Le président américain élu Donald Trump s'est engagé lors de sa campagne électorale à prendre de nombreuses décisions décisives dans les domaines de l'immigration, de l'énergie et de la politique étrangère, dès le "premier jour" de son retour à la Maison Blanche, qu'il a quittée il y a environ 4 ans.

Trump devrait prêter serment le 20 janvier 2025 et commencer son premier jour en tant que président des États-Unis.

La porte-parole de la campagne Trump, Caroline Leavitt, a déclaré dans une interview accordée à la chaîne "Fox News", mercredi, que Trump serait désormais capable de lancer des "opérations d'expulsion massive" des immigrés en situation irrégulière, d'élargir les opérations de forage de puits de pétrole aux États-Unis, de négocier un accord de paix entre la Russie et l'Ukraine, et d'imposer des sanctions à l'Iran "pour arrêter le chaos au Moyen-Orient".

Mesures strictes en matière d'immigration

Jason Miller, conseiller de Trump, est apparu sur la chaîne ABC et a déclaré que le président élu traiterait dès son "premier jour" de la sécurité des frontières et prendrait des mesures pour réduire l'inflation.

Miller a ajouté qu'au cours du premier jour du retour de Trump à son poste, "il pourra utiliser des décrets exécutifs pour poursuivre les politiques qu'il a promises pendant la campagne".

Dans une autre interview sur NBC, Miller a déclaré que "toutes les politiques de frontières sécurisées mises en place par le président Trump, il pourrait simplement les remettre en place comme avant", estimant qu'elles "n'avaient pas besoin d'une loi du Congrès".

Lors de presque chaque rassemblement électoral, les déclarations du président élu incluaient la phrase suivante : "Le premier jour, je lancerai le plus grand programme d'expulsions de l'histoire de l'Amérique".

Cependant, l'exécution d'une opération d'expulsion massive visant les résidents en situation irrégulière, en particulier ceux ayant des casiers judiciaires, pourrait constituer un défi important pour l'administration Trump.

Le président élu a déclaré qu'il compterait sur les services de police locaux pour aider, mais ces efforts nécessiteraient une coordination intensive avec les agences fédérales et devraient probablement faire face à une résistance de certaines juridictions locales, selon le journal "The Hill".

L'expulsion de millions de réfugiés en situation irrégulière des États-Unis pourrait être coûteuse, une étude du "Conseil américain de l'immigration" publiée en octobre dernier indiquant que les efforts pour expulser 13 millions d'immigrants en situation irrégulière coûteraient au moins 315 milliards de dollars.

Trump s'est également engagé à signer un décret "le premier jour" pour empêcher les agences fédérales d'accorder automatiquement la citoyenneté américaine aux enfants étrangers nés aux États-Unis, pour les immigrés en situation irrégulière.

Les efforts visant à mettre fin au droit du sol devraient probablement faire face à certains défis juridiques.

Trump s'est aussi promis de reprendre la construction d'un mur le long de la frontière sud avec le Mexique, une mesure interrompue par l'administration actuelle de Joe Biden.

Trump souhaite également réimposer des politiques comme le programme "Rester au Mexique", qui obligeait les demandeurs d'asile potentiels à rester au Mexique en attendant les résultats de leurs dossiers devant les tribunaux d'immigration américains.
 

Carburants fossiles et accords climatiques

Dans son entretien avec "Fox News", Leavitt a déclaré que la victoire nette de Trump signifie qu'il est capable de mettre en œuvre les politiques de campagne souhaitées par les électeurs lorsqu'ils l'ont soutenu.

Elle a ajouté : "Le peuple américain a remporté une victoire écrasante pour le président Trump, ce qui lui donne un mandat pour gouverner et tenir les promesses qu'il a faites".

Elle a indiqué que cela comprend aussi dès le "premier jour" "l'accélération des permis pour l'énergie nucléaire, les carburants fossiles, afin d'adopter une approche énergétique qui réduirait le coût de la vie dans ce pays".

