Face à une forte augmentation des paiements hypothécaires, de nombreux propriétaires canadiens ont décidé de lever les hypothèques en payant une caution, ce qui a conduit à la vente du plus grand nombre d'unités résidentielles à Toronto depuis plus d'une décennie, indiