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Publié: décembre 8, 2023
Bien que le crime organisé augmente à la frontière entre le Canada et les États-Unis, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) prévoit de réduire le nombre d’agents qui patrouillent dans la vaste région du Québec.
Les informations obtenues par la Société Radio-Canada indiquent que le commandement des agents de la GRC présents à la frontière dans la province sera réaffecté à d’autres secteurs.
Les agents frontaliers du Québec ont récemment été informés de cette perspective, ce qui a provoqué incompréhension et frustration parmi les personnes concernées, qui vivaient une situation sans précédent en matière de traversée illégale depuis plusieurs mois.
Comme le révèle l’émission Enquête, les réseaux criminels, dont certains liés aux gangs mexicains, utilisent désormais le Canada, en particulier le Québec, comme une porte d’entrée vers les États-Unis.
Chaque jour, les passeurs conduisent les migrants directement vers les États de New York et du Vermont, principalement à travers des champs, des forêts ou des broussailles canadiennes. Pierre Massé, responsable du programme de sécurité frontalière de la GRC, a confirmé qu’il s’agit d’un phénomène récent lié au crime organisé.
La police américaine a arrêté près de 7 000 personnes, dont la moitié d’origine mexicaine, dans ce secteur entre octobre 2022 et 2023. Cela représente une augmentation de 550 % par rapport à l’année précédente, selon les données fournies par la police des frontières américaine.
De son côté, le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, a déclaré prendre cette menace au sérieux et a promis d’augmenter les effectifs lors d’un discours prononcé devant la Chambre des communes le 21 novembre.
Cependant, selon les informations obtenues par Radio-Canada, c’est le contraire qui se produira, notamment dans la région de Champlain au sud du Québec. Cette région est la plus utilisée au Canada pour la traite des personnes.
Actuellement, pour couvrir cette zone de 168 kilomètres qui s’étend de Dundee à Montérégie jusqu’au lac Memphrémagog dans les Cantons-de-l’Est, il y a habituellement douze agents du secteur C de la GRC à chaque quart de travail.
« C’est le nombre qui figure sur le papier. En réalité, parfois, il y a beaucoup moins d’agents, parfois seulement six ou sept lors de la patrouille, si l’on prend en compte les congés, les absences pour maladie ou formation, ainsi que le sergent qui reste au bureau », a déclaré un agent, qui préfère s’exprimer anonymement car il n’est pas autorisé à parler publiquement.
Ce nombre devrait encore diminuer dans les mois à venir, selon ce qu’a appris Radio-Canada.
Sans préciser le nombre exact d’agents concernés – pour des raisons de sécurité – la GRC a confirmé qu’un changement de structure aura lieu prochainement. Charles Poirier, porte-parole de la force policière fédérale, a déclaré : « Aucun poste ne sera supprimé et personne ne perdra son emploi ».
Selon nos informations, environ une quinzaine d’agents pourraient être concernés. Soit près d’un quart des effectifs quotidiens actuels.
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