Le président américain Joe Biden a déclaré que le dirigeant israélien Benjamin Netanyahou pourrait retarder la fin de la guerre à Gaza pour des raisons politiques, selon une interview accordée au magazine Time publiée mardi.

Ces commentaires ont été faits lors de l'interview réalisée le 28 mai, quelques jours avant que Biden ne détaille une proposition de cessez-le-feu à Gaza, alors que le Premier ministre israélien fait face à de profondes divisions politiques internes.

Répondant à une question sur le fait de savoir s'il pensait que Netanyahou prolongeait la guerre pour ses raisons politiques personnelles, Biden a déclaré : « Il y a toutes les raisons pour lesquelles les gens arrivent à cette conclusion ».

Biden, qui cherche à mettre fin à une guerre qui dure depuis environ huit mois, a déclaré qu’il « n’était pas certain » que les forces israéliennes aient commis des crimes de guerre à Gaza.

Il a rejeté les allégations selon lesquelles Israël utilise la famine des civils comme une arme de guerre, mais a déclaré : « Je pense qu'ils se sont livrés à une activité inappropriée ».

Biden a dit qu’il avait mis en garde Israël contre la répétition de l’erreur commise par les États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 qui ont conduit à des « guerres sans fin », affirmant qu’ils commettaient cette erreur.

Lorsque le porte-parole du gouvernement israélien, David Minster, a été interrogé sur l’interview, il a déclaré qu’il était « en dehors des normes diplomatiques de tout pays sensé » que Biden fasse de tels commentaires sur Netanyahou.

Manifestations contre Netanyahou

Le mois dernier, le procureur de la Cour pénale internationale à La Haye a demandé l’émission de mandats d’arrêt contre Netanyahou et son ministre de la Défense, ainsi que contre trois dirigeants du Hamas, pour crimes de guerre.

En octobre dernier, Israël a lancé une attaque aérienne et terrestre contre Gaza, promettant de détruire le mouvement de résistance islamique palestinien (Hamas) après une attaque à l'intérieur d'Israël qui a fait environ 1 200 morts et la prise en otage de plus de 250 personnes selon les statistiques israéliennes. Environ 120 otages sont toujours à Gaza.

L’attaque israélienne a causé la mort de plus de 36 000 personnes à Gaza, selon les autorités sanitaires locales, qui affirment que des milliers de cadavres sont enterrés sous les décombres.

Les sondages montrent que la majorité des Israéliens soutiennent la guerre, mais blâment Netanyahou pour les échecs sécuritaires lorsque des combattants du Hamas ont envahi les communautés israéliennes proches de Gaza le 7 octobre et voteraient pour son départ si des élections étaient organisées.

Les manifestations massives dans les rues sont devenues des événements hebdomadaires attirant des dizaines de milliers de personnes qui demandent au gouvernement de faire plus pour récupérer les otages capturés par le Hamas le 7 octobre et exigent le départ de Netanyahou.