Le voyage de Nour Hamdallah en Cisjordanie était censé être une occasion de rendre visite à la famille et de faire des œuvres caritatives.

Elle est arrivée il y a un peu plus de deux semaines et a découvert l'endroit où son père a grandi. Elle a déclaré : « Honnêtement, c'était une expérience surréaliste ; j'ai une très grande famille ici que je n'avais pas vue depuis longtemps », « C'était vraiment agréable de voir ma famille et de voir où mon père a grandi, il m'a emmenée à la maison de mes grands-parents, et nous avons fait un tour dans l'endroit où il a grandi, et les lieux qui signifient beaucoup pour lui ».

Tout a changé le sept octobre, lorsque la guerre a éclaté entre Israël et le Hamas.

Hamdallah a déclaré : « Je me souviens très clairement de ce matin-là, je me suis réveillée vers huit heures du matin, j'ai vérifié mon téléphone et ma famille (à Ottawa)... Mon père et moi étions seuls ici, et ma famille nous envoyait les nouvelles », « Je me souviens juste que je pensais que ça allait devenir bien pire ».

Hamdallah a confirmé qu'elle est toujours en sécurité à Tulkarem en Cisjordanie et qu'elle se sent reconnaissante d'avoir de la nourriture et un abri, mais qu'il y a un sentiment de peur et d'inquiétude.

« Il y avait beaucoup de peur, et il y avait de l'incertitude. Je me disais, nous sommes ici, quelle est la prochaine étape ? Bien sûr, ils fermeront les frontières, il y aura des restrictions de mouvement et nous ne pourrons pas sortir ».

Hamdallah a expliqué qu'après le déclenchement du conflit, les gens se sont précipités pour faire le plein de carburant et de provisions alimentaires parce qu'ils craignaient une rupture des approvisionnements et des nécessités de base.

Elle et sa famille se sont inscrites au service d'enregistrement des Canadiens à l'étranger, mais elle dit qu'elle n'a reçu aucune réponse du gouvernement canadien, à l'exception des messages automatiques générés.

Elle a poursuivi : « Je n'ai pas encore vu de présence militaire, mais je reste éveillée tard la nuit, et chaque fois que j'entends un bruit, je me dis : oh mon Dieu, sont-ils ici ? Viennent-ils ? »

Elle dit qu'elle n'a aucune idée de la date de son retour chez elle au Canada, et décrit l'absence de communication de la part du gouvernement canadien comme étant « décevante ».

De son côté, le gouvernement fédéral a confirmé qu'il met en œuvre des options d'aide au départ d'Israël vers un troisième lieu sûr, et prévoit d'aider au départ de la Cisjordanie et de la bande de Gaza vers des sites tiers sûrs, « lorsque les conditions le permettront ».

Affaires mondiales Canada a également appelé les Canadiens en Israël, en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza ou à proximité à évaluer les zones environnantes, à se mettre à l'abri si le départ en toute sécurité n'est pas possible, à limiter leurs déplacements, à rester très vigilants, à essayer de garder leurs téléphones chargés, à consulter les médias locaux et internationaux pour les mises à jour, et à suivre les consignes des autorités locales.

Les Canadiens sont également encouragés à s'inscrire via le service d'enregistrement des Canadiens à l'étranger.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré lors d'une mise à jour avant la réunion du cabinet fédéral mardi que les onzième et douzième vols d'évacuation de Tel Aviv transporteront plus de Canadiens et leurs familles à Athènes.

Environ 1300 personnes ont quitté via ces vols militaires quotidiens d'évacuation depuis leur début jeudi dernier. Le gouvernement indique que 31 personnes, dont des Canadiens et d'autres ressortissants étrangers, ont également été transportées de la Cisjordanie vers la Jordanie.

Joly a déclaré : « Mon message aux Canadiens à Tel Aviv et aux Canadiens en Cisjordanie : si vous souhaitez partir, veuillez contacter Affaires mondiales Canada. Si on vous offre une place, veuillez la prendre, car nous ne savons pas combien de temps ce processus durera étant donné que la situation est extrêmement volatile ».

Par ailleurs, le ministre du Développement international, Ahmed Hussein, a déclaré mardi que la situation à Gaza est catastrophique.

Israël a coupé l'accès aux fournitures, à l'eau et à l'électricité dans la zone contrôlée par le Hamas, que le gouvernement canadien a désigné comme une organisation terroriste.

Hussein a déclaré que le Canada s'est engagé à verser 10 millions de dollars pour répondre aux besoins urgents dans la région, mais qu'il n'y a aucun moyen de livrer ces fournitures en toute sécurité aux gens de Gaza pour le moment.

Il espère que la visite du président américain Joe Biden en Israël cette semaine permettra un couloir sûr via l'Égypte pour acheminer les fournitures dans la région et évacuer les Canadiens.

Le Premier ministre Justin Trudeau a également appelé lundi à permettre un accès humanitaire sans restriction à Gaza et à libérer tous les otages détenus par le Hamas.

C'est le onzième jour de la guerre entre le Hamas et Israël. Jusqu'à présent, le gouvernement fédéral a confirmé que six Canadiens ont trouvé la mort dans la région et que deux sont toujours portés disparus.