La Corée du Sud et les États-Unis ont commencé aujourd’hui lundi les principales manœuvres militaires conjointes "Ulchi Freedom Shield" qui dureront 11 jours afin de renforcer leur préparation défensive commune face aux menaces militaires de la Corée du Nord.

Selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, les exercices annuels qui se poursuivront jusqu’au 29 août en cours interviennent dans un contexte d'inquiétudes croissantes concernant la poursuite par Pyongyang du développement de ses armes, illustré par le lancement de 37 missiles balistiques cette année seulement, et une intensification des tensions transfrontalières en raison de la récente campagne de ballons publicitaires venus du Nord.

Le Bureau des chefs d’état-major interarmées sud-coréen a indiqué que, basé sur un scénario de guerre totale, les principales manœuvres comprennent des simulations informatiques, des exercices sur le terrain synchronisés et des entraînements à la défense civile.

Les manœuvres seront de taille similaire à celles de l’année précédente, avec la participation d’environ 19 000 soldats sud-coréens, comprenant 48 événements d’entraînement sur le terrain, tels que des opérations de débarquement amphibie et des exercices avec munitions réelles.

Le Bureau des chefs d’état-major interarmées a déclaré que les entraînements renforceront la capacité de l’alliance entre la Corée du Sud et les États-Unis et leur préparation à répondre à toute provocation, ainsi qu’à se défendre contre les armes de destruction massive nord-coréennes, en menant des exercices multi-domaines utilisant une variété d’actifs, y compris terrestres, maritimes, aériens, électroniques et spatiaux.

Une source a indiqué que le gouvernement mènera des exercices de défense civile "Ulchi" à l’échelle nationale pendant 4 jours, du 19 au 22 août, parallèlement à "Ulchi Freedom Shield". Les exercices "Ulchi" incluront un scénario simulant une attaque nucléaire nord-coréenne pour la première fois, tandis que les manœuvres militaires conjointes entre les alliés n’incluront pas un tel scénario.

La Corée du Nord a toujours dénoncé les manœuvres conjointes entre les alliés, les qualifiant de répétition pour une invasion, et a un historique chargé d’essais d’armes en réponse.

Lors d’une visite à une des unités de front ouest la semaine dernière, le président du Bureau des chefs d’état-major interarmées, l’amiral Kim Myung-soo, a ordonné à ses forces de répondre immédiatement en cas de toute provocation, déclarant que le Nord était susceptible d’utiliser les exercices des alliés comme prétexte pour mener des provocations.

Dans une déclaration relayée par l’agence centrale de presse nord-coréenne, l’Institut d’études américaines du ministère nord-coréen des Affaires étrangères a condamné dimanche les manœuvres "Ulchi Freedom Shield" comme étant les exercices de guerre les plus offensifs et provocateurs de l’agression.

Il a déclaré : « Nous continuerons à faire des efforts décisifs pour bâtir des capacités défensives solides afin de défendre de manière fiable la souveraineté, la sécurité, les intérêts et l’intégrité territoriale de notre pays et de changer l’environnement sécuritaire sur la péninsule coréenne et dans la région à notre avantage ».

La Corée du Sud et les États-Unis nient cette accusation, affirmant que leurs exercices sont de nature défensive.