Nouvelles du Canada arabe

Nouvelles

Les entreprises minières canadiennes tentent de contourner les restrictions gouvernementales sur les transactions avec la Chine

Les entreprises minières canadiennes tentent de contourner les restrictions gouvernementales sur les transactions avec la Chine

By Omayma othmani

Publié: décembre 10, 2023

La société minière canadienne SRG envisage de déplacer son siège social hors du Canada pour contourner l’examen de la sécurité nationale qui permettrait au gouvernement fédéral d’empêcher un accord de financement avec une importante société minière chinoise.

SRG Mining, dont le siège est à Montréal, Québec, a annoncé en juillet un accord temporaire de 16,9 millions de dollars canadiens pour vendre une participation de 19,4 % au groupe chinois Carbon One New Energy Group (Carbon One). Cependant, le gouvernement fédéral a déclaré l’année dernière qu’il empêcherait les entreprises chinoises d’acquérir des sociétés minières canadiennes en raison de préoccupations selon lesquelles la domination de la Chine sur les métaux stratégiques affecterait la sécurité nationale du Canada.

SRG a averti les investisseurs en annonçant l’accord qu’elle devait obtenir une approbation fédérale. Mais dans un dossier public la semaine dernière, SRG a suggéré une manière de contourner les règlements : la société continuerait à être cotée à la Bourse de Toronto, mais se re-enregistrerait hors du Canada. De cette manière, l’accord avec Carbon One ne nécessiterait pas l’approbation du gouvernement.

Cela pourrait amener un grand nombre d’entreprises canadiennes à suivre ce modèle.

Christopher Ecclestone, stratège en chef minier chez Hallgarten & Co. à Londres, a critiqué que si SRG parvenait à contourner les règles et à commercer avec succès, ce serait une gifle pour la politique de sécurité nationale du Canada et ouvrirait la boîte de Pandore. Cela a suscité une grande agitation car de nombreuses entreprises canadiennes envisagent de suivre cet exemple et de se réenregistrer à l’étranger pour éviter les restrictions de la Loi sur l’investissement au Canada (LIC).

Ecclestone a déclaré que seules les entreprises peu attrayantes que personne ne souhaite acheter resteraient au Canada.

De plus, après que le gouvernement ait annoncé l’interdiction l’année dernière, les experts s’attendaient à ce que les entreprises canadiennes cessent de chercher à obtenir des financements de la Chine. Toutefois, de plus en plus d’entreprises canadiennes spécialisées dans les métaux stratégiques, y compris SRG, continuent de s’engager dans des opérations de fusions et acquisitions avec des acheteurs chinois. Il est naturel que les entreprises chinoises désireuses de renforcer leur position dominante soient heureuses de participer.

Si l’accord SRG-Carbon One se concrétise, la position de la Chine dans le graphite, un composant clé des batteries de voitures électriques, deviendra plus forte. SRG a déclaré que l’accord pourrait considérablement accélérer ses projets de graphite en Afrique de l’Ouest. Selon l’US Geological Survey, la Chine représente 65 % de la production mondiale de graphite.

SRG a refusé de commenter.

Carbon One est une société privée et dispose de peu d’informations publiques sur sa direction ou ses investisseurs. Selon SRG, Carbon One a été fondée l’année dernière par le président du conseil d’administration Yue Min, détenteur de plus de 300 brevets dans l’industrie des batteries et cofondateur de BTR New Materials Group Co., Ltd. (BTR).

« Il n’a pas encore été déterminé si le gouvernement canadien est réellement incapable d’intervenir dans l’accord proposé », a répondu Allison Raylander, porte-parole de l’Agence canadienne d’innovation, de sciences et de développement économique, par courriel, indiquant que le gouvernement fédéral est au courant de l’accord proposé par SRG, mais en raison des dispositions de confidentialité en vertu de la Loi sur l’investissement au Canada, le gouvernement ne peut pas commenter. Leland a déclaré que le gouvernement prend toujours des mesures proactives contre les transactions qui compromettent la sécurité nationale du Canada.

La Chine limite les exportations de graphite et prend des mesures strictes contre les constructeurs automobiles occidentaux

Le gouvernement a également adopté une position ferme contre la Chine en 2022, utilisant sa domination dans les métaux stratégiques pour faire pression économiquement sur les pays occidentaux. La Chine domine les chaînes d’approvisionnement incluant le lithium, le cobalt et le graphite, et en octobre, elle a annoncé des restrictions sur les exportations de graphite dans le but de réprimer les constructeurs automobiles occidentaux.

Malgré les efforts du Canada pour contrer cela, les compagnies minières locales ne semblent pas avoir l’intention d’arrêter de chercher des investissements de la Chine. Brad Nichol, PDG d’Alpha Lithium Corp. (APHLF), basé à Vancouver, estime que couper cette immense source de financement et des décennies d’expertise chinoise dans les métaux pour batteries serait crucial pour l’industrie minière canadienne.

Une autre raison poussant les entreprises à rechercher des investissements chinois est le manque de soutien financier local. Les causes en sont notamment l’échec des fonds de pension canadiens à investir dans l’industrie minière, le déclin des courtiers fournissant des services pour l’exploitation minière à petite échelle, et les performances passées faibles du secteur minier, ayant découragé les investisseurs à prendre des risques.

Commentaires

En rapport

Météo

Aujourd'hui

mercredi, 16 juillet 2025

Chargement...
icon --°C

--°C

--°C

  • --%
  • -- kmh
  • --%