Le président américain Joe Biden a déclaré aujourd'hui vendredi que les États-Unis commenceront à larguer une aide humanitaire par air sur Gaza, un jour après la mort de plus de 100 Palestiniens lors d’un affrontement chaotique avec les forces israéliennes.

Le président a annoncé cette mesure après la mort d'au moins 115 Palestiniens et plus de 750 blessés, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza, jeudi, lorsque des témoins ont déclaré que les forces israéliennes ont ouvert le feu alors que de grandes foules se précipitaient pour retirer des marchandises d'un convoi humanitaire.

Biden a ajouté que les opérations de largage aérien commenceront bientôt et que les États-Unis recherchent des moyens supplémentaires pour faciliter l’entrée de l’aide dont on a grand besoin dans cette région déchirée par la guerre afin d’alléger la souffrance des Palestiniens.

Biden a déclaré : « Dans les prochains jours, nous rejoindrons nos amis en Jordanie et d’autres qui fournissent des opérations de largage aérien d’aliments et de fournitures supplémentaires, et nous chercherons à ouvrir d’autres voies, y compris peut-être une voie maritime. »

Le président a fait deux fois référence aux opérations de largage aérien pour aider l’Ukraine, mais des responsables de la Maison Blanche ont précisé qu’il parlait de Gaza.

Israël a déclaré que de nombreuses victimes avaient été écrasées lors d’une bousculade liée au chaos, et que ses forces avaient tiré sur certaines foules qu’elles pensaient se diriger vers elles d’une manière menaçante.

Biden l’a annoncé lors de l’accueil de la Première ministre italienne Giorgia Meloni à la Maison Blanche.

Biden a déclaré : « L’aide qui afflue vers Gaza n’est en aucun cas suffisante. La vie des innocents est en jeu, la vie des enfants est en jeu. Nous ne resterons pas les bras croisés tant que nous n’aurons pas plus d’aide là-bas. Nous devons recevoir des centaines de camions, pas seulement quelques-uns. »

Lors de sa rencontre avec la Première ministre italienne à la Maison Blanche, Biden a également cherché à rassurer les dirigeants européens que les États-Unis continuent de soutenir l’Ukraine, malgré leur incapacité à obtenir l’approbation d’un paquet d’aide extérieure supplémentaire comprenant 60 milliards de dollars pour l’Ukraine, en plus de 35 milliards pour Israël et Taïwan. La législation a été adoptée au Sénat, mais le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a refusé de la soumettre au vote à la Chambre.

Avant la visite de Meloni, des responsables de la Maison Blanche ont déclaré qu’ils n’avaient pas de bonnes réponses pour les alliés sur la façon de sortir de l’impasse avec les républicains de la Chambre et de rouvrir le robinet des aides américaines indispensables à Kiev alors que l’Ukraine tente de repousser l’invasion russe.

La porte-parole de la Maison Blanche Olivia Dalton a déclaré : « Il est clair que cela a un impact évident non seulement sur notre sécurité nationale, mais aussi sur la sécurité des alliés et partenaires dans le monde entier. »

Biden, avec de hauts démocrates et le chef des républicains au Sénat Mitch McConnell, a fortement encouragé Johnson lors d’une réunion à la Maison Blanche cette semaine à adopter le paquet d’aide extérieure, mais Johnson a répondu que le Congrès « doit prendre soin des besoins de l’Amérique d’abord ».

La réunion de vendredi est la deuxième entre Biden et Meloni en environ sept mois. Les deux dirigeants mènent une guerre au Moyen-Orient et en Europe et cherchent à renforcer leur stature publique.

Meloni s’est rendue à Kiev la semaine dernière pour accueillir une réunion des dirigeants du G7 avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la deuxième anniversaire de l’invasion russe. Les dirigeants de la Belgique, du Canada et de la Commission européenne ont rejoint Meloni à Kiev, tandis que Biden et d’autres dirigeants ont participé par vidéo. L’Italie assure la présidence du G7 pour un an depuis janvier.

Lors de sa récente visite à Kiev, Meloni a réaffirmé le soutien de l’Italie à l’Ukraine et a signé un accord de coopération en matière de sécurité pour fournir une assistance militaire et technique jusqu’à la fin de l’année. L’Italie s’engage également à aider l’Ukraine à reconstruire ses monuments historiques.

Il y avait des craintes dans l’administration Biden lorsque Meloni est arrivée au pouvoir en tant que première femme à diriger un gouvernement d’extrême droite en Italie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais les deux ont trouvé un terrain d’entente sur la question de l’Ukraine, et Biden a salué Meloni et l’Italie pour leurs efforts en soutien à Kiev lors de sa visite à Washington en juillet.

On s’attendait à ce que l’ordre du jour des dirigeants inclue également les efforts des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar pour négocier un cessez-le-feu prolongé entre Israël et le Hamas, les priorités de l’Italie en tant que présidente du G7, le flux des migrants vers l’Italie depuis l’Afrique du Nord, et les politiques de leurs pays envers la Chine.

Biden a déclaré plus tôt cette semaine qu’il était optimiste quant à la possibilité de parvenir à un accord de cessez-le-feu d’ici le début de la semaine prochaine. Mais il a reconnu que l’accord attendu pourrait avoir été compromis après que les forces israéliennes ont tiré jeudi sur une grande foule de Palestiniens qui se précipitaient pour récupérer des aliments d’un convoi d’aide.

Avec Meloni à ses côtés, Biden a exprimé vendredi un optimisme prudent quant à la possibilité de conclure un accord, « Nous avons travaillé et espérons le savoir bientôt ».

Meloni doit se rendre au Canada pour rencontrer le Premier ministre Justin Trudeau samedi.