Les élèves sont retournés à l'école après la dernière grève des enseignants, mais il semble que ce soit un retour difficile, tous les professeurs ne sont pas revenus dans les salles de classe.

Selon les parents et les élèves du lycée Jeanne-Mance à Montréal, deux enseignants, l'un enseignant l'éthique et l'autre les mathématiques, les sciences, la géographie et l'histoire, ont décidé de ne pas reprendre le travail.

Mae Lapointe, élève en terminale, a déclaré : "Les professeurs n'ont plus d'énergie, on dirait qu'ils sont vraiment épuisés".

Les parents disent qu'ils ne comprennent pas pourquoi un enseignant supervise autant de matières.

Pour sa part, un parent, Mourad Kébali, a expliqué que c'était un peu critique pour l'enfant car l'enseignant ne pourra pas tout enseigner. "Je recommande la spécialisation, par exemple, le professeur de mathématiques doit être spécialiste de la matière."

Kathleena Legault, présidente de l'Association montréalaise des directions d'établissement scolaire (AMDES), affirme que le problème est plus marqué au lycée.

Elle a dit : "Les personnes sans ancienneté n'accèdent pas aux postes convoités, où l'on enseigne une seule classe et une seule matière".

À la suite de la grève générale de l'année dernière, qui a vu des milliers d'enseignants sortir pendant les négociations pour la convention collective interrompues, Legault dit craindre une vague de démissions.

Elle a ajouté : "S'ils consultent l'accord et trouvent qu'il n'est pas suffisant, nous pourrions voir plus de démissions, et cela nous inquiète".

Le gouvernement du Québec a dévoilé mardi un plan d'indemnisation de 300 millions de dollars pour aider les élèves à rattraper leur retard après les grèves.

Le ministre de l'Éducation Bernard Drainville a déclaré : "Nous prenons tous les moyens possibles pour aider nos élèves à surmonter les difficultés causées par les grèves et pour tenter de réussir avec le plus grand nombre possible d'entre eux".

Le ministre estime qu'un demi-million d'enfants auront besoin d'une aide supplémentaire, ajoutant que dans les deux prochaines semaines, ce sera aux enseignants d'évaluer leurs élèves et de faire des recommandations à leurs parents.

Le ministère indique qu'il offrira des cours gratuits après les heures de classe, des cours de langue supplémentaires pour les élèves immigrants ainsi qu'une école d'été gratuite pour les lycéens à risque de décrochage, et que des fonds seront alloués aux catégories sociales concernées.

Il a ajouté que les fonds seront attribués en fonction des besoins.