Nouvelles du Canada arabe
Nouvelles
Publié: juillet 6, 2023
Un tribunal de la province de Saskatchewan a statué que l'envoi d'un emoji pouce levé peut indiquer un accord contractuel.
L'affaire concernait une dispute entre la société "Southwest Terminal" et la société "Ochter Land and Cattle" concernant un contrat de lin, où Southwest a soutenu que l'emoji pouce levé envoyé par SMS était compris comme un accord de la part d'Ochter pour fournir du lin à Southwest.
Le juge T.J. Kean a accepté cette interprétation, accordant à Southwest 82 200 dollars en compensation, plus les intérêts et les frais de justice. La décision de la cour indique que Southwest achetait des grains d'Ochter depuis 2012.
Le 26 mars 2021, un représentant de Southwest a envoyé un texte avec les détails de l'accord de livraison du lin. Selon les documents judiciaires, il y a eu des appels téléphoniques entre les représentants des deux sociétés, Southwest a rédigé le contrat, un représentant a pris une photo du contrat signé et l'a envoyée au propriétaire d'Ochter avec un message demandant de confirmer l'accord de lin. Ce dernier a répondu en utilisant un emoji pouce levé. Cependant, le lin n'a pas été livré en novembre.
Le juge T.J. a écrit : "Un contrat n’est écrit que lorsqu’il y a une offre d’une partie acceptée par l’autre avec l’intention de créer une relation juridique et un échange en retour". Le juge Kean a expliqué que le critère est de savoir si un observateur raisonnable peut conclure qu’il y a eu accord entre les parties.
Le représentant de Southwest a déclaré qu'il avait conclu environ 15 à 20 contrats avec Ochter avant cet incident, dont quatre ont été envoyés par SMS.
Le dossier judiciaire indique qu'en juillet 2020, le représentant a envoyé un contrat similaire signé au propriétaire d'Ochter, qui a envoyé un message texte disant que cela semblait bon. Le représentant a considéré cela comme une acceptation du contrat, et le procès-verbal indique qu'Ochter a livré le contrat sans contestation.
Le juge Kean a déclaré : "Ce que nous avons, c’est un modèle incontesté d’entrée dans un accord que les deux parties savent être valide et contraignant pour des contrats d’achat différés à plusieurs reprises". Le tribunal a entendu qu'à chaque fois qu'un contrat était envoyé, le propriétaire d'Ochter répondait par oui ou d’accord.
Kean a ajouté : "Les deux parties comprenaient clairement que ces mots étaient destinés à confirmer le contrat et non simplement à accuser réception du contrat".
Le juge Kean a statué en faveur de Southwest et a écrit : "À mon avis, un passant raisonnable connaissant tout le contexte comprendrait objectivement que les parties ont atteint un consensus sur une clause d’accord des volontés, comme elles l’ont fait à plusieurs reprises, donc je conclus dans ces circonstances que l’emoji pouce levé est un acte sous forme électronique pouvant servir à exprimer l’acceptation". Le juge Kean a reconnu la nouveauté de l’affaire.
Le juge a déclaré : "Cependant, ce tribunal ne peut ni ne doit tenter d’arrêter la vague technologique et son usage courant; il semble que ce soit la nouvelle réalité dans la société canadienne et les tribunaux doivent être prêts à relever les nouveaux défis qui peuvent découler de l’utilisation d’emojis et similaires".
Commentaires