Les trois universités qui enseignent en anglais dans la province de Québec, McGill University, Bishop's University et Concordia University, ont déclaré qu'elles souhaitent mettre en place des stratégies pour garantir que 40% de leurs étudiants non francophones soient capables de parler cette langue à la fin de leurs études universitaires.

Cette annonce des trois universités fait suite à l'annonce du gouvernement du Québec de son intention d'augmenter les frais de scolarité dans les universités de la province pour les étudiants étrangers et les étudiants canadiens hors Québec à partir de l'automne 2024.

C'est ce que les trois universités ont proposé lors d'une réunion avec le premier ministre du Québec François Legault et la ministre de l'Enseignement supérieur Pascale Déry.

Plus précisément, les universités indiquent qu'elles souhaitent s'engager à garantir que leurs étudiants atteignent le niveau six de "l'échelle québécoise" en langue française, ce qui équivaut à un niveau intermédiaire.

Les universités proposent également d'offrir des bourses d'études et d'autres avantages attrayants aux étudiants qui réussissent à atteindre ce niveau à leur diplôme.

Les trois universités soutiennent que l'augmentation des frais de scolarité pour les étudiants étrangers et ceux venant de l'extérieur du Québec, à un niveau presque doublé, aura des effets néfastes sur l'économie du Québec et sur leurs revenus, ce qui entrave leur capacité à offrir des services de haute qualité. Même l'université Bishop craint pour sa survie en raison de cette augmentation.

Elles affirment également être conscientes que la langue française est fragile au Québec, en particulier à Montréal, la plus grande ville de la province, et que le gouvernement du Québec doit les considérer comme un allié dans la protection et la promotion du français au Québec et au-delà.

Cependant, elles estiment que l'augmentation des frais universitaires empêchera de nombreux étudiants étrangers de venir s'établir au Québec et qu'une approche globale pour tous devrait être prioritaire pour aider les étudiants à adopter la langue française et à s'intégrer dans la culture locale.

Les responsables des trois universités ont parlé d'une rencontre fructueuse avec leurs interlocuteurs. Pour sa part, la ministre Déry a déclaré qu'elle partage leur avis et s'est dite satisfaite de leur reconnaissance du recul de la langue française, mais elle n'a pas manifesté d'ouverture à l'idée de revoir l'augmentation des frais de scolarité.

"C'est un pas dans la bonne direction. Nous restons fermes sur nos principes : il n'est pas de la responsabilité des contribuables du Québec de financer la formation de milliers d'étudiants canadiens hors Québec. Nous poursuivrons nos discussions avec les universités anglophones et trouverons une solution spécifique à la réalité de l'université Bishop", a expliqué Déry.