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Publié: décembre 18, 2023
L'organisation qui représente les médecins des urgences au Québec est la dernière à tirer la sonnette d'alarme sur la situation lamentable dans les salles d'urgence de la province.
Dans un message du Regroupement des Chefs d'Urgence du Quebec (AMUQ), on indique que l'état d'urgence est « hors de contrôle pour tous les établissements du Québec » et que « l'immobilisme à tous les niveaux de prise de décision demeure manifeste ».
Le message vise le ministre de la Santé Christian Dubé.
« Alors que toute l'attention ministérielle était portée sur le projet de loi 15 et la réorganisation du système de santé, le réseau est complètement bloqué, et tout repose sur le dévouement exceptionnel des professionnels qui restent engagés envers la qualité des soins », indique le texte. Le message est signé par la présidente de l'AMUQ, Marie-Claude Couture.
Les médecins affirment que les récents décès dans la salle d'urgence d'Anna Laberge à Châteauguay ne sont que « la pointe de l'iceberg ».
Le message précise que « la congestion dans les services d'urgence conduit à des décès, estimés récemment à un décès excessif pour 82 patients admis », « cette statistique ne prend pas en compte les décès indirects, c’est-à-dire les personnes qui consultent tardivement malgré une situation médicale urgente, de peur d'attendre plus de 24 heures dans la salle d'attente, et parfois même par peur d'être un ‘dérangement’ ».
Le président de l'Association des spécialistes en médecine d'urgence du Québec, le Dr Gilbert Poutcher, a déclaré à CTV News après ces décès que la situation à Anna Laberge n'avait pas changé malgré la couverture médiatique des décès et la visite ministérielle, affirmant : « nous avons besoin de tout le système pour nous aider ».
Dimanche, la capacité à Anna Laberge a atteint 153 %, et tous les hôpitaux non spécialisés de la région de Montréal fonctionnent à pleine capacité ou au-delà de 100 %.
La capacité à l'hôpital Barry Memorial à Ormstown est de 200 %, le même niveau qu'Anna Laberge au moment des décès.
Dubé a décrit les décès comme « extrêmement inquiétants » et a voulu « prendre le pouls de ce qui se passe sur le terrain ».
Le ministre de la Santé a déclaré : « il y a une chose certaine : nous devons améliorer la situation dans nos urgences », « mais aussi tout au long du parcours du patient, de son arrivée à l'hôpital à son départ ».
Le défenseur des droits des patients, Paul Brunet, fait pression sur le ministère pour qu'il augmente l'utilisation des soins à domicile.
Il a dit : « beaucoup de personnes dont l'état de santé s'est détérioré auraient pu être vues plus tôt », « nous perdons déjà beaucoup de patients aux urgences et sur les listes d'attente à cause de la situation chaotique ».
Couture a ajouté que la réponse à la « crise permanente – et souvent mortelle au quotidien – se résume souvent à des vœux pieux », « jusqu'à présent, peu d'efforts ont été faits pour traiter la cause racine de la congestion, bien qu'il existe des directives concernant la surcharge dans les hôpitaux, la responsabilisation et la mise en œuvre de divers plans d'urgence restent sans solution ».
L'organisation demande la tenue d'une réunion d'urgence avec le ministère pour discuter des mesures nécessaires afin d'assurer l'accès des patients à la salle d'urgence.
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