Dans le contexte de la situation persistante dans la bande de Gaza, les récents événements ont provoqué la dispersion de nombreuses familles palestiniennes, ce qui a entraîné l’émergence de nouveaux défis sociaux. Parmi ces défis, le mariage de certains hommes avec d’autres épouses pendant la période de déplacement de leurs femmes vers le sud du secteur.

Yasmine (nom d'emprunt), une femme de 32 ans, raconte son expérience douloureuse. Après avoir été déplacée avec ses quatre enfants vers le sud de la vallée de Gaza en octobre 2023, elle a appris au bout de sept mois le mariage de son mari avec une autre femme. Yasmine dit : « Je ne l’ai pas quitté de mon plein gré… J’ai protégé ses enfants, sa famille et son nom pendant 15 mois de séparation ».

Fidaa (35 ans) vit une histoire similaire. Elle a été déplacée avec ses enfants vers le sud en raison de la détérioration de la situation au nord, tandis que son mari est resté là-bas. Elle déclare : « J’ai appris son mariage à mon retour au nord… J’ai ressenti une douleur intense dans ma poitrine ».

D’autre part, certains hommes justifient ce comportement par les conditions difficiles. Ismaël (44 ans) explique qu’il s’est remarié pour assurer le soin de ses enfants après que sa femme ait été déplacée avec sa famille sans le consulter. Il dit : « Je n’aurais jamais imaginé pouvoir me remarier en vivant avec ma femme, mais je l’ai fait ».

La spécialiste sociale et psychologique Nibal Helles indique que ces cas sont individuels et ne constituent pas un phénomène répandu. Ils sont dus à la culture de la société et aux idées accumulées autour du mariage et de la relation avec le partenaire.

Dans ces circonstances, la société palestinienne fait face à de nouveaux défis sociaux nécessitant compréhension et soutien pour surmonter les impacts psychologiques et sociaux résultant du conflit et du déplacement.

Il est à noter que l’axe de Netzarim, qui sépare le nord de la bande de Gaza du sud, a joué un rôle central dans la complexification des mouvements des déplacés et l’augmentation de leurs souffrances pendant la période du conflit. Cette barrière, établie par l’occupation israélienne, a conduit à la division du secteur et à la difficulté de déplacement des habitants entre le nord et le sud, ce qui a approfondi les crises humanitaires et sociales dans la région.

Avec le retrait des forces de l’armée d’occupation israélienne de l’axe de Netzarim, des dizaines de milliers de déplacés ont afflué par les deux routes principales, tentant de retourner chez eux au nord, ce qui a entraîné une forte congestion et la poursuite des souffrances des familles palestiniennes qui espèrent retrouver leur vie normale après une longue période de déplacement et de dispersion.

Ces événements mettent en lumière les défis complexes auxquels la société palestinienne de Gaza est confrontée, où crises humanitaires et complexités sociales s’entremêlent, nécessitant des efforts intensifs de toutes les parties concernées pour fournir soutien et assistance aux familles affectées.