Le chef des conservateurs Pierre Poilievre a menacé les libéraux de paralyser les comités parlementaires et la Chambre des communes, au point de retarder le début des vacances, s'ils ne proposent pas un nouvel assouplissement de la tarification du carbone.

Mercredi, lors d'un discours devant son caucus, il a déclaré : « Nous demandons au gouvernement de supprimer les taxes sur le carbone pour les agriculteurs, les Premières Nations et les familles, sinon nous déposerons des milliers d'amendements dans les comités et à la Chambre des communes. »

Lors de cette rencontre à laquelle les journalistes ne sont généralement pas invités, Poilievre a affirmé que ce filibuster parlementaire produirait des discours qui dureront 24 heures.

Il a ajouté que c'est son message au [premier ministre] Justin Trudeau et au Bloc, qu'il blâme pour provoquer la misère, le stress et les souffrances énormes des Canadiens.

Il a ri en disant : « Ils auront aussi un peu de stress. » Il a même promis en anglais de gâcher l'anniversaire du premier ministre Justin Trudeau.

Pour les libéraux, la position du chef des conservateurs est irresponsable et ressemble à de l'intimidation, ce qui n'est pas digne d'un chef.

Pour sa part, la présidente de la Chambre des communes, Karina Gould, était en colère que les forces de Poilievre aient présenté près de 20 000 amendements au projet de loi C-50 sur l'emploi durable au Comité permanent des ressources naturelles mardi.

Elle a déclaré : « Le projet de loi ne compte que 11 pages. Que veut-il amender ? Il veut amender le titre 500 fois. C'est irresponsable. Cela montre que pour lui, la politique est un jeu, pas une affaire sérieuse. Il veut "dominer" les Canadiens. »

Des tentatives de blocage ont en effet été observées dans plusieurs comités parlementaires. Par exemple, une députée conservatrice a annoncé le mois dernier devant le Comité permanent des langues officielles qu'elle présenterait une motion pour étudier l'impact de la tarification du carbone sur les langues française et anglaise dans le pays.

Les conservateurs ont paralysé le Comité permanent des ressources naturelles depuis le 30 octobre.

Poilievre a également répété mercredi que si les agriculteurs canadiens paient une taxe et si les camionneurs paient des taxes, alors tous les aliments achetés par les résidents du Québec qui sont transportés d'autres régions du Canada sont soumis à la taxe carbone imposée par Justin Trudeau.

Les conservateurs estiment aussi que le Bloc appuie les règlements liés aux carburants propres, qu'ils associent à une seconde taxe qui ferait augmenter le prix de l'essence de 17 cents par litre d'ici 2030, selon un responsable du budget parlementaire, alors qu'ils comptent sur un vote à la Chambre des communes en juin.