Les données du ministère russe des Finances publiées aujourd'hui jeudi ont montré une baisse d'environ un quart des revenus nets tirés des exportations de pétrole et de gaz naturel au cours de l'année dernière, reflétant la chute des prix mondiaux du brut et la forte réduction des exportations de gaz naturel russe par gazoducs vers l'Europe.

Le ministère a indiqué que l'État russe a obtenu 8,82 billions de roubles (99,3 milliards de dollars) grâce aux taxes sur le secteur pétrolier et gazier au cours de l'année dernière, soit une baisse de 24 % par rapport à l'année précédente.

L'agence Bloomberg News a rapporté que les flux de pétrodollars vers la Russie ont diminué en raison de la baisse des prix du pétrole russe dans un contexte de recul des prix mondiaux et du durcissement des sanctions occidentales contre le secteur énergétique russe en réponse à la guerre russo-ukrainienne.

En même temps, la forte baisse des exportations de gaz naturel par gazoducs, combinée au généreux soutien gouvernemental au secteur pétrolier russe, a fortement aggravé la dégradation des revenus selon les chiffres officiels.

La baisse des recettes pétrolières et gazières accentue la pression sur le budget russe, alors que le gouvernement prévoit d'augmenter les dépenses militaires d'environ 70 % cette année, alors que la guerre russo-ukrainienne approche de sa troisième année.

Le président russe Vladimir Poutine envisage également d'augmenter les dépenses sociales dans le cadre de sa préparation aux élections présidentielles prévues en mars prochain pour obtenir un cinquième mandat.

Le prix moyen du pétrole brut principal russe, l'Oural, a diminué de plus de 17 % l'année dernière pour atteindre 62,99 dollars le baril, selon le ministère des Finances.

Cependant, ce prix est resté supérieur au plafond fixé pour les exportations de pétrole russe par le Groupe des Sept grandes puissances industrielles et leurs alliés fin 2022, qui s'élève à 60 dollars le baril, dans le but de limiter les revenus du gouvernement russe et par conséquent sa capacité à financer la guerre en Ukraine.