Des véhicules blindés ont pris d'assaut les portes du palais présidentiel en Bolivie, mercredi, alors que le président Luis Arce déclarait que le pays fait face à une tentative de coup d'État.

Il a déclaré dans une vidéo au palais, entouré de ministres : « Nous sommes ici, fermes à la Casa Grande pour faire face à toute tentative de coup d'État. Nous avons besoin que le peuple bolivien s'organise. »

Arce a prêté serment aux nouveaux chefs militaires au milieu de la tentative de coup d'État. Le nouveau commandant militaire a ordonné aux forces de retourner chez elles.

Arce avait déjà affronté le commandant en chef de l'armée, Juan José Zúñiga, dans le hall du palais, comme montré dans une vidéo à la télévision bolivienne, Arce a dit : « Je suis votre commandant, je vous ordonne de retirer vos soldats, et je ne permettrais pas cette insubordination ».

Mais avant d'entrer dans le bâtiment gouvernemental, Zúñiga a dit aux journalistes sur le terrain qu'il y aurait un « nouveau gouvernement ».

« Les choses vont certainement changer, mais notre pays ne peut plus continuer ainsi. »

Il a déclaré, vêtu de l'uniforme militaire complet et entouré de soldats : « Arrêtez la destruction, arrêtez d'appauvrir notre pays, arrêtez d'humilier notre armée », insistant sur le fait que l'action entreprise bénéficie du soutien du public.

Arce a appelé au « respect de la démocratie » dans un message sur son compte X.

Il a déclaré depuis l'intérieur du palais, entouré de responsables gouvernementaux, dans un message vidéo adressé aux médias : « Nous ne pouvons plus permettre les tentatives de coup d'État qui coûtent la vie aux Boliviens. »

La Bolivie, pays de 12 millions d'habitants, a connu ces derniers mois des protestations intensives en raison du net déclin de l'économie, passant d'une des économies à la croissance la plus rapide du continent il y a deux décennies, à l'une des économies les plus en crise.

Le pays a également connu une fracture importante dans les plus hautes sphères du parti au pouvoir. Arce et son ancien allié, le symbole de la gauche et ancien président Evo Morales, luttent pour l'avenir du Mouvement pour le socialisme dissident en Bolivie avant les élections prévues en 2025.

Morales a proclamé une mobilisation nationale pour ses partisans à la suite de la tentative manifeste de coup d'État.

Il a dit : « Nous ne permettrons pas aux forces armées de violer la démocratie et d'intimider le peuple. »

Dans une vidéo publiée sur Facebook, la responsable gouvernementale María Nela Prada, porteuse du titre de ministre de la Présidence, a également dénoncé la « tentative de coup d'État » et accusé ceux qui la mènent d’agir « de manière complètement irrégulière ».

Elle a déclaré : « Le peuple est vigilant, le peuple bolivien est vigilant, et les organisations sont aussi vigilantes pour défendre notre démocratie, qui est notre bien le plus précieux. »

Le président mexicain López Obrador a également exprimé sa vive condamnation de la tentative de coup d'État en Bolivie.