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Publié: juin 1, 2024
Un grand mécontentement a régné à Tel Aviv après le discours du président américain Joe Biden et sa présentation des détails de la nouvelle proposition « israélienne » d’échange de prisonniers et de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, que les médias israéliens ont qualifiée de « discours faible », tandis que d’autres sources ont « dénoncé » la divulgation des détails de cette proposition qui est encore en phase de discussions préliminaires.
Vendredi, Biden a annoncé lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche qu’Israël avait présenté une proposition en trois phases incluant un cessez-le-feu à Gaza, la libération des détenus et la reconstruction du secteur.
Le journal israélien Yedioth Ahronoth a rapporté que le discours avait suscité du mécontentement à Tel Aviv, où il a été considéré comme un discours faible, ignorant le refus du Hamas.
Le journal a également souligné un paradoxe notable pendant le discours de Biden, où le président américain a demandé, voire imploré Tel Aviv d’accepter cette offre, bien qu’il ait annoncé que la proposition était initialement israélienne.
De son côté, la chaîne 12 israélienne a qualifié le discours de « discours de fin de guerre », en disant que Biden avait présenté les grandes lignes réelles pour mettre fin à la guerre, et pas seulement un cessez-le-feu et un accord pour la libération des otages.
Quant au journal Maariv, il a décrit le discours comme une « bombe politique de Biden », à travers l’annonce des grandes lignes de la proposition israélienne récemment présentée par Tel Aviv aux médiateurs.
Selon Yedioth, le discours de Biden a dévoilé la « ruse de Tel Aviv » par son accord dans la nouvelle proposition pour un cessez-le-feu sans l’annoncer clairement.
La chaîne israélienne 13 a confirmé cela, en indiquant qu’en Israël ils avaient été surpris par les détails présentés par Biden, car la censure interdisait la publication des détails de la proposition approuvée par le conseil de guerre et soumise aux médiateurs.
La chaîne israélienne 12 a également indiqué que Biden s’était adressé directement au public israélien dans un discours « dramatique », tentant d’influencer directement ce public, en contournant Netanyahou et les ministres de droite qui chercheront à faire échouer la réussite des négociations.
Dans son discours, « le président américain est allé à toute allure — 200 km/h — contre les extrémistes du gouvernement Netanyahou » (expression empruntée à Yedioth Ahronoth), qui veulent, selon lui, que « la guerre continue pour toujours » et « occupent Gaza », en référence au ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir et au ministre des Finances Bezalel Smotrich.
La chaîne 12 a précisé que le président américain « sait qu’il y a des éléments politiques dans le gouvernement qui font du chantage à Netanyahou, qui contrôlent Netanyahou, et nous met en garde contre la capitulation face à ces éléments dangereux ».
La chaîne 12 a évoqué le secret du timing et a assuré que ce n’est pas une coïncidence, estimant que le choix du moment, en entrant dans le shabbat juif, a imposé à Smotrich et Ben-Gvir de ne pas commenter directement.
Le discours coïncide également avec la menace annoncée par Benny Gantz de se retirer de la session de guerre, ce qui constitue une nouvelle pression sur Netanyahou pour accepter les conditions de Gantz lors de la discussion suivant la guerre à Gaza, selon la chaîne.
La nouvelle proposition
Vendredi, Biden a annoncé lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche une nouvelle proposition israélienne en trois phases, la première phase devant durer six semaines et incluant un « cessez-le-feu complet et général, et le retrait des forces israéliennes de toutes les zones peuplées de Gaza ».
La première phase comprend également « la libération de plusieurs otages, y compris des femmes, des personnes âgées et des blessés, en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens » dans les prisons israéliennes.
Biden a indiqué que la deuxième phase comprendrait « la libération des autres otages et soldats et le maintien du cessez-le-feu », tandis que la troisième phase porte sur l’après-guerre et la reconstruction de Gaza.
Les déclarations de Biden sur cette proposition interviennent malgré le refus antérieur d’Israël d’une autre proposition présentée par l’Égypte et le Qatar, que le Hamas et les factions palestiniennes avaient approuvée le 6 mai.
La proposition égypto-qatarie comprenait des clauses similaires à celles évoquées par Biden, puisqu’il s’agissait d’une proposition à mettre en œuvre par étapes se terminant par un échange de prisonniers et un cessez-le-feu, mais Israël l’avait alors rejetée sous prétexte qu’elle « ne répondait pas à ses exigences » et avait affirmé qu’elle poursuivrait la guerre à Gaza jusqu’à obtenir ce qu’elle qualifie de « victoire écrasante ».
Le même jour, Israël avait lancé une opération militaire sur la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, et avait pris le contrôle du côté palestinien du point de passage de Rafah le jour suivant.
Récemment, Tel Aviv a également douté de la « neutralité » des médiateurs égyptien et qatari dans ces pourparlers, ce qui a poussé le Qatar à « ne pas y prêter attention », tandis que l’Égypte a averti que ces doutes à l’égard de sa médiation pourraient la pousser à se retirer.
Par le biais de la médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis, le Hamas et Israël mènent depuis plusieurs mois des négociations indirectes difficiles en vue d’un accord d’échange des prisonniers et d’un cessez-le-feu dans la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023.
Pendant deux jours, Le Caire a accueilli le dernier tour de négociations, avant que les délégations du Hamas et d’Israël ne quittent la capitale égyptienne le 9 mai sans annoncer de conclusion d’accord.
La guerre israélienne contre Gaza a fait plus de 118 000 Palestiniens tués ou blessés, la plupart étant des enfants et des femmes, avec environ 10 000 disparus au milieu d’une dévastation immense et d’une famine qui a coûté la vie à des enfants et des personnes âgées.
Israël poursuit cette guerre en ignorant une résolution du Conseil de sécurité lui ordonnant d’arrêter immédiatement les combats, ainsi que des ordres de la Cour internationale de justice exigeant l’arrêt de son attaque sur Rafah et la prise de mesures immédiates pour empêcher des actes de « génocide » et « améliorer la situation humanitaire » à Gaza.
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