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Un rapport d'une commission parlementaire appelle à des réformes globales pour traiter les violations dans le sport canadien

Un rapport d'une commission parlementaire appelle à des réformes globales pour traiter les violations dans le sport canadien

By Mounira Magdy

Publié: juin 24, 2024

Après une étude de deux ans sur les abus dans le sport, un comité parlementaire appelle à des changements majeurs pour mieux protéger les athlètes contre les agressions sexuelles et physiques – y compris une vérification obligatoire des casiers judiciaires pour tous les officiels, entraîneurs et bénévoles, ainsi qu’une nouvelle base de données pour rechercher les plaintes, les arrestations et les condamnations antérieures.

Le Comité permanent du patrimoine canadien appelle également le gouvernement fédéral à rendre les organisations sportives nationales plus transparentes en exigeant, entre autres, la publication des salaires et des fonds des hauts dirigeants, ainsi que tous les procès-verbaux des réunions du conseil d’administration.

« Tout au long de cette étude, le comité a constaté directement les lacunes du système qui ont permis à ces situations inacceptables de se produire », indique le rapport final qui présente plus de 20 recommandations.

« Il a également constaté directement certains problèmes de gouvernance qui affectent de nombreuses [organisations sportives nationales] à travers le Canada. »

Le comité a entendu plus de 100 témoins – y compris des athlètes actuels et anciens, des représentants d’organisations sportives et des experts – lors de vingt réunions sur les abus dans le sport au Canada.

Les témoignages ont révélé ce que certains ont décrit comme une « culture toxique » dans le sport, axée sur la victoire aux médailles, tout en promouvant un climat dans lequel les athlètes craignent de signaler les abus par honte ou par crainte de représailles.

Le comité a lancé son enquête en 2022 en réponse au règlement silencieux d’une affaire d’agression sexuelle collective par Hockey Canada, avec un accord de non-divulgation limitant ce que la victime pouvait dire publiquement.

Depuis, la police a accusé cinq anciens membres de l’équipe mondiale junior canadienne de hockey d’agression sexuelle liée à un incident allégué à London, en Ontario, après un événement de Hockey Canada.

Le scandale Hockey Canada a révélé que l’organisation de hockey détenait plusieurs fonds qu’elle utilisait pour payer des millions de dollars en réclamations d’agressions sexuelles, utilisant les frais d’inscription des joueurs à leur insu.

Un juge à la retraite de la Cour suprême a également constaté que Hockey Canada n’avait pas de règles sur la gestion du fonds, que les détails des retraits étaient largement tenus hors des registres, et que l’organisation sportive avait violé ses règles de divulgation en omettant à six reprises d’informer les membres des paiements dépassant 500 000 $.

Le rapport du comité recommande que toutes les organisations sportives nationales divulguent publiquement tous les fonds à leur disposition et précisent leur usage. Le rapport indique que ces organisations doivent également adopter des lignes directrices concernant « l'utilisation appropriée et transparente des fonds de réserve tels que le Fonds d’actions National de Hockey Canada et le Fonds Patrimonial des Participants ».

Il ajoute que les informations relatives à l’utilisation de ces fonds doivent être « accessibles gratuitement en ligne ».

Le rapport déclare : « Je note combien est dépensé en primes et cadeaux, en paiements dans les accords de règlement, en affectations de financement pour chaque programme, fonds et initiative. »

Hockey Canada a été critiqué par le député du Nouveau Parti démocratique Peter Julian pendant que le comité faisait son travail. Julian a demandé des réponses de Hockey Canada concernant un dîner du conseil d’administration qui, selon lui, « pourrait coûter plus de 5 000 $, les suites présidentielles pour les membres du conseil qui coûtent plus de 3 000 $ la nuit, et des bagues en or et diamants pour les membres du conseil à plus de 3 000 $ chacune ».

Le rapport appelle également les organisations sportives à publier sur leurs sites internet tous les entrepreneurs engagés, la valeur des contrats et une déclaration attestant l’absence de conflit d’intérêts. Le rapport indique que les politiques d’assurance devraient également être publiées publiquement.

Le rapport note qu’il faut aussi divulguer les montants d’argent reçus par les organisations sportives provenant des subventions gouvernementales, du parrainage, des fonds d’actions, des frais d’inscription, des fonds de développement et des fonds en capital. Il précise que tous les contrats de plus de 5 000 $, y compris les frais de voyage, devraient aussi être partagés de manière proactive pour renforcer la responsabilisation.

Le gouvernement devrait également interdire l’utilisation d’accords de non-divulgation que les organisations sportives nationales peuvent utiliser pour limiter ce que les athlètes peuvent dire après avoir reçu une compensation pour abus. Le comité demande que tous les survivants soient exemptés de ces accords s’ils les ont déjà signés.

Le comité a écrit que de nombreux athlètes victimes d'abus craignent des représailles pouvant nuire à leur carrière, ajoutant que certains athlètes olympiques actuels ont très peur de parler de leurs expériences.

Le rapport indique que la loi devrait être modifiée pour offrir une meilleure protection aux lanceurs d’alerte.

Le comité recommande également que le gouvernement mette en place un processus officiel pour enquêter sur les agressions sexuelles, les sévices physiques et la maltraitance liés au traumatisme.

Le rapport indique qu’il faut aussi davantage de financement pour la sécurité dans le sport et une enquête publique indépendante sur les abus dans le sport. Le gouvernement fédéral a rejeté l’idée d’une enquête publique et a plutôt constitué un comité de trois personnes pour enquêter.

Les athlètes ayant témoigné devant le comité ont également parlé de l’égalité salariale et du traitement inégal des équipes nationales féminines. Des joueuses de l’équipe féminine canadienne de soccer ont déclaré que le soccer féminin est traité comme une « après-pensée » et que les ressources sont redirigées vers leurs homologues masculins.

Le rapport appelle le gouvernement à travailler avec les organisations sportives nationales pour renforcer l’égalité des genres et la diversité, encourageant la nomination de davantage de femmes, de Noirs, d’Autochtones et de personnes racisées à des postes de direction.

Le comité souhaite également que le vérificateur général du Canada revoie tous les programmes sportifs, y compris le programme à but non lucratif Own the Podium.

Le gouvernement dispose de cinq mois pour répondre au rapport.

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