Le court métrage ’’Simo’’ du réalisateur canado-égyptien Aziz Zermabah a remporté le prix du meilleur film au festival Plein(s) Écran(s) diffusé sur les réseaux sociaux.

Le jury a déclaré avoir choisi ce court métrage de 23 minutes ’’pour son courage et la maîtrise remarquable qui en émane. Un film qui s’améliore à chaque visionnage et gagne toujours en importance face aux tensions mondiales actuelles. Depuis sa sortie, il a eu un parcours impressionnant, ce court métrage n’a laissé personne indifférent. Nous ne pouvions que nous joindre à ses admirateurs.’’

La liste des lauréats de la huitième édition de ce festival a été annoncée lors d’une cérémonie organisée samedi dernier, la veille de la clôture de cet événement culturel qui a débuté le 16 janvier en cours.

Cette victoire permet au réalisateur d’obtenir une bourse consistant en des services de postproduction et la location gratuite de moyens de production cinématographique. Sa valeur totale s’élève à 12 000 dollars.

Ce festival est dédié aux courts métrages et se tient exclusivement en ligne sur Facebook, Instagram et le site ’’Patreon’’, spécialisé dans le financement social des artistes.

Selon les organisateurs, ce festival offre ’’un contenu de haute qualité gratuitement au plus grand nombre possible via Internet et les réseaux sociaux.’’

Cela fait de ce festival ’’une expérience unique qui permet au grand public d’interagir avec le contenu et les artisans malgré les barrières physiques qui les séparent de la présentation culturelle. Le festival permet, plus largement, ce que font habituellement les festivals : réunir créateurs et public.’’

Le festival vise également à promouvoir et diffuser la cinéma de la province de Québec à l’échelle mondiale.

Les organisateurs ont exprimé leur fierté quant au nombre de vues enregistrées par le festival pour les courts métrages participants à cette édition.

Trente-deux courts métrages de cinéastes de la province de Québec ont été présentés. Le film d’Aziz Zermabah, ’’Simo’’, a cumulé plus de 150 000 vues.

Projection commentée
Jeudi dernier, le public du festival a pu voir le court métrage ’’Simo’’ non pas en ligne mais dans une salle de cinéma de Montréal en présence de certains membres de l’équipe du film tels que le réalisateur Aziz Zermabah, les acteurs Basel Al-Rais et Alaa Eddine Tawfiq, ainsi que le spécialiste de la musique de film Elia Ghafouri.

Ce qui a marqué cette projection est le commentaire en direct qui l’a accompagnée, l’écran s’arrêtant pour que le réalisateur ou un membre de l’équipe parle de la réalisation d’une scène ou de la manière dont les acteurs ont joué leur rôle.

L’histoire se déroule à Montréal autour de deux frères adolescents d’origine égyptienne. Leur rivalité prend un tournant dangereux lorsque ’’Simo’’ s’infiltre sur la chaîne de jeux vidéo de son frère aîné Imad en direct.

En raison des stéréotypes liés aux jeunes d’origine arabe de la deuxième génération d’immigrants dans les sociétés occidentales, l’intrigue s’accélère à cause d’un mot prononcé par ’’Simo’’ en plaisantant lors d’une partie de jeu vidéo en ligne.

 Le jeune réalisateur a expliqué dans une déclaration aux médias qu’il a réalisé le film ’’Simo’’ pour combattre les stéréotypes affectant la communauté arabe.

L’histoire montre ’’comment ces stéréotypes sont enracinés dans la société et comment une plaisanterie sur Internet peut engendrer différentes réactions à cause de votre nom ou de votre identité.’’

Aziz a ajouté qu’il est nécessaire que les réalisateurs et producteurs, par exemple, prennent en compte les nuances nationales lorsqu’ils choisissent des acteurs pour interpréter des personnages arabes.

’’Les membres d’une même famille ne peuvent pas parler différentes variantes dialectales arabes dans un film,’’ a-t-il dit. Selon lui, cette erreur découle de l’ignorance et indique une forme de racisme.