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Publié: juin 10, 2024
Les universités de recherche de premier plan au Canada avertissent que le registre proposé de transparence de l'influence étrangère pourrait avoir un « effet glaçant » involontaire sur les partenariats internationaux, ce qui signifie que le Canada manque des opportunités en évolution.
Les universités canadiennes appartenant au groupe U15, qui ont moins de 15 ans, font partie des nombreuses voix concernées qui exhortent les députés à adopter des modifications au registre prévu, un ensemble de législations actuellement en passage par un comité de la Chambre des communes.
Les membres du comité devraient commencer aujourd'hui un examen sommaire du projet de loi anti-interférence étrangère — y compris des amendements éventuels — seulement une semaine après les audiences.
La législation présenterait de nouvelles dispositions pénales contre les actes trompeurs ou dissimulés, permettrait l’échange d’informations sensibles avec les entreprises et autres entités au-delà du gouvernement, et établirait un registre de transparence étrangère.
Le projet de loi reconnaît que des États et autres entités étrangères pourraient intervenir pour promouvoir des objectifs politiques, et peuvent employer des personnes pour agir en leur nom sans révéler ces relations.
Le registre de transparence exigera que certains individus s’inscrivent auprès du gouvernement fédéral pour aider à se protéger contre cette activité.
Le non-enregistrement d’un arrangement ou d’une activité avec un directeur étranger — qu’il s’agisse d’une autorité, d’un État, d’une entité ou d’une entité économique — pourrait entraîner des sanctions financières ou même pénales.
Dans un mémoire écrit au comité, le groupe U15 des universités de recherche canadiennes exprime ses inquiétudes quant aux exigences de déclaration sous le registre, compte tenu des vastes réseaux internationaux de coopération en recherche.
La soumission déclare : « Il est tout simplement impossible pour les universités de recherche intensives de grande envergure de suivre la coopération individuelle en recherche à travers leurs institutions et de la déclarer dans le registre » dans les 14 jours requis, indique la soumission.
Liberté de la presse et préoccupations en matière de confidentialité
L’organisation souligne que les publications de recherche ont déjà des exigences de transparence intégrées, telles que la divulgation des affiliations universitaires et des conflits financiers d’intérêts.
« Les exigences d’obligation de rapports supplémentaires étoufferont la recherche canadienne en créant des procédés administratifs redondants et pourraient ne pas prendre en compte d’autres politiques de sécurité en recherche mises en œuvre par les universités ces dernières années. »
Dans un mémoire politique soumis au comité, le Centre pour l’innovation de la gouvernance internationale note que le registre d’influence canadien serait « désolidarisé du pays », signifiant qu’il ne ciblerait pas des adversaires d'État connus comme la Chine.
Le Canada suit cette voie malgré les problèmes qu’elle a causés en Australie, et en dépit d’un modèle alternatif plus moderne proposé par le Royaume-Uni, indique le mémoire rédigé par l’expert en sécurité Wesley Wark, chercheur principal chez CGI.
Wark note que la version britannique est un système à deux niveaux. Le niveau renforcé donne au ministre des Affaires étrangères la capacité de demander l’inclusion d’un plus large éventail d’activités pour des pays spécifiques ou des parties de pays ou des entités contrôlées par des gouvernements étrangers au besoin.
Benjamin Fung, professeur et chef de recherche au Canada à l’Université McGill, exprime son soutien pour un modèle à deux niveaux comme celui en vigueur au Royaume-Uni dans un mémoire au comité de la Chambre. Une telle approche permettrait au gouvernement canadien « d’imposer des restrictions plus précises sur les entités sélectionnées », selon Fung.
L’Association canadienne des libertés civiles affirme qu’une section du projet de loi crée un registre d’influence « contenant un langage vague et large qui soulève des questions de responsabilité démocratique ».
L’association s'inquiète de l’utilisation potentielle du registre comme un outil gouvernemental pour surveiller la participation internationale des divers acteurs, y compris les diffuseurs étrangers détenus ou financés par des institutions académiques et des organismes de bienfaisance.
Le mémoire de l’association déclare : « Ces considérations sont susceptibles d’impliquer des questions de liberté de la presse et de confidentialité, ainsi que des questions sur la place réservée aux organisations internationales dans l’écosystème canadien. »
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