Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que les frappes menées par l'armée israélienne au Liban ce matin « n'étaient pas le dernier mot » d'Israël contre le Hezbollah.

Netanyahu a expliqué au cabinet israélien que l'armée inflige des « frappes surprises et écrasantes au Hezbollah », ajoutant que c'est « une autre étape vers le changement de la situation au nord et le retour sûr de nos habitants chez eux ».

Netanyahu a réitéré que « ce n'est pas le dernier mot » d'Israël.

L'armée israélienne a déclaré que ses bases militaires et installations stratégiques « n'ont pas été endommagées » lors de l'attaque du Hezbollah aujourd'hui.

Dans un communiqué, l'armée a indiqué que certaines roquettes sont tombées dans des zones ouvertes au nord d'Israël, tandis que des dégâts ont été infligés à un bâtiment dans la ville d'Acre au nord d'Israël et à une ferme avicole dans un village en Galilée occidentale.

Un responsable de la sécurité israélienne a précisé que l'armée « a préparé des plans à grande échelle au Liban » et continue à « détruire le Hamas dans la bande de Gaza », créant les conditions pour le retour des otages « dans le cadre d’un accord d’échange ».

Israël a levé toutes les restrictions imposées sur certaines zones intérieures du pays, ce qui indique un retour au calme avec le Hezbollah libanais et une limitation à la seule ligne de front.

Le commandement de l'arrière-garde de l'armée israélienne a déclaré dans un communiqué avoir levé les restrictions sur les rassemblements à Tel Aviv et dans ses environs, restrictions qui avaient été imposées dimanche matin de Tel Aviv jusqu'à la frontière nord.

Cependant, les restrictions restent en place dans les communautés situées le long de la frontière libanaise et dans les hauteurs du Golan, après une évaluation de la situation sécuritaire, selon le communiqué.

Un responsable du Hezbollah a confirmé que l'attaque par roquettes et drones lancée par le Hezbollah contre Israël dimanche est une réponse à l'assassinat du dirigeant du groupe Fouad Chukr, précisant qu'elle avait été reportée jusqu’à présent « pour des raisons politiques ».

Le responsable a expliqué dans un communiqué de presse dont Reuters a reçu une copie que parmi les raisons du report figuraient les pourparlers en cours sur un cessez-le-feu et un accord de libération des otages dans la bande de Gaza.

Le responsable a déclaré que le Hezbollah « a travaillé » à s'assurer que sa réponse à l'assassinat de Chukr le 30 juillet dernier « ne conduira pas à une guerre à grande échelle ».

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a tenu une réunion d'urgence avec ses ministres pour discuter de la situation dans le sud du pays, selon l'agence nationale de presse officielle libanaise.

Mikati a déclaré dimanche que « la priorité est un arrêt de l’agression israélienne d’abord, et la mise en œuvre de la résolution 1701 », affirmant qu'il mène une série de contacts avec ceux qu'il a qualifiés d'amis du Liban pour arrêter l'escalade.

Mikati a précisé que la position de l'État libanais « soutient les efforts internationaux qui peuvent conduire à un cessez-le-feu à Gaza ».

Le Premier ministre par intérim libanais avait convoqué ce matin une réunion d'urgence de son gouvernement à Beyrouth, après la récente escalade entre le Hezbollah et Israël, la série de raids aériens israéliens sur le sud du Liban, et le lancement par le Hezbollah de roquettes et de drones vers Israël.

Pour sa part, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé la communauté internationale à une « pause décisive » pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, avertissant des « dangers » d’ouvrir un nouveau front au Liban.

Lors de sa rencontre dimanche au Caire avec le chef d'état-major américain Charles Brown, al-Sissi a souligné « la nécessité de préserver la stabilité et la souveraineté du Liban », indiquant que « la situation régionale actuelle exige une pause décisive de la communauté internationale pour déployer tous les efforts et intensifier les pressions afin de désamorcer les tensions et arrêter l’escalade qui menace la sécurité et la stabilité de toute la région ».

Le président égyptien a appelé à « répondre aux efforts conjoints américano-égypto-qatari visant à parvenir à un accord pour un arrêt immédiat de la guerre dans la bande de Gaza et un échange des otages et détenus ».

Le bureau du Coordonnateur spécial de l'ONU au Liban et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) ont également appelé tous à un cessez-le-feu et à s'abstenir de toute escalade supplémentaire au Liban.

Dans une déclaration conjointe émise par la FINUL et le bureau du Coordonnateur spécial de l'ONU, il est indiqué qu’à la suite des « développements inquiétants » le long de la ligne bleue entre le Liban et Israël depuis tôt ce matin, il faut revenir au cessez-le-feu.

Le Coordonnateur spécial de l'ONU et la FINUL ont appelé à la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, « car c'est la seule voie durable pour aller de l'avant ».

Ils ont insisté sur la poursuite « de nos communications pour exhorter tous fermement à réduire l'escalade ».

Le mouvement Hamas a salué l’attaque menée par le Hezbollah, déclarant dans un communiqué : « Nous saluons et félicitons » la « réponse qualitative et importante menée par les combattants du Hezbollah ce matin contre plusieurs cibles vitales et stratégiques au cœur de l’entité sioniste », ajoutant que c’est « une gifle au visage du gouvernement d’occupation fasciste ».

Le communiqué a également condamné la poursuite par Israël de ses « bombardements brutaux et criminels contre les terres et les civils au Liban », qualifiant cela de « violation flagrante de toutes les chartes et conventions internationales ».

Par ailleurs, le Hezbollah a annoncé que son secrétaire général Hassan Nasrallah prononcera un discours dimanche soir, après la vaste attaque menée par ses combattants avec des drones et des roquettes Katioucha sur des sites militaires israéliens, dans le cadre de sa réponse à l’assassinat du dirigeant de premier plan Fouad Chukr.

Le parti a indiqué dans un communiqué que Nasrallah fera un discours « sur les derniers développements à 18 heures » (15 heures GMT). Le parti avait auparavant annoncé que Nasrallah « déconstruira » ce qu’il a qualifié d’« allégations de l’ennemi concernant l’action préventive qu’il a menée… et la paralysie de l’attaque de la résistance », ceci après que l’armée israélienne a déclaré avoir mené de larges frappes dans le sud du Liban qui lui ont permis de « déjouer » une « attaque plus importante » préparée par le parti.