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Publié: décembre 2, 2023
Il y a quelque temps, un leader d'un parti d'opposition s'est levé pendant l'interrogation et a exprimé son regret que les sénateurs non élus aient contrecarré la volonté de la Chambre des communes en rejetant un projet de loi présenté par un député privé.
En réponse, le Premier ministre canadien s'est levé et a exprimé le point de vue du gouvernement selon lequel le projet de loi, bien qu'adopté à la Chambre des communes, était rempli de graves défauts et était absolument irresponsable.
C'est ainsi que Stephen Harper a justifié l'action des sénateurs conservateurs pour rejeter le C-311 - un projet de loi sur le changement climatique parrainé et soutenu par le Nouveau Parti démocratique et son chef de l'époque, Jack Layton, qui avait réussi à faire adopter le projet à la Chambre car les conservateurs n'avaient pas la majorité.
Et près de 13 ans après la décision du Sénat de tuer le C-311, le Sénat a commencé la discussion de la troisième lecture sur le C-234, un projet de loi présenté par un député conservateur qui créerait une nouvelle exemption de la taxe fédérale sur le carbone pour certaines activités agricoles. Le projet de loi a été adopté à la Chambre des communes car il n'y avait pas assez de votes libéraux pour le faire échouer.
Le fait que le Sénat n'ait pas encore approuvé le projet de loi - et envisage même de le modifier - provoque une certaine panique chez les conservateurs à la Chambre des communes. Mardi, le chef des conservateurs Pierre Poilievre a présenté une motion demandant au Sénat non élu de passer immédiatement le C-234... tel qu'approuvé par la Chambre des communes élue démocratiquement.
Poilievre a dit à la Chambre des communes que le Premier ministre avait envoyé le ministre chargé de la taxe carbone pour faire pression sur les sénateurs afin d'empêcher le projet de loi, dans une attaque antidémocratique contre le droit du public de décider qui paie quoi.
Il semble que les opinions sur les droits et privilèges du Sénat puissent dépendre de l'endroit où l'on se trouve au Parlement à ce moment-là. Au moins un aspect important du Sénat a changé au cours des 13 dernières années, puisqu'il a maintenant son propre esprit.
L'existence du Sénat est inévitable...
Il est un fait indiscutable que le Sénat existe, même si certains aimeraient que ce ne soit pas le cas. Les rédacteurs des documents fondateurs du Canada ont également fait du Sénat une partie essentielle de la structure constitutionnelle du Canada - à tel point que, selon une décision de la Cour suprême, l'abolition de la chambre haute nécessite l'accord unanime des provinces.
À moins que quelqu'un ne parvienne à mobiliser le soutien nécessaire pour réformer le Sénat ou le dissoudre, il ne conservera pas seulement le droit, mais (peut-être) la responsabilité, d'examiner minutieusement la législation adoptée par la Chambre des communes. La seule question est jusqu'où il doit aller dans ce rôle.
Entre 2006 et 2015, lorsque le parti conservateur auquel appartenait Harper était au pouvoir, le Sénat a été relativement réticent à affirmer son existence. Il n'a modifié que 14 projets de loi adoptés par la Chambre des communes pendant cette période — 11 projets de loi gouvernementaux et trois projets de loi présentés par des députés privés.
Justin Trudeau est arrivé au pouvoir après avoir déjà expulsé les sénateurs libéraux du caucus libéral. Il a entrepris de tenir sa promesse de nommer des sénateurs indépendants bénéficiant d'une relative liberté d'action. Au sens strict, seulement trois sénateurs ont une quelconque relation avec le gouvernement libéral actuel : le représentant du gouvernement au Sénat, le député législatif du représentant du gouvernement et le représentant du gouvernement.
Le résultat a été un Sénat plus actif. Au cours des huit dernières années, le Sénat a modifié 29 projets de loi, y compris un projet de loi présenté par un seul député.
L'émergence d'un Sénat plus assertif — où la plupart des sénateurs ne sont pas liés aux principaux partis politiques — a inévitablement soulevé des questions sur la manière ou la nécessité pour le Sénat d'imposer des limites à lui-même. Certains critiques imaginent qu'un Sénat indépendant pourrait devenir trop puissant et constituer un obstacle majeur à la législation adoptée par la Chambre des communes.
Un minimum de conscience de soi pourrait suffire à informer les sénateurs qu'ils risquent, à un moment donné, d'attiser la colère populaire en contrecarrant la volonté de la Chambre des communes. Peter Harder, le premier sénateur à porter le titre de représentant du gouvernement, a suggéré certaines règles de base que le Sénat nouvellement indépendant pourrait vouloir observer dans un article publié en 2018.
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