Québec, Canada – Le mouvement « Québec solidaire » (QS) a appelé le gouvernement du Premier ministre du Québec François Legault à utiliser les prix de l’énergie hydroélectrique comme levier dans les négociations avec le président américain élu Donald Trump, qui menace d’imposer des droits de douane sur les marchandises canadiennes.

La porte-parole du mouvement, Ruba Ghazal, a déclaré dimanche :

« Nous disposons d’un énorme pouvoir de négociation représenté par notre énergie hydroélectrique, exportée en grande quantité vers les États-Unis. Si Trump veut imposer des droits de douane, le Québec doit menacer d’augmenter les prix de l’électricité exportée. »

Ghazal a expliqué que le Québec n’a pas besoin d’attendre l’accord des autres Premiers ministres ou du gouvernement fédéral, affirmant :

« Nous devons défendre nos intérêts nous-mêmes, et c’est la responsabilité de M. Legault. »

Position du gouvernement du Québec

Pour sa part, Legault a clairement rejeté la proposition de couper ou d’augmenter les prix des exportations d’énergie, affirmant que cette approche pourrait nuire aux relations commerciales bilatérales. La ministre de l’Économie et de l’Énergie, Christine Fréchette, a également insisté sur l’importance de la prudence face aux menaces de Trump, déclarant :

« Nous devons concentrer nos efforts sur l’empêchement de l’imposition des droits, pas sur une escalade. »

Avertissements des experts

De son côté, le professeur de droit à l’Université de Montréal, Dan Kraft, a qualifié l’appel de « Québec solidaire » de « déclarations politiques creuses », soulignant que modifier les prix des contrats actuels pourrait entraîner des batailles juridiques coûteuses et nuire à la réputation d’Hydro-Québec.

Kraft a ajouté :

« Le gouvernement du Québec doit attendre et observer ce que Trump fera après sa prise de fonction, car la réalité pourrait le contraindre à adopter une approche plus réaliste. »

Contexte

Le Québec exporte de grandes quantités d’énergie hydroélectrique vers les États-Unis, notamment vers la région de la Nouvelle-Angleterre et New York, qui sont parmi les principaux clients d’Hydro-Québec. Avec l’intensification des tensions commerciales, le débat s’intensifie sur la manière dont la province doit gérer les menaces de Trump.