La crise du logement qui frappe le pays a un impact profond sur le système de justice, accélérant le lien établi entre le sans-abrisme et l'incarcération, selon les personnes qui travaillent avec les détenus.

La avocate de l'Ontario, Beth Bromberg, a déclaré que les détenus dans les établissements régionaux étaient déjà libérés avec peu de soutien. Mais maintenant, avec la prolifération des camps de sans-abri à travers le Canada, les programmes qui trouvent aux personnes vulnérables un logement à faible revenu ou un logement subventionné sont complètement dépassés.

Bromberg a ajouté dans une interview sur ses efforts pour trouver un logement aux personnes récemment incarcérées : « C’est devenu plus difficile – en fait, je dirais qu’il est impossible, à ce stade, de fournir un logement aux gens ».

Ils retournent donc dans les refuges ou dorment à la belle étoile, où il est difficile pour les personnes aidantes de rester en contact avec eux, et où ils sont plus susceptibles de retomber dans des crises de santé mentale ou de dépendance, ce qui pourrait les ramener en prison en premier lieu. Elle a dit que cela les rend plus susceptibles de revenir à la criminalité.

Bromberg a également déclaré : « Les gens circulent à l’intérieur et à l’extérieur des systèmes régionaux parce que leurs besoins ne sont pas satisfaits lorsqu’ils sont libérés ». « Et cela coûte une fortune à nos communautés en prison, en soins hospitaliers et en ambulances. »

En Colombie-Britannique, Mo Korszynski dirige une organisation à but non lucratif intitulée « Unlocking The Gates », qui accueille les détenus à leur sortie et les aide à trouver un abri, de la nourriture et d’autres nécessités.

Il a également déclaré qu’il est impossible de trouver un endroit où vivre, ou même une place dans un refuge, parce que tout est complet. Et bien que certains gouvernements cherchent à mettre en place des plans pour résoudre la crise du logement dans leurs provinces, Korszynski a dit qu’il serait sage de penser à ajouter plus de logements subventionnés pour les personnes libérées de prison.

Korszynski a aussi ajouté dans une interview : « Jeter (les sans-abri) dehors des établissements correctionnels où ils sont essentiellement stockés n’est pas la solution ». À Saint John, Q a dit qu’il était resté en dehors de la prison pendant des années. Il a dit qu’il avait vécu la plupart de sa vie seul, sa mère étant décédée, et que les autres membres de sa famille l’avaient rejeté à cause de sa dépendance à la drogue.