Il est connu qu'une bande professionnelle de voleurs de voitures a été récemment arrêtée à Toronto à travers une opération extrêmement complexe.

Les informations indiquent également qu'il existe une bande très active comprenant des individus arabes qui œuvrent dans ce domaine criminel dans la capitale canadienne, Ottawa.

Un rapport publié aujourd'hui dimanche par le journal américain "The Wall Street Journal" a mis en lumière le phénomène du vol de voitures dans le monde, et particulièrement au Canada.

Selon ce rapport, le Canada est devenu un point central dans la vague mondiale croissante de vols de voitures, où les groupes de crime organisé tirent profit de la revente des voitures volées pour financer des activités internationales illégales telles que le trafic de drogue et la contrebande d'armes.

Le rapport indique qu’en avril dernier, Météin Souzin, un peintre résidant à Sleepy Hollow, New York, a vécu une expérience de vol de sa voiture à Montréal, tandis qu'un officier de police a suggéré que sa voiture pourrait être en route vers l'Afrique.

Le journal a souligné que l'affaire Souzin n'est pas un incident isolé, puisque des milliers de véhicules ont été volés au Canada l'an dernier, beaucoup d'entre eux ayant été expédiés secrètement dans des conteneurs vers des ports en Afrique et au Moyen-Orient, expliquant que la conjonction de sanctions relativement indulgentes avec un contrôle des frontières laxiste, ainsi que l'augmentation de la demande extérieure, offre une opportunité adéquate pour les organisations criminelles d’exploiter ce marché lucratif.

Le journal a également indiqué que le Canada a été classé par Interpol parmi les principaux pays exportateurs de véhicules volés, contribuant ainsi au marché noir mondial qui finance les groupes criminels organisés internationaux.

De son côté, Samuel Heath, porte-parole d'Interpol, a mis en lumière la forte croissance de cette activité illicite, soulignant que le nombre déclaré de véhicules volés, qui dépasse actuellement 250 000, est susceptible de sous-estimer le total mondial réel.

Augmentation spectaculaire des vols de véhicules au Canada

Le journal a rapporté qu’en 2022, le Canada a connu une augmentation spectaculaire de 27 % des vols de voitures, avec environ 105 000 véhicules volés, un record en 13 ans, selon les statistiques gouvernementales.

Il a expliqué que cette hausse correspond à la tendance mondiale qui a pris de l’ampleur durant la pandémie de Covid-19, le FBI rapportant près d’un million de voitures volées aux États-Unis en 2022, soit une augmentation de 11 % par rapport à l’année précédente, tandis que des pays comme la France et l'Allemagne ont également signalé des augmentations notables.

Le journal a ajouté que cette augmentation du nombre de vols de voitures est devenue une entreprise lucrative pour les groupes criminels, aggravée par la pénurie de pièces détachées et de semi-conducteurs pendant la pandémie, et que la demande croissante pour des voitures récentes, en raison des restrictions sur la production automobile, a fait monter les prix, notamment dans les pays africains où la classe moyenne en pleine expansion aspire aux voitures d'occasion.

Trafic de drogue et d’armes à travers le monde

Il a également indiqué que ces véhicules volés sont utilisés comme monnaie d’échange par les groupes criminels transnationaux pour financer leurs opérations liées aux drogues et aux armes tout en évitant le système bancaire canadien, précisant que la facilité avec laquelle les voleurs peuvent exploiter les points faibles des voitures récentes, en utilisant des dispositifs pour simuler la clé à distance ou pirater les ports de diagnostic, représente un défi majeur pour les forces de l'ordre.

De son côté, Scott Wade, inspecteur d'enquêtes au bureau de lutte contre la criminalité organisée de la police provinciale de l’Ontario, a souligné que le Canada est perçu comme une juridiction à hauts gains et à faibles risques pour les voleurs de voitures.

Ce qui renforce cet appel est la facilité avec laquelle les voitures volées peuvent être contrebandées vers des navires à destination des marchés de revente dans des pays comme le Ghana et le Nigeria, selon le journal.

Le journal a conclu que la tâche ardue de vérifier les marchandises exportées à la recherche de véhicules volés est aggravée par l’énorme volume de conteneurs de fret qui transitent par les ports du Canada, le port de Montréal, deuxième plus grand port du pays, ayant traité 759 000 conteneurs de fret extérieur l’an dernier, tandis que l’Agence des services frontaliers du Canada n’a pu saisir qu’une petite partie, environ 1800 véhicules volés destinés aux marchés étrangers.