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Publié: octobre 16, 2024
Alors que la décision du Canada d'expulser l'ambassadeur indien et cinq autres diplomates indiens accrédités chez lui fait la une des journaux indiens, la ministre du Commerce international, Mary Ng, tente de rassurer les entreprises canadiennes ayant des liens avec l'Inde.
La Gendarmerie royale du Canada (police fédérale) avait averti hier les citoyens d'une série de crimes, dont le meurtre, le chantage et la contrainte, que cet organisme relie à des agents du gouvernement indien.
Ces allégations et la décision canadienne ont suscité une représaille diplomatique. Après que le Canada a déclaré six diplomates indiens personnes indésirables, l'Inde a ordonné à six diplomates canadiens accrédités chez elle de quitter le pays d'ici samedi.
La ministre Ng a publié une déclaration dans laquelle elle reconnaît une « incertitude » chez les entreprises et les investisseurs canadiens en raison de cela, et a indiqué que le gouvernement continuerait à soutenir les relations commerciales et économiques avec l'Inde.
« Cependant, nous devons prendre en compte nos intérêts économiques tout en protégeant les Canadiens et en soutenant l'état de droit », a déclaré Ng, « Nous ne tolérerons aucune menace, chantage ou préjudice infligé à des Canadiens sur notre territoire national par un gouvernement étranger ».
Ng a déclaré que le gouvernement reste « ouvert au dialogue » avec l'Inde et souhaite poursuivre une « relation précieuse » avec elle.
La Gendarmerie royale du Canada et d'autres responsables canadiens ont présenté des preuves à l'Inde plus tôt à la fin de la semaine dernière, mais New Delhi a refusé de coopérer aux enquêtes policières, selon eux.
La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, a déclaré que c'est la raison pour laquelle le Canada a déclaré les six diplomates indiens indésirables. Il s'agit de l'une des sanctions les plus sévères que le Canada puisse imposer en vertu de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques.
De son côté, l'Inde affirme qu'elle n'a reçu aucune preuve d'une implication gouvernementale dans les crimes commis au Canada.
La vice-présidente des recherches et stratégies à l'Asia Pacific Foundation du Canada (APF Canada), Veena Nagil, a déclaré qu'elle observait comment les homologues du Canada réagiraient à cette nouvelle « sans précédent et exceptionnelle ».
Cela pourrait signifier des manœuvres diplomatiques en coulisses, et peut-être des déclarations publiques en soutien au Canada, selon elle.
« La réaction des États-Unis sera celle à laquelle tout le monde prêtera attention », a ajouté Nagil.
« Pour que le Canada obtienne à ce stade un quelconque type de coopération de la part de l'Inde, et pour qu'il poursuive une reddition de comptes sur ce qui s'est passé, nous avons besoin que l'Inde ressente une certaine pression, qu'elle ait des raisons de coopérer ».
Nagil a trouvé notable que la ministre Joly ait accusé des diplomates actifs d'implication dans des actes criminels et qu'elle ait déclaré que la violence liée au gouvernement indien avait augmenté depuis que le Canada a exprimé ses préoccupations l'année dernière.
On rappelle que le Premier ministre canadien Justin Trudeau a publiquement accusé le 18 septembre 2023 les autorités indiennes d'être impliquées dans l'assassinat du militant sikh canadien Hardeep Singh Nijjar dans la région de Vancouver, dans l'ouest du Canada, affirmant qu'il existe des « allégations crédibles » sur l'implication des autorités indiennes dans ce crime.
Nagil a déclaré qu'Ottawa avait désormais clarifié son argument « clairement et fermement » en envoyant des hauts responsables à la fin de la semaine dernière pour présenter les preuves à leurs homologues indiens.
« Le Canada a fait ce qu'il a jugé nécessaire », a poursuivi Nagil, « Nous sommes dans une zone inconnue, avec les conséquences que cela implique pour les relations diplomatiques ainsi que pour la sécurité publique et la sécurité nationale du Canada ».
La vice-présidente des recherches et stratégies à l'Asia Pacific Foundation du Canada a souligné qu'il est rare qu'un diplomate soit expulsé pour des accusations criminelles. « Nous ne traitons pas ici avec un État renégat, mais avec un acteur international de la plus haute importance », a déclaré Nagil.
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