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Des documents de l'Ontario révèlent des plaintes de patients concernant les factures des chirurgies de la cataracte

Des documents de l'Ontario révèlent des plaintes de patients concernant les factures des chirurgies de la cataracte

By Mounira Magdy

Publié: février 21, 2024

Alors qu’Ontario se prépare à augmenter le nombre de cliniques privées réalisant des chirurgies de la cataracte financées par le secteur public, des documents révèlent que ces interventions représentent l’une des plaintes les plus courantes que la province reçoit des patients concernant des pratiques de facturation injustes.

La presse canadienne a soumis une demande d’accès à l’information pour obtenir des copies des plaintes déposées en vertu de la loi interdisant aux professionnels médicaux de facturer des frais aux patients pour des services couverts par le régime d’assurance-santé de l’Ontario.

De 2020 à 2022, il y a eu 68 plaintes, dont 15 liées aux frais des examens de la vue et 13 aux interventions de la cataracte, les autres plaintes couvrant une gamme de procédures médicales, notamment des tests sanguins et des tests prénataux.

Bien que les chiffres absolus soient relativement faibles, la critique en santé du Nouveau Parti démocratique, France Gélinas, a déclaré que le nombre réel de patients souffrant de plaintes similaires est probablement beaucoup plus élevé, car beaucoup de gens ne savent pas comment poursuivre ce processus.

La réponse du ministère à plusieurs patients s’étant plaints des frais de chirurgie de la cataracte a été de leur dire que les dossiers montraient qu’ils avaient déjà accepté de payer pour les services non assurés.

En réponse à une personne s’étant plainte d’avoir payé 2400 $ pour une « chirurgie de la cataracte avec un service d’implant oculaire financé par le ministère de la Santé », le ministère a écrit que les dossiers montraient que le patient avait accepté des suppléments non assurés. Ils ont reçu un crédit de 200 $ pour le coût médicalement nécessaire de la lentille, mais ils ont dû payer de leur poche pour la lentille premium qu’ils ont reçue.

Le ministère a dit au patient : « Selon les dossiers soumis, vous avez accepté de payer et de recevoir ces services ».

« La loi sur l’obligation de soins futurs ne s’applique pas aux services non assurés, et tous les coûts associés à ces services sont à la charge du patient ».

Gélinas a déclaré que de tels exemples montrent que les patients subissant des interventions financées par le secteur public dans des cliniques privées sont de plus en plus vendus et ne sont pas toujours clairs quant aux frais qu’ils devront payer de leur poche.

« Si les gens passent par le processus de trouver le numéro auquel ils peuvent appeler [pour se plaindre], de laisser un message, d’attendre trois semaines qu’on les rappelle, ou d’attendre trois mois supplémentaires pour qu’ils mènent leur enquête en quête d’une réponse, elle a dit : « vous n’aviez pas mon consentement ».

« Ce n’est pas ce qu’on appelle un consentement. Nous parlons de personnes ayant une mauvaise vision — c’est pourquoi elles subissent une chirurgie de la cataracte — et qui sont le plus souvent un peu âgées, et ce n’est pas un consentement éclairé ».

L’expansion des cliniques privées arrive

Le critique en santé libéral, Adil Shamji, a déclaré qu’il existe un « déséquilibre substantiel des pouvoirs » entre les médecins et les patients qui peut amener les gens à accepter les recommandations des médecins concernant certaines procédures ou certaines lentilles sans comprendre pleinement le coût supplémentaire.

Shamji, lui-même médecin, a écrit dans une déclaration : « Dans le milieu médical, les médecins ont accès à toutes sortes d’informations que les patients ne peuvent pas obtenir ».

« Lorsqu’on mélange cela avec les pressions des actionnaires et leurs incitations à maximiser les profits, vous faites en sorte que les patients se sentent obligés de recevoir des services non assurés sans véritable consentement éclairé ».

Le Nouveau Parti démocratique, les libéraux et le Parti vert ont exprimé des inquiétudes selon lesquelles l’expansion par le gouvernement de la permission donnée aux cliniques privées d’effectuer des procédures financées par le secteur public ne ferait qu’accroître la vulnérabilité des patients.

Le gouvernement progressiste-conservateur se prépare à la prochaine étape de l’expansion du nombre de cliniques privées offrant des tests et procédures financés par le secteur public tels que les chirurgies de la cataracte et l’imagerie par résonance magnétique, ainsi qu’à l’ajout de chirurgies de remplacement de la hanche et du genou.

La ministre de la Santé, Sylvia Jones, a déclaré que l’expansion permettra la réalisation de davantage d’interventions et réduira les temps d’attente, et que les patients ne devront jamais payer de leur poche pour des services assurés par OHIP.

Son porte-parole a déclaré que la loi qui permet cette expansion soumet également les nouvelles cliniques à la supervision de l’ombudsman des patients et garantit que l’accès aux services financés par le secteur public ne peut pas être conditionné à l’accord du patient pour un service supplémentaire non assuré. L’Organisme canadien de réglementation des services de santé a été choisi pour développer un programme renforcé de contrôle et d’assurance qualité pour ces cliniques.

Le gouvernement a fourni les montants remboursés au fil des ans aux patients s’étant plaints en vertu de la loi sur l’obligation de soins futurs. Entre 2019-20 et 2021-22, ces montants s’élevaient à environ 21 790 $, 3 527 $ et 18 723 $.

Beaucoup de ces plaintes concernent des cliniques, mais d’autres touchent des hôpitaux et des laboratoires.

Il y a actuellement plus de 900 établissements de santé privés dans la province, offrant principalement des services d’imagerie diagnostique.

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