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Publié: juillet 25, 2023
Le vice-chef économiste de la banque "HSBC", Ben Tal, a confirmé que la mission actuelle de la banque canadienne est de gérer l’ampleur du dépassement.
La Banque du Canada a maintenant relevé le taux directeur de 475 points de base, soit 4,75 points de pourcentage, depuis mars dernier, ce qui représente le rythme le plus rapide d’augmentations dans l’histoire canadienne.
Dans une note de recherche récente, Tal déclare « que la banque a choisi de faire plus d’erreurs de hausse plutôt que trop peu pour une raison simple, son biais en faveur de la lutte contre l’inflation ».
Tal poursuit en expliquant que la Banque du Canada fait face à deux options : soit une inflation élevée persistante si les taux d’intérêt ne calment pas la demande excessive dans l’économie, soit une récession si les taux d’intérêt augmentent et finissent par inverser la croissance économique, donc la Banque du Canada dépasse les limites en augmentant les taux d’intérêt.
Tal ajoute « que la banque fera face à une récession un jour, car les banques centrales disposent de nombreux outils et d'une grande expérience dans la gestion des récessions. D’un autre côté, des prévisions d’inflation hors de contrôle sont "le pire cauchemar des gouverneurs de banques centrales" ».
À ce stade du cycle de hausse des taux, Tal considère qu’à chaque indicateur économique positif, ou haussier, indiquant la vigueur économique, correspond un autre indicateur tout aussi négatif, ou baissier, mais compte tenu du biais de la banque, un poids plus important est accordé aux indicateurs forts.
Un exemple en est les prévisions de croissance du PIB récemment mises à jour par la banque, dans son dernier rapport de politique monétaire, qui prévoit une croissance du PIB de 1,8 % en 2023 en glissement annuel (en hausse par rapport aux prévisions précédentes de 1,4 %).
Cependant, Tal affirme que les prévisions révisées sont un positionnement stratégique, et limiteront la nécessité pour la banque de réagir à tout indicateur fort.
De même, les prévisions révisées de la banque pour l’inflation de l’indice des prix à la consommation retourneront à leur objectif de 2 % d’ici la mi-2025, ce qui est simplement un moyen d’acheter du temps avec un risque limité d’augmentation des anticipations d’inflation à long terme.
Tal confirme « que c’est un bon plan, acheter du temps permettra à la banque d’être moins réactive aux chiffres forts actuels / à court terme tout en laissant le temps à certaines forces importantes de réduire l’inflation ».
Ces forces déflationnistes incluent des améliorations des conditions de la chaîne d’approvisionnement, qui réduisent les marges globales des détaillants, ce que Tal appelle une « force d’inhibition de l’inflation sous-estimée de part et d’autre de la frontière ».
Il signale également que le marché du travail pourrait ne pas être aussi tendu qu’il n’y paraît en raison d’une sous-estimation importante de l’offre de main-d’œuvre via le « grand sous-compte » des résidents non permanents dans les données d’emploi de Statistique Canada.
La grande question reste de savoir si nous avons vu le pic des taux d’intérêt de la Banque du Canada, ou s’il y aura une hausse supplémentaire à l’horizon.
Les marchés s’attendent toujours massivement à une hausse supplémentaire d’un quart de point lors de la prochaine réunion de politique monétaire de la banque, le 6 septembre, avec une probabilité actuelle de 80 %.
Tal indique que la banque pourrait continuer à creuser plus profondément dans la zone de « dépassement », mais il ajoute que l’impact des hausses passées des taux d’intérêt sera bientôt ressenti plus largement.
Tal a écrit « La Banque du Canada pourrait augmenter les taux à nouveau en septembre, mais bientôt les forces inflationnistes actuelles seront si évidentes qu’elles ne pourront être ignorées, même par une banque biaisée ».
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