Les députés de la Douma ont voté mercredi en faveur du retrait de Moscou du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, une étape supplémentaire vers l'abandon d'un accord historique interdisant ces essais.

Ce traité, adopté par l'Assemblée générale des Nations unies en 1996, vise à interdire tous les essais nucléaires, mais il n'a pas encore été appliqué en raison du non-adhésion de plusieurs grandes puissances nucléaires, notamment les États-Unis et la Chine.

Lors d'une audition rapide mercredi, les membres de la Douma ont voté à l'unanimité, lors des deuxième et troisième lectures, pour l'annulation de la ratification de leur pays de ce traité. En conséquence, le projet de loi sera transmis à la chambre haute du Parlement, le Conseil de la Fédération, pour un vote avant d'être envoyé au président Vladimir Poutine pour promulgation et entrée en vigueur.

Poutine avait déclaré plus tôt en octobre qu'il "n'était pas prêt à dire" si la Russie effectuerait des essais nucléaires en direct.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, avait également déclaré aux journalistes la semaine dernière que Moscou ne reprendrait les essais nucléaires que si Washington le faisait.

La Russie et les États-Unis ont signé le traité en 1996. Alors que la Russie l'a ratifié en 2000, Washington n'a pas pris de mesure similaire.

Le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, avait déclaré avant le vote : "Nous avons attendu 23 ans la ratification de ce traité par les États-Unis".

Il a également ajouté : "Mais Washington, en raison de ses doubles standards et de sa position irresponsable sur les questions de sécurité mondiale, ne l'a pas fait".

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine en février 2022, Poutine fait régulièrement référence aux capacités nucléaires de son pays et à sa disposition à les utiliser en cas de menace. Cela a suscité des critiques de la part des pays occidentaux qui accusent Moscou d'adopter un discours téméraire.

Plus tôt en 2023, la Russie a suspendu sa participation au traité "New START", le dernier accord bilatéral entre elle et les États-Unis concernant les armes nucléaires.