Le premier jour de son retour à la Maison Blanche, Trump s'est engagé à ouvrir la porte aux investissements dans le secteur des hydrocarbures et a adopté le slogan "Forer, mon cher, forer", un slogan indiquant sa volonté d’augmenter la production de pétrole à des niveaux record.

Trump a aussi indiqué les mesures qu'il prendra pour inverser les réglementations environnementales mise en place sous la période Biden. Lors d'un grand rassemblement dans le New Jersey plus tôt cette année, Trump a déclaré qu'il signerait un décret exécutif le "premier jour" pour arrêter les projets d'éoliennes, qui constituent une source majeure d'énergie propre, selon "Bloomberg".

Trump pourrait également entreprendre un retrait de nouveau de l'Accord de Paris sur le climat, ce qui ferait sortir les États-Unis de cet accord mondial de réduction des émissions.

Trump s'est déjà retiré de l'accord durant son premier mandat, mais Biden a réintégré les États-Unis dans l'accord après avoir pris ses fonctions.

Politique étrangère : l'Amérique d'abord

Leavitt a déclaré à "Fox News" que "le premier jour de Trump comprendra la mise autour de la table de négociations de l'Ukraine et de la Russie pour mettre fin à cette guerre, et le retour à des sanctions très sévères contre le régime iranien, afin que nous puissions arrêter le chaos au Moyen-Orient".

Trump s'est engagé le premier jour à revenir à une "politique étrangère qui place les intérêts de l'Amérique en premier", un virage net par rapport à l'administration Biden, qui a maintenu les alliances internationales et conduit le soutien à l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie.

Trump a déclaré qu'il mettrait fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine avant même de prendre ses fonctions, bien qu'il n'ait pas donné de détails précis sur la manière de procéder.

Les commentaires de Trump ont suscité des inquiétudes chez les alliés de l'Ukraine quant à la possibilité que son plan de paix permette à la Russie de revendiquer des territoires ukrainiens qu'elle contrôle actuellement.

Trump suscite également des inquiétudes quant à son engagement envers l'OTAN, conditionnant les membres à contribuer suffisamment aux dépenses de défense.
 

Le Congrès américain a approuvé l'an dernier une législation empêchant tout président américain de retirer les États-Unis de l'alliance sans l'approbation du Sénat ou une loi du Congrès.

Renvoi de Jack Smith

Trump a déclaré qu'il agirait dès sa prise de fonction pour renvoyer le conseiller spécial Jack Smith, qui supervise une affaire fédérale contre Trump à Washington, liée à des accusations en rapport avec les élections de 2020.

Trump a déclaré fin octobre : "Je le renverrai en deux secondes".

Il s'était également engagé auparavant à gracier les individus condamnés pour l'attaque du 6 janvier 2021, lorsque ses partisans ont pris d'assaut le Capitole pour empêcher la certification des résultats de l'élection 2020.

Lors d'un grand rassemblement dans le Wisconsin en septembre dernier, Trump a déclaré : "Au moment où nous gagnerons, nous examinerons rapidement les dossiers de chaque prisonnier politique victime de l'injustice du régime Harris, et je signerai leur grâce le premier jour", selon la chaîne MSNBC.

Trump a aussi indiqué qu'il chercherait à poursuivre les procureurs démocrates en réponse aux affaires judiciaires engagées contre lui ces dernières années concernant "sa gestion de documents secrets, ses efforts pour annuler les résultats des élections 2020, et ses affaires commerciales".

Dans une vidéo publiée par sa campagne en avril 2023, Trump a déclaré : "À Chicago, San Francisco, Los Angeles et dans toute autre ville prise par ces fous, les bureaux du procureur général doivent envoyer des convocations fédérales à leurs employés... pour déterminer s'ils ont gravement violé la loi fédérale sur les droits civiques".