Un raid israélien a visé dans la nuit de mardi un camion chargé de missiles du Hezbollah alors qu’il circulait dans la région de Baalbek, dans l’est du Liban, selon une source sécuritaire libanaise citée par l’AFP, sur fond de montée des tensions entre les deux parties depuis plus de dix mois.

La source, qui a demandé l’anonymat, a déclaré que « l’aviation israélienne a attaqué deux camions appartenant au Hezbollah alors qu’ils circulaient sur la route internationale Ras al-Hadd - Shaat », à environ dix kilomètres au nord de la ville de Baalbek.

Elle a précisé que le raid « a touché l’un des deux camions chargés de missiles, provoquant des explosions successives dont le bruit s’est fait entendre dans la région ».

Une source proche du Hezbollah a confirmé à l’AFP « la cible d’au moins un camion, de type pick-up, lors d’un raid sioniste », soulignant que les explosions qui ont suivi le raid « résultent de l’incendie de munitions chargées à l’intérieur », sans faire de blessés.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement de résistance islamique (Hamas) le 7 octobre dans la bande de Gaza, le Hezbollah et Israël s’échangent des tirs quotidiennement.

Israël a à plusieurs reprises ciblé des camions et des réservoirs appartenant au Hezbollah près de la frontière libano-syrienne, où le parti est déployé des deux côtés.

Le raid de mardi fait suite à une confrontation à grande échelle entre les deux parties il y a deux jours, avec l’annonce par le Hezbollah dimanche matin avoir bombardé des positions israéliennes avec plus de 300 roquettes Katyusha et des dizaines de drones en réponse à la mort du haut responsable militaire Fouad Chakkour lors d’un raid israélien sur la banlieue sud de Beyrouth le 30 juillet.

Le Hezbollah a déclaré que la base du renseignement militaire près de Tel Aviv constituait « la cible principale » de son opération, mais Israël a nié que ses bases aient été touchées. Il a affirmé avoir déjoué « une grande partie de l’attaque » du Hezbollah sur son territoire, et mené des frappes préventives.

Bien que les deux parties échangent des tirs quotidiennement depuis plus de dix mois, le niveau de tension a récemment augmenté après la mort de Chakkour, puis l’assassinat du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, quelques heures plus tard à Téhéran dans une attaque attribuée à Israël.

Téhéran et le Hezbollah ont menacé de riposter à leur mort.

Malgré la confrontation de dimanche, les deux parties ont exercé, selon des analystes, une « retenue » de peur que l’escalade ne dégénère en guerre, une situation qu’ils ne souhaitent pas jusqu’à présent.