Le Royaume-Uni a connu un afflux de dizaines de milliers d'habitants de Hong Kong depuis 2021, parmi eux des militants pro-démocratie de premier plan, mais ils n'ont pas oublié la surveillance qu’exerce la Chine sur eux. Selon le New York Times.

La Chine a imposé une loi stricte sur la sécurité nationale à Hong Kong en 2020, accordant aux autorités de l'ancienne colonie britannique de larges pouvoirs pour réprimer l'opposition.

En réponse à cette loi, la Grande-Bretagne a offert un nouveau visa aux citoyens de Hong Kong, et depuis lors, au moins 180 000 personnes ont déménagé de Hong Kong vers le Royaume-Uni grâce à ce programme de visa. Beaucoup d'entre eux ont reconstruit leur vie en Grande-Bretagne et continuent à participer au mouvement pro-démocratie à distance.

Parmi eux se trouve Simon Cheng, un militant pro-démocratie, arrêté en Chine en 2019 où il a été torturé. Après sa libération, il s’est enfui en Grande-Bretagne et a demandé l’asile.

L'année dernière, les autorités de Hong Kong ont mis une récompense pour obtenir des informations menant à l’arrestation de Cheng et d'autres militants. Ce mois-ci, trois hommes à Londres ont été accusés de collecte d’informations de renseignement pour le compte de Hong Kong, et l’un des accusés, Matthew Trickett, a été retrouvé mort dans des circonstances mystérieuses.

Ces événements ont suscité des inquiétudes au sein de la plus grande communauté de Hong Kong au Royaume-Uni. Thomas Fung, un militant politique, espère que ces arrestations marquent le début d’un effort coordonné britannique pour lutter contre la répression chinoise, car de nombreux anciens habitants de Hong Kong au Royaume-Uni se sentent menacés par la surveillance chinoise.

Thomas Fung, âgé de 32 ans, espère que ces arrestations récentes sont le début d’un effort coordonné du gouvernement britannique pour combattre la répression chinoise. Fung a déclaré : « Nous savions toujours qu'il y avait un certain type de renseignement ou d’espionnage sur les gens ici ».

Fung a déménagé en Angleterre en 2012 pour étudier la comptabilité, et après l'obtention de son diplôme, il a obtenu un emploi à Oxford et a décidé de rester. Avec la montée des manifestations pro-démocratie à Hong Kong, il a ressenti le besoin de soutenir le mouvement, participant à des manifestations de solidarité à Londres et s’est porté bénévole pour aider les nouveaux arrivants de Hong Kong.

Il a fondé l'organisation « Bonham Tree Aid » pour soutenir les prisonniers politiques à Hong Kong. Lorsqu’il a vu le nom de son organisation pour la première fois dans un journal pro-Pékin, Fung a compris qu'il n'y avait pas de retour en arrière possible.

La peur d’être ciblé par Pékin ne concerne pas seulement les militants politiques, mais s’étend aussi aux familles en quête d’une meilleure éducation et aux jeunes professionnels recherchant des opportunités d’emploi. Dans le quartier de Sutton, au sud de Londres, appelé « Petite Hong Kong », où environ 4 000 anciens habitants de Hong Kong se sont installés depuis 2021.

Richard Choi, âgé de 42 ans, est venu à Londres en 2008 et supervise un groupe Facebook pour les nouveaux arrivants à Sutton. Il masque soigneusement les visages de la communauté dans les photos qu’il partage, car beaucoup ont peur d’être surveillés. Choi a déclaré : « Je sens qu’ils sont très nerveux ou ont perdu confiance ». Les inquiétudes ont augmenté après l'adoption d'une loi à Hong Kong connue sous le nom d’article 23, qui prévoit des peines allant jusqu’à la prison à vie pour les crimes politiques et s’étend aux habitants de Hong Kong à l’étranger.

Vivian Wong, qui a déménagé à Londres en 2015 et a ouvert un restaurant en 2021, déclare qu’elle est fière de son identité hongkongaise et continue de s’opposer au régime communiste malgré les risques.

Le restaurant propose des plats de Hong Kong populaires et est devenu un lieu de rassemblement pour la diaspora lors d'événements et de soutien mutuel.

Catherine Li, âgée de 28 ans, a déménagé à Londres en 2018 pour étudier le théâtre et a commencé à organiser des manifestations de solidarité en 2019. Elle a d'abord utilisé un pseudonyme en ligne pour cacher son identité, mais lorsque certaines de ses œuvres artistiques politiques sont devenues célèbres, elle a senti qu’elle ne pouvait plus se cacher et a commencé à utiliser son vrai nom.