Le journal New York Times a publié un article de son correspondant à la Maison Blanche, Peter Baker, dans lequel il aborde l'idée d'annexer le Canada aux États-Unis, soulignant que ce scénario, bien qu'exclu par la plupart des cercles politiques, pourrait constituer une opportunité électorale pour les démocrates.

Selon l'article, l'idée d'annexion n'est pas prise au sérieux à Washington, de même que le Canada a complètement rejeté l'idée et a confirmé son désintérêt pour rejoindre les États-Unis. Baker a également écarté toute action militaire de la part de l'administration Trump pour imposer la chose, malgré la tendance du président américain à prendre des décisions spectaculaires afin de renforcer son image politique.

Répercussions électorales potentielles

Baker indique que cette proposition, si elle se réalisait, pourrait entraîner des résultats négatifs pour le Parti républicain, car des études préliminaires sur les orientations des électeurs ont montré que l'annexion du Canada conduirait à la perte de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, à une réduction de leur influence au Sénat, et à une difficulté à remporter la Maison-Blanche lors des prochaines élections.

Dans ce contexte, Steve Israel, ancien membre du Congrès qui a présidé le comité de campagne démocrate, a déclaré :

« Le Canada est un pays tourné vers le centre-gauche, et son annexion donnerait aux démocrates des voix supplémentaires au Congrès et au collège électoral, ce qui pourrait garantir l’adoption de politiques telles que la couverture santé universelle et la lutte contre le changement climatique. »

De son côté, l’expert stratégique républicain Douglas Haig a souligné que Trump compte sur la provocation pour créer un tumulte politique, ajoutant que cette idée, si elle était mise en œuvre, serait un « cadeau politique pour les démocrates ».

Trump et la stratégie de provocation

Baker pense que le président américain pourrait utiliser ces déclarations comme moyen de pression politique et commerciale sur le Canada, et non comme un véritable plan d’annexion. Néanmoins, ses propos ont irrité les responsables canadiens, surtout après des fuites indiquant qu’il aurait dit à un groupe d’hommes d’affaires qu’il ne considère pas l’idée comme une simple blague, mais comme une « possibilité réaliste ».

L’article cite aussi James Blair, adjoint principal au chef de cabinet de la Maison Blanche, après une réunion avec les chefs des gouvernements provinciaux canadiens, indiquant que les déclarations de Trump sur l’annexion doivent être prises au sérieux.

Une idée improbable mais qui a suscité l’intérêt

Bien que ce scénario semble peu probable, Baker note que l’idée a capté l’attention de la classe politique à Washington et est devenue un sujet de débat dans les coulisses de la politique américaine.

Dans l’éventualité où le Canada rejoindrait les États-Unis, il deviendrait le plus grand État américain en superficie (6,11 millions de kilomètres carrés), et le plus peuplé (40 millions d’habitants), ce qui en ferait une base électorale démocrate plus forte que la Californie.

Cela est renforcé par les résultats des sondages d’opinion qui ont montré que 64 % des Canadiens soutiendraient la candidate démocrate Kamala Harris, contre seulement 21 % qui soutiennent Trump.

Conclusion

Bien que l’idée d’annexer le Canada aux États-Unis ne semble pas réaliste, la controverse suscitée par les déclarations de Trump pourrait avoir des dimensions politiques et électorales profondes, notamment dans le contexte des divisions partisanes aiguës qui existent aux États-Unis.