Nouvelles du Canada arabe
Nouvelles
Publié: août 25, 2023
Le gouverneur par intérim de la Banque centrale du Liban, Wissam Mansouri, a mis en garde contre les risques d'isoler le Liban du système financier international en cas de poursuite de ce qu'il a qualifié de stagnation et de non-adoption des lois requises, appelant les forces politiques et les blocs parlementaires à éloigner l'autorité monétaire et ses besoins de tout conflit politique.
Lors d'une conférence de presse ce vendredi, Mansouri a déclaré que le retard dans l'adoption des lois de réforme conduit à l'expansion de l'économie monétaire, ce qui affecte négativement la stabilité économique saine et durable et expose le Liban aux risques d'isolement du système financier international, soulignant que cela a un impact négatif important sur l'économie, la vie du citoyen et l'avenir du secteur bancaire.
Il a appelé à la nécessité d'accélérer l'adoption des lois sur le contrôle des capitaux, le rééquilibrage financier et la loi sur la restructuration des banques, dénonçant ce qu'il a qualifié d'échec pendant 4 ans depuis le déclenchement de la crise à adopter des lois représentant la seule issue pour le Liban de la crise financière sans précédent qu'il traverse.
Le gouverneur par intérim de la Banque du Liban a exprimé son regret quant à l'absence de progrès vers l'adoption de l'une des lois pour lesquelles un délai de 6 mois avait été fixé, insistant sur le fait que la situation monétaire ne supporte plus de retard, considérant que le pire problème de la situation actuelle est l'absence du minimum de consensus politique.
Il a réaffirmé que la Banque du Liban est prête à mettre toutes ses capacités, en termes de disponibilité complète, d'informations, de chiffres, d'expertises et de ressources administratives, à disposition pour finaliser ces lois lors de sessions parlementaires consécutives quotidiennes si nécessaire.
Il a souligné la nécessité de tenir des sessions législatives consécutives pour adopter rapidement toutes les lois de réforme requises, expliquant que la stabilité du taux de change dans le contexte général et de la profonde division politique, ainsi que les différentes rumeurs, ne sont pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une collaboration entre la Banque centrale, le gouvernement et le ministère des Finances, saluant ici les efforts des autorités judiciaires et sécuritaires qui travaillent en permanence pour empêcher toute manipulation par les spéculateurs sur le taux de change.
Mansouri a déclaré que tant que toutes les forces politiques œuvrent pour l'intérêt du Liban selon ce qu'elles estiment approprié pour lui et pour elles, et s’il existe un sujet sur lequel tous les blocs parlementaires s’accordent, c’est la préservation des fonds des déposants, travailler à leur restitution, préserver les fonctionnaires publics et leur stabilité de vie ainsi que la sécurité et la stabilité du taux de change.
Il a affirmé que la Banque du Liban ne couvrira pas le déficit en prêtant au gouvernement, que ce soit en livres libanaises ou en devises étrangères, précisant que la couverture du déficit nécessite l’activation de la collecte des revenus, une répartition équitable des impôts, l’élargissement de la tranche de contribuables et l’ouverture de tous les départements de l’État, notamment les centres mécaniques et les services fonciers, ainsi que le contrôle des ports de l’État et des frontières légales et illégales.
Wissam Mansouri, gouverneur par intérim de la Banque du Liban, a expliqué que la stabilité monétaire se poursuit grâce à une intervention sur le marché en accord entre le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale, soulignant que cette intervention au cours du dernier mois n’a coûté aucun montant des réserves de la Banque centrale en devises étrangères, notant que la masse monétaire a diminué de 2 trillions de livres jusqu'à aujourd’hui pour atteindre 59,9 trillions de livres.
Il a indiqué qu’un accord a été conclu avec le Premier ministre et le ministre des Finances pour que la stabilité monétaire soit la priorité à cette étape délicate, précisant que les salaires du secteur public seront payés ce mois-ci en dollars américains au taux de 85 500 livres libanaises par dollar afin de préserver cette stabilité monétaire, le montant des salaires s’élevant à sept trillions de livres libanaises.
Mansouri a affirmé que si les salaires étaient payés en livres libanaises, cela entraînerait, en l'absence des lois de réforme requises et des mesures gouvernementales, une pression sur le taux de change, ajoutant que cela injecterait une masse monétaire en dollars sur le marché via les employés du secteur public, ce qui aide à contrôler le taux de change au lieu de le mettre sous pression.
Il a poursuivi en disant qu’un accord a été conclu pour assurer les besoins de l'armée et des forces de sécurité sans affecter aussi les réserves de la Banque du Liban en devises étrangères, précisant que le problème réside dans les besoins des autres institutions de l'État pour convertir la livre en dollar tels que l'Électricité du Liban, les ministères des Télécommunications, de la Santé, des Travaux publics, des Affaires étrangères et de l'Éducation.
Mansouri a annoncé que la banque n’est pas en mesure de couvrir toutes ces sommes en une seule fois, bien qu’elles soient des dépenses immédiates nécessaires pour les ministères, considérant que les priorités sont déterminées par le gouvernement, et que les capacités de la Banque du Liban à aider à convertir l’argent de la livre en devises étrangères ne couvrent qu’une partie limitée des besoins des ministères.
Le gouverneur par intérim de la Banque centrale du Liban a insisté sur le fait que la banque ne peut pas contrôler seule la politique monétaire et maintenir la stabilité de la monnaie locale sans une coopération complète avec le gouvernement et le Parlement, précisant qu’un plan d’action a été convenu le 2 août en cours pour garantir la régularité de la situation financière et monétaire, notant qu’après presque un mois, aucune des étapes prévues dans le plan n’a été réalisée.
Il a abordé le projet de budget de cette année adopté par le Conseil des ministres la semaine dernière, affirmant qu’il conduit à un déficit de 46 trillions de livres, alors que la première exigence dans le plan de la Banque du Liban est l’adoption d’un budget équilibré.
Mansouri a annoncé le lancement d’un atelier interne pour modifier la politique comptable de la banque afin qu’elle soit conforme aux normes internationales adoptées par les banques centrales, en vue de formuler correctement les états financiers, confirmant que la Banque centrale est engagée à fournir à la société chargée de l’audit judiciaire et à la justice toutes les informations demandées lors de leurs enquêtes.
Commentaires