La ville de Tampa en Floride, aux États-Unis, a annoncé qu'un homme ayant passé 37 ans en prison après avoir été erronément condamné pour le viol et le meurtre d'une femme en 1983 dans la ville, recevra une indemnisation de 14 millions de dollars dans un accord avec la ville de Tampa.

Selon le journal américain The New York Times, Robert Dubois, âgé de 59 ans, n'avait que 18 ans lorsqu'il a été arrêté en lien avec le meurtre de Barbara Grams, 19 ans, qui a été battue à mort et dont le corps a été découvert derrière un cabinet dentaire dans la partie nord de la ville en août 1983.

Dubois a été reconnu coupable de meurtre au premier degré et de tentative d'agression sexuelle en 1985 après un procès d'une semaine.

Les procureurs ont soutenu que les dents de M. Dubois correspondaient à ce qu'ils ont décrit comme une marque de morsure sur le corps de la victime, et il a d'abord été condamné à mort, mais trois ans plus tard, la Cour suprême de Floride a changé cette peine en une peine de prison à vie.

Cependant, en août 2020, Dubois a été libéré après l'apparition de nouvelles preuves ADN qui l'ont innocenté et impliqué deux autres hommes qui ont ensuite été accusés du meurtre.

L'année suivante, Dubois a déposé une plainte fédérale contre la ville de Tampa, quatre anciens officiers de police et le médecin légiste dentaire ayant témoigné contre lui.

Le conseil municipal de Tampa a approuvé à l'unanimité le règlement, lui accordant la somme de 14 millions de dollars, qui sera versée en 3 versements sur 3 ans.

Dubois a déclaré : "Je suis extrêmement reconnaissant", ajoutant qu'il espère que son affaire servira d'exemple à d'autres personnes condamnées à tort.

Il a expliqué qu'il espère qu'ils obtiendront justice et pourront aller de l'avant sans avoir à passer le reste de leur vie à combattre un système qui les a déjà lésés.

Selon la plainte, le dentiste, le Dr Richard Soveron, a "fabriqué délibérément" des preuves de marques de morsure en collaboration avec des officiers de police, et la plainte alléguait que les officiers n'ont fait aucun effort pour trouver le véritable coupable, mais ont plutôt conspiré "pour fabriquer des preuves fausses supplémentaires" contre Dubois, et ont forcé des informateurs à témoigner contre lui.

Le Dr Soveron a déclaré dans son témoignage qu'il n'avait jamais fabriqué aucune preuve ni conspiré avec les officiers pour condamner Dubois.

Selon les documents de règlement, la ville a nié les allégations de "mauvaises conduites délibérées" par la police de Tampa ou ses anciens officiers, qui ont affirmé dans leurs dépositions qu'ils n'ont jamais forcé personne à témoigner contre Dubois.

Dans son témoignage personnel, un informateur de prison a déclaré que Dubois n'a jamais avoué le viol ou le meurtre, et qu'il a été menacé par les officiers pour fournir un faux témoignage, selon les documents.

Louis Vieira, membre du conseil municipal, a expliqué dans une déclaration jeudi dernier que par cet accord, le conseil a fait tout ce qui était en son pouvoir pour corriger cette erreur.

Le chef de la police de Tampa, Lee Bercau, a déclaré dans une déclaration jeudi que les progrès en matière de formation et de technologie ont depuis renforcé leur capacité à mener des enquêtes, garantissant une plus grande précision et un respect approprié des procédures légales pour tous.

Un des quatre anciens officiers de police est décédé depuis, et Gayle Horn, avocate de Dubois, a déclaré que malgré les progrès, les tribunaux continuaient à reconnaître ce type de fabrication, ce qui a entraîné l'emprisonnement injuste de sa cliente pendant 4 décennies.