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Publié: février 27, 2024
Le gouvernement du Premier ministre Justin Trudeau a présenté sa législation très attendue visant à mieux protéger les Canadiens, en particulier les jeunes, contre les préjudices en ligne. Voici cinq choses que le projet de loi C-63 propose de faire.
Cibler des types spécifiques de contenu nuisible
Le gouvernement veut cibler le partage non consensuel d’images intimes, y compris celles générées par l’intelligence artificielle et le contenu où « la victime est un enfant sexuel ou ravive un survivant ». Le projet de loi couvrira également tout contenu en ligne utilisé pour le harcèlement des enfants ou les incitant à s’automutiler.
Le contenu incitant à l’extrémisme violent ou au terrorisme, ainsi que les matériaux incitant à la violence ou à la haine, seront également soumis à la nouvelle loi.
Il existe un chevauchement avec cinq catégories de contenu que le gouvernement avait proposé de traiter dans un document consultatif de 2021. Une différence clé : le plan précédent incluait des dispositions sur les discours de haine majeurs, tandis que le projet de loi actuel ne le fait pas.
Ajouter de nouvelles responsabilités aux plateformes en ligne
Le projet de loi établira de nouvelles règles pour les plateformes en ligne, dont l’une est largement définie comme un « devoir d’agir de manière responsable ». Les entreprises devront réduire l’exposition au contenu nuisible en évaluant les risques « en continu », en développant des stratégies d’atténuation et en fournissant aux utilisateurs des outils pour signaler le contenu nuisible.
La législation exigera également que les plateformes publient des « plans de sécurité numérique » pour identifier les mesures visant à réduire les risques d’exposition des utilisateurs à du contenu nuisible et à suivre leur efficacité. Les entreprises devront aussi partager des données avec les chercheurs.
Le gouvernement indique que les nouvelles règles s’appliqueront aux réseaux sociaux, au « contenu adulte téléchargé par les utilisateurs » et aux « services de diffusion en continu » comptant un nombre déterminé d’utilisateurs, un aspect qui sera précisé en détail dans les réglementations à venir. Le Cabinet aura le pouvoir de cibler les services plus petits « lorsqu’ils représentent un risque important de préjudice ».
Créer un nouveau régulateur et nommer un nouveau médiateur
Le gouvernement cherche à créer une nouvelle « Commission de la sécurité numérique » composée de cinq membres nommés par le Cabinet. Elle aura le pouvoir d’exiger le retrait dans les 24 heures des images partagées sans le consentement de la personne, ainsi que du contenu sexuel où la victime est un enfant ou un survivant d’abus.
La commission sera distincte du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, qui régule les diffuseurs traditionnels. Les plaintes lui seront soumises.
Le nouveau « médiateur indépendant », également nommé par le Cabinet, défendra les intérêts des utilisateurs, fournira des informations sur les plaintes qu’ils souhaitent déposer et fera des recommandations aux services de médias sociaux, au régulateur et au gouvernement.
Renforcer le signalement des contenus pédopornographiques
Le gouvernement prévoit également de modifier la loi actuelle qui exige que les services Internet signalent les cas d’images d’abus sexuels sur enfants en ligne. Ces changements appliqueront ces règles aux plateformes de médias sociaux et « créeront une autorité pour centraliser le signalement obligatoire » de telles infractions « par le biais d’une entité spécialisée en application de la loi ».
La modification étendra également la période pendant laquelle ces données peuvent être conservées afin d’aider les enquêtes policières. La période de prescription de deux ans sera également prolongée à cinq ans.
Modifier la loi canadienne sur les droits de la personne et ajouter des peines plus sévères pour les crimes haineux
Le gouvernement prévoit d’ajouter le discours de haine en ligne comme forme de discrimination en vertu de la loi et de permettre aux gens de déposer des plaintes contre les individus publiant ce contenu auprès de la Commission canadienne des droits de la personne.
Des modifications seront également apportées au Code criminel, notamment en augmentant la peine maximale pour quatre délits incitant à la haine.
Par exemple, une personne reconnue coupable d’incitation au génocide pourrait encourir la prison à vie, contre cinq ans actuellement.
Le gouvernement envisage également de créer un nouveau crime pour les crimes haineux qui pourrait s’appliquer à tout autre crime, plutôt que de ne les inclure que comme circonstance aggravante lors de la détermination de la peine.
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