L'armée israélienne a décidé mercredi de déployer des troupes supplémentaires à la frontière avec le Liban dans le cadre des préparatifs pour une guerre avec le « Hezbollah », au cas où le niveau politique et les médiateurs internationaux échoueraient à parvenir à un accord.

La chaîne israélienne 12 a rapporté : « Israël est intéressée par la conclusion d'un accord politique avec le Hezbollah permettant aux habitants de la frontière nord de retourner chez eux après plus de 8 mois. Cependant, les niveaux politique et militaire reconnaissent que les risques d'escalade augmentent – et une décision a été prise de transférer des troupes de la bande de Gaza vers le nord du pays ».

Elle a ajouté : « L’armée a décidé de déplacer des forces supplémentaires, plus nombreuses que celles déjà présentes depuis le déclenchement de la guerre le 7 octobre, dans le cadre des préparatifs pour une guerre avec le Hezbollah, si le niveau politique et les médiateurs internationaux échouent à parvenir à un accord qui conduirait à apaiser la situation, éloigner les forces de l'organisation terroriste, arrêter les échanges de tirs et permettre aux habitants de la frontière nord de retourner chez eux ».

Elle a souligné que « la décision de déplacer les troupes du front sud vers la frontière nord intervient dans le contexte du passage à la troisième phase des combats dans la bande de Gaza, et après que la mission contre les brigades du Hamas à Rafah a presque pris fin ».

La chaîne a expliqué que « le commandement nord a commencé à accueillir les combattants venant du sud, et a commencé leur entraînement pour une opération éventuelle sur le territoire libanais. Aujourd'hui, un exercice à grande échelle pour les soldats de réserve à la frontière nord a été réalisé, comprenant la préparation à des scénarios extrêmes, le combat dans des zones étroites et montagneuses, l'utilisation du feu et le combat en zone urbaine ».

Selon la chaîne 12, « malgré les préparatifs intensifs et frénétiques menés par l'armée, le moment du déploiement n'a pas encore été déterminé. Le lancement des opérations au Liban dépendra de l'évolution des combats à Gaza, du taux de tirs depuis le Liban, ainsi que de la possibilité qu'ils parviennent finalement à un accord sous médiation américaine ».

Un haut responsable militaire, s'exprimant à la chaîne, a évoqué la possibilité d'une guerre contre le Liban, déclarant : « Il sera demandé à Israël de prendre une mesure militaire très forte au Liban ».

Dans ce contexte, le secrétaire à la Défense américain Lloyd Austin a mis en garde mardi contre les risques d'un conflit régional au Moyen-Orient si les tensions s'aggravaient entre Israël et le « Hezbollah » libanais.

Des responsables américains et occidentaux ont averti lors de discussions avec leurs homologues libanais qu'Israël était sérieux dans ses menaces et envisageait une action militaire contre le Liban si les efforts pour parvenir à un règlement politique mettant fin aux affrontements frontaliers exacerbés entre le « Hezbollah » et l’armée israélienne échouaient, selon la radio publique israélienne.

Cela survient dans un contexte d'inquiétude internationale croissante face à l’intensification des affrontements frontaliers qui se poursuivent depuis le 8 octobre dernier entre Israël et le « Hezbollah », sur fond de guerre menée par Israël contre la bande de Gaza, et une augmentation du risque d'un conflit plus large dans la région avec la participation iranienne, au milieu d'efforts pour parvenir à une solution diplomatique, tandis que le « Hezbollah » lie le cessez-le-feu à la fin de la guerre à Gaza.