La Maison Blanche a confirmé que les États-Unis n'ont donné aucune forme d'approbation ni feu vert à Israël pour son raid sur l'hôpital Al-Shifa à Gaza.

John Kirby, coordinateur de la communication stratégique du Conseil de sécurité nationale, a déclaré lors d'un appel téléphonique avec des journalistes, ce mercredi, que les États-Unis « n'ont pas approuvé les opérations menées par l'armée israélienne autour de l'hôpital Al-Shifa dans la bande de Gaza, et nous n'avons pas donné notre accord pour cette opération », soulignant que les États-Unis maintiennent la même approche concernant les autres décisions militaires prises par Israël.

Kirby a ajouté : « Nous avons toujours été très clairs avec nos partenaires israéliens sur l'importance de réduire les pertes civiles. Nous avons également été très clairs avec eux sur la nécessité d’être particulièrement prudents en ce qui concerne les hôpitaux ».

Le président Joe Biden avait contacté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu mardi soir, et un bref communiqué de la Maison Blanche a indiqué que la conversation avait porté sur les développements récents à Gaza et les efforts pour sécuriser un accord de libération des otages détenus par le mouvement « Hamas », y compris un grand nombre d’enfants et plusieurs Américains.

Kirby a refusé de dire si le président américain avait reçu des informations préalables sur l’opération israélienne, déclarant : « Je ne vais pas entrer dans les détails de la conversation ».

Ce revirement de position de la Maison Blanche intervient après que celle-ci ait soutenu les affirmations israéliennes selon lesquelles le « Hamas » dispose d’un centre de commandement au sein de l’hôpital Al-Shifa à Gaza.

Kirby a déclaré aux journalistes accompagnant le président Biden au sommet « APAC » à San Francisco : « Je peux confirmer que nous disposons d’informations selon lesquelles (le Hamas) et (le Jihad islamique) ont utilisé certains hôpitaux à Gaza, y compris l’hôpital Al-Shifa et les tunnels en dessous, pour cacher et soutenir des opérations militaires et détenir des otages.

Il a ajouté que les dirigeants des deux mouvements dirigent un centre de commandement depuis l’hôpital Al-Shifa, et qu’ils y ont stocké des armes », soulignant : « L'administration Biden ne soutient pas les frappes aériennes sur l'hôpital ». Il a aussi déclaré : « L’administration ne veut pas non plus voir des civils cherchant des soins pris au piège dans une bataille armée à l’intérieur de l’hôpital ».

Dans un contexte connexe, un sondage d’opinion a révélé que, malgré la sympathie des Américains envers Israël dans sa guerre contre le mouvement « Hamas », un nombre croissant d’Américains estime que la réaction d’Israël a été trop violente et sévère. Le nombre d’Américains ressentant la dureté des opérations israéliennes à Gaza augmente par rapport au mois dernier.

Les résultats de l’enquête menée par la radio nationale américaine et les services de radiodiffusion nationale avec l’institut « Merist » pour les sondages d’opinion ont montré que 38 % des Américains considèrent que la riposte militaire israélienne contre le « Hamas » était « excessive ». Cela représente une hausse de 12 points de pourcentage depuis octobre, et les opinions des Américains varient quant à savoir si les États-Unis doivent jouer un rôle majeur dans les affaires mondiales, y compris la guerre en cours de la Russie en Ukraine, et l’éclatement du récent conflit entre Israël et le « Hamas ».

36 % des Américains ont déclaré que le pays ne devrait pas approuver de nouveaux financements pour la guerre en Ukraine ou en Israël, tandis que 35 % ont dit que les États-Unis devraient soutenir un financement supplémentaire dans les deux pays. Environ la moitié des Républicains et la majorité des indépendants estiment que les États-Unis « devraient jouer un rôle limité dans les affaires étrangères », environ la moitié des Américains jugeant qu’il est important que les États-Unis jouent un rôle de leader majeur dans les affaires internationales. Parallèlement, 47 % estiment que les États-Unis ont suffisamment de problèmes internes à gérer et devraient réduire leur engagement sur la scène mondiale.

Le sondage a indiqué que 6 Américains sur 10 déclarent avoir leur sympathie principalement du côté d’Israël, tandis que 3 sur 10 se sentent plus solidaires des Palestiniens. 55 % ont déclaré ne pas être d’accord avec la manière dont Biden conduit cette guerre. Une partie de l’opposition et du refus profond vient des Républicains, des indépendants et des personnes de moins de 45 ans, tandis que 40 % des Américains approuvent la gestion de Biden de la situation. Cela inclut 60 % des Démocrates et 50 % des diplômés universitaires blancs. Huit Américains sur dix craignent que cette guerre n'entraîne une augmentation des crimes motivés par la haine aux États-Unis.

Les analystes ont souligné une division importante dans la société américaine ; entre un camp fortement pro-Israël et un autre fortement pro-Palestinien. Le directeur du FBI Christopher Wray a lancé plusieurs avertissements concernant la montée de la violence entre les étudiants universitaires des deux camps, et l’augmentation des inquiétudes liées aux crimes d’antisémitisme et d’islamophobie.

Il est à noter que la radio israélienne a précisé que les forces d’occupation n’ont pas encore trouvé d’otages à l’intérieur du complexe médical Al-Shifa, ajoutant que les recherches israéliennes se poursuivent à l’intérieur du complexe dans la bande de Gaza.

Dans le même contexte, l’armée d’occupation israélienne a confirmé qu’elle poursuit ses recherches minutieuses à l’intérieur de l’hôpital Al-Shifa, ce complexe étant considéré comme l’un des plus grands hôpitaux de la bande.

Omar Zagout, superviseur des urgences à l’hôpital Al-Shifa, a déclaré que l’occupation israélienne a retenu plusieurs déplacés, les yeux bandés et dépouillés de leurs vêtements, et les a emmenés vers un lieu inconnu.