le matin du 7 octobre, elle a publié un communiqué tenant Israël responsable de l'escalade, indiquant que l'attaque intervenait après « des années d'agressions israéliennes contre Gaza ».
L'organisation a également republié une photo d'une pelleteuse du Hamas détruisant la barrière frontalière israélienne, accompagnée d'un commentaire décrivant Gaza comme « sortie de prison ».
Conclusion
La démission de Woodley reflète la persistance de divisions au sein des communautés militantes concernant les questions d'identité et de légitimité dans la lutte pour la cause palestinienne. Avec Michael Bockert, le vice-président, assumant la présidence par intérim, la question demeure sur l'avenir de la CJPME et son rôle dans le soutien à la cause palestinienne.
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