L'attaque de Hamas du 7 octobre, suivie par la guerre entre Israël et Hamas, a suscité la colère dans le monde entier, entraînant des manifestations en faveur des Palestiniens, ainsi que d'autres en soutien à Israël. Le projet ACLED (Armed Conflict Location & Event Data Project) a fourni des données sur la nature de ces protestations.

Les données couvraient les manifestations qui ont eu lieu entre le 7 et le 27 octobre, indiquant que la plupart étaient pacifiques, mais environ 5 % d'entre elles ont dégénéré en violences ou ont été dispersées par la police ou d'autres forces de sécurité.

Que disent les données ?

Le monde a vu environ 4200 manifestations, dont près de 3700 en faveur des Palestiniens, 520 en soutien à Israël, tandis qu'environ 100 manifestations ont adopté une position neutre, appelant à la paix sans prendre clairement parti pour Israël ou les Palestiniens.

Les manifestations se répartissaient à 600 aux États-Unis, 170 en Allemagne, et 1400 dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord.

Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le Yémen menait avec 490 manifestations, suivi par la Turquie avec 357, l'Iran avec 276 et le Maroc avec 267.

Le plus grand nombre de manifestations au niveau mondial a été déclenché en réaction aux ordres de l'armée israélienne demandant aux habitants de Gaza d'évacuer la moitié nord de l'enclave le 13 octobre.

Environ quatre jours plus tard, précisément le 17 octobre, l'explosion controversée à l'hôpital Al-Ahli Arab (Al-Maqdani) dans la ville de Gaza a intensifié la colère mondiale, et les manifestations dans les rues des principales villes occidentales se sont intensifiées.

Hamas a accusé Israël d'avoir bombardé l'hôpital et d'avoir "commis un massacre", tandis que ce dernier a nié et accusé le mouvement du Jihad islamique d'être responsable de l'explosion à cause d'un tir raté de missile, un récit soutenu par des gouvernements occidentaux.
 

Des manifestants pro-palestiniens ont organisé des protestations à Londres, Berlin, Paris, Ankara, Istanbul et Washington ces dernières semaines, exigeant un cessez-le-feu après les bombardements intensifs israéliens et l'invasion terrestre que les autorités médicales de Gaza déclarent avoir causé la mort de plus de 11 000 personnes, dont environ 40 % sont des enfants.

Les manifestants pro-israéliens ont appelé à la libération des otages détenus par Hamas lors des attaques du 7 octobre dans le sud d'Israël, qui ont causé la mort d'environ 1200 personnes lors de la journée la plus sanglante de l'histoire d'Israël depuis 75 ans, selon les statistiques israéliennes. 240 autres personnes ont également été emmenées en otages à Gaza.
 

Alors que les manifestations dans des villes comme Londres, Berlin et Washington ont reçu la majeure partie de l'attention des médias occidentaux, la plupart des manifestations enregistrées par ACLED se sont déroulées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, des régions à majorité musulmane où les manifestants étaient majoritairement pro-palestiniens.

Les manifestations étaient particulièrement fréquentes au Yémen, en Iran, en Turquie et au Maroc.
 

À travers l'Europe, les grandes villes ont été secouées par des manifestations et des contre-manifestations entre pro-palestiniens et pro-israéliens, certaines ayant dégénéré en violences.
 

À Berlin, les données de ACLED ont rapporté l'arrestation de centaines de manifestants lors de plusieurs manifestations en octobre, avec des affrontements entre manifestants pro-palestiniens et la police.

Au centre de Paris, des milliers de personnes ont défilé le 4 novembre pour exiger un cessez-le-feu, brandissant des pancartes disant "Arrêtez le cercle de la violence" et "Ne rien faire, ne rien dire, c'est être complice".

Les autorités françaises avaient interdit certaines manifestations antérieures pro-palestiniennes en raison de craintes de troubles à l'ordre public.

Plus de 300 000 manifestants pro-palestiniens ont participé à une marche au centre de Londres samedi, et la police a arrêté plus de 120 personnes alors qu'elle tentait d'empêcher des manifestants d'extrême droite de tendre une embuscade à la marche principale.

Selon les données de ACLED, les États-Unis ont connu le plus grand nombre de manifestations contre, opposant manifestants pro-israéliens et pro-palestiniens.
 

Les manifestations pro-palestiniennes à Washington figuraient parmi les plus grandes manifestations de ces dernières années.

Dans les universités américaines, des groupes concurrents d'étudiants manifestants se sont affrontés dans des scènes tendues, avec des rapports de harcèlement et d'agressions envers des étudiants pro-israéliens et pro-palestiniens.