Le président du syndicat des journalistes palestiniens, Nasser Aboubakr, a déclaré que l’occupation cible délibérément les journalistes ainsi que les agences de presse locales et internationales dans la bande de Gaza.

Aboubakr a ajouté – lors d’un appel téléphonique à la chaîne "Caire Info" vendredi soir – que l’occupation cible les journalistes pour qu’ils transmettent les scènes du génocide contre le peuple palestinien à Gaza, précisant que les journalistes sont une partie neutre pour transmettre la vérité… et l’occupation considère comme ennemis tous ceux qui transmettent la vérité.

Le président du syndicat des journalistes palestiniens a indiqué que l’armée d’occupation viole toutes les normes internationales et traite les journalistes comme s’ils étaient des ennemis, soulignant que la cible des journalistes par l’occupation à Gaza ne fait que renforcer leur détermination à transmettre la vérité.

Le président du syndicat a souligné que l’occupation a reçu un mandat de l’administration américaine pour intensifier la guerre dans la bande de Gaza et cibler les civils, et que le ciblage des journalistes par l’occupation à Gaza ne fera que renforcer leur détermination à transmettre la vérité.

Les déclarations d’Aboubakr interviennent à la suite de l’assassinat du journaliste palestinien Samer Aboudqa, aujourd’hui, lors du bombardement par des drones de l’occupation sur une école abritant des déplacés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, après que les forces d’occupation l’ont laissé saigner pendant plus de 5 heures.

Des sources médicales palestiniennes ont rapporté le martyr d’Aboudqa, caméraman de la chaîne Al Jazeera, et la blessure du correspondant de la chaîne ainsi que du directeur de son bureau à Gaza, le journaliste Wael Dahdouh, à la main et au poignet alors qu’ils couvraient la situation à l’école secondaire pour filles de Khan Younès (Farhana), après qu’elle ait été bombardée précédemment ce matin, sachant qu’ils portaient casque et gilet pare-balles indiquant qu’ils étaient journalistes.

Les sources ont indiqué que trois membres des équipes de sauvetage ont été tués, et plusieurs citoyens ainsi que des équipes médicales ont également été blessés dans le bombardement israélien.

Le journaliste Wael Dahdouh a été transféré à l’hôpital Nasser à Khan Younès, où son état a été décrit comme léger à modéré, tandis que les équipes médicales et les ambulances n’ont pas pu atteindre le journaliste blessé Aboudqa, dans un contexte d’intensification des bombardements de l’artillerie d’occupation sur l’école et ses environs, de coupure des communications, et il a été laissé à saigner pendant plus de 5 heures.

Plus tard, le corps du martyr Aboudqa a été transféré à l’hôpital Nasser.

Avec le martyr du journaliste Aboudqa, le nombre de journalistes martyrs depuis le début de l’agression le 7 octobre dernier s’élève à environ 75 journalistes, dont 9 femmes journalistes, selon le syndicat des journalistes palestiniens.

Le syndicat des journalistes palestiniens a réitéré ses revendications auprès de toutes les institutions internationales, médiatiques et des droits de l’homme, de poursuivre la traque de l’armée et du gouvernement d’occupation israélien afin de mettre fin à ses massacres contre les journalistes palestiniens, et de les tenir responsables de ces crimes.

Un communiqué du comité des libertés du syndicat a indiqué que l’armée d’occupation a tué environ 75 collègues dans le secteur médiatique palestinien par des tirs directs, le dernier étant le collègue Aboudqa, soit sur leurs lieux de travail, soit dans leurs bureaux, soit dans leurs maisons.

Le communiqué a noté l’ampleur des blessures sanglantes subies par les journalistes, notamment l’incident du ciblage de l’équipe d’Al Jazeera aujourd’hui vendredi, qui a conduit au martyr d’Aboudqa et à la blessure grave de Dahdouh, ce dernier ayant versé des larmes en direct lorsqu’il a appris la mort de sa famille suite au bombardement de l’occupation sur la maison où elle vivait à Gaza.

Il a ajouté que "les scènes sanglantes des corps des journalistes qui doivent être protégés conformément aux lois et règlements internationaux sont ici violées par l’arrogance de l’occupation qui agit comme si elle était au-dessus de toutes les lois et conventions internationales", soulignant l’intensité de l’attaque féroce des forces d’occupation contre les journalistes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est occupée, ainsi que la persistance des agressions, des interdictions de couverture, des détentions des équipes et des arrestations.

Le communiqué a évoqué la mort de 6 journalistes depuis le début de ce mois, où le correspondant de la chaîne Al-Mayadin, le journaliste Abdel Karim Ouda, est tombé en martyr suite aux bombardements sur le camp de Nuseirat, et le journaliste photographe sportif Mohammed Abu Samra en raison des bombardements continus de l’occupation sur la bande de Gaza, qui avait perdu son frère jumeau martyr quelques jours auparavant.

La journaliste Ola Attallah, ainsi que huit membres de sa famille, sont également tombés en martyr après un bombardement israélien sur la maison d’un de ses proches où elle s’était réfugiée avec sa famille ; elle avait travaillé comme correspondante pour plusieurs agences internationales et locales dans la bande de Gaza. Le journaliste et enseignant à la faculté des médias de l’Université Al-Aqsa, Adham Hassouna, est mort en martyr lors d’un bombardement de l’aviation de l’occupation sur sa maison à Chajaya, à l’est de la ville de Gaza. Le photographe journaliste Montaser Al-Sawwaf a été tué dans une frappe israélienne dans le quartier Al-Daraj à Gaza, ainsi que le photographe de la chaîne Al-Aqsa, Abdullah Darwish, lors d’une frappe israélienne sur la bande de Gaza.

Dans sa première déclaration, Wael Dahdouh, correspondant de la chaîne, a déclaré : « Nous avons été ciblés alors que nous accompagnions une ambulance, qui avait une coordination pour évacuer une famille assiégée. »

Dahdouh a ajouté : « Nous avons essayé, grâce à la coordination accordée à l’ambulance, de filmer dans la zone, et après avoir terminé, un missile nous a pris par surprise », et il a poursuivi : « J’ai parcouru des centaines de mètres après ma blessure en essayant d’arrêter le saignement jusqu’à ce que j’atteigne des secouristes. »