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Publié: janvier 26, 2024
La Cour internationale de Justice rendra aujourd'hui, vendredi, sa décision concernant la demande de mesures conservatoires dans l'affaire de génocide intentée par la République d'Afrique du Sud contre Israël.
La Cour internationale de Justice à La Haye a tenu les 11 et 12 janvier des audiences publiques dans le cadre de l'examen de l'affaire introduite par l'Afrique du Sud contre Israël, accusé de crimes de génocide contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, selon l'agence de presse "Anadolu".
Dans une déclaration publiée mercredi, la Cour a annoncé qu'elle rendrait aujourd'hui, vendredi, son ordonnance concernant la "demande relative aux mesures provisoires présentée par l'Afrique du Sud dans l'affaire relative à l'application de la Convention sur la prévention et la répression du crime de génocide dans la bande de Gaza".
La demande présentée par l'Afrique du Sud le 29 décembre dernier vise à ordonner des mesures provisoires pour "protéger contre de nouveaux crimes graves et les dommages irréparables aux droits du peuple palestinien en vertu de la Convention sur le génocide".
Si la Cour adopte ces mesures, cette décision sera contraignante pour Israël, tandis que le processus d'examen du fond de l'affaire devrait prendre plusieurs années.
*Que va-t-il se passer ?
La Cour internationale de Justice annoncera sa décision concernant la demande de l'Afrique du Sud d'ordonner une mesure conservatoire en direct, lors d'une audience publique qui se tiendra aujourd'hui, vendredi.
Lors de la lecture de la décision, les 17 juges, dont 15 juges permanents de la Cour, ainsi que les juges spécialement désignés par Israël et l'Afrique du Sud pour cette affaire, seront présents dans la salle d'audience.
Les États parties à l'affaire ne présenteront aucune plaidoirie ni déclaration lors des séances où la décision sera annoncée, et les avocats des parties seront présents dans la salle d'audience pour écouter la décision.
*Que signifie la décision sur les mesures conservatoires ?
La décision que rendra la Cour ne concerne pas la question de savoir si Israël a agi en violation de la Convention sur le génocide, mais uniquement les mesures provisoires que les parties doivent respecter jusqu'à ce que la décision finale sur l'affaire soit prise, afin de prévenir les dommages qui pourraient résulter d'un génocide éventuel.
La Cour estime qu'il suffit à l'Afrique du Sud de présenter des justifications "raisonnables" dans son examen des demandes de mesures conservatoires, et qu'un examen sera effectué pour déterminer si un génocide a eu lieu à Gaza.
Il est probable que la Cour prenne une décision sur les mesures conservatoires conforme aux demandes de l'Afrique du Sud, puisque celle-ci ne demande pas des conclusions "définitives" concernant la commission du crime de génocide, et considère que les justifications "raisonnables" sont suffisantes.
Même si la Cour ne satisfait pas toutes les demandes de l'Afrique du Sud, il est prévu qu'une décision soit rendue ordonnant la prise des mesures nécessaires pour assurer le respect du droit international lors des opérations militaires israéliennes à Gaza, garantir le retour des déplacés dans leurs foyers et leur accès à l'aide humanitaire, y compris la nourriture, l'eau, le carburant, les produits médicaux et d'hygiène adéquats, l'hébergement et les vêtements.
*La décision sur les mesures conservatoires est-elle contraignante ?
Selon l'article 59 du Statut de la Cour internationale de Justice, les décisions qu'elle rend sont contraignantes pour les parties, mais ne lient pas les autres États.
La Cour informe également les institutions compétentes des Nations Unies des décisions qu'elle prend, et si Israël ne se conforme pas à la décision probable de la Cour, l'Afrique du Sud peut soumettre l'affaire au Conseil de sécurité des Nations Unies et demander les mesures nécessaires pour faire exécuter la décision de la Cour.
Etant donné que la Cour ne dispose pas de force militaire propre, ni d'organisme pour faire exécuter ses décisions, leur application dépend largement de la discrétion du Conseil de sécurité. Il est probable que d’autres États auront plus de difficulté à apporter un soutien militaire et politique ouvert à Israël en raison des pressions politiques qui résulteront de la décision de la Cour.
L'Afrique du Sud demande à la Cour de rendre 9 décisions provisoires, notamment de condamner Israël à cesser immédiatement les opérations militaires à Gaza et de ne pas prendre de mesures qui renforceraient toute opération militaire à Gaza menée par un groupe sous son contrôle.
Elle exige également que toutes les mesures nécessaires soient prises pour prévenir le génocide contre les Palestiniens, s'abstenir de tout acte relevant de l'article 2 de la Convention sur le génocide, garantir le retour des déplacés dans leurs domiciles et leur accès à l'aide humanitaire, y compris nourriture, eau, carburant, produits médicaux et d'hygiène adéquats, abri et vêtements.
Elle demande aussi de prendre les mesures nécessaires pour punir les personnes impliquées dans des actes de génocide, préserver les preuves du génocide, ne pas empêcher les fonctionnaires internationaux et autres responsables d'accéder à Gaza à cette fin, fournir des rapports réguliers à la Cour sur la mise en œuvre des mesures mentionnées, et s'abstenir de toute action susceptible de compliquer l'affaire ou d'en prolonger la durée.
Hier jeudi, l'avocat français Gilles Devers, qui défend les victimes palestiniennes devant la Cour internationale de Justice, a déclaré que le bureau du procureur dispose de preuves suffisantes pour émettre des mandats d'arrêt contre des responsables israéliens.
Devers a ajouté à "Anadolu" que "parmi les preuves présentées à la Cour, de nombreux documents concernent les attaques contre les civils à Gaza, la ciblage du système de santé, et le déplacement d'environ deux millions de personnes".
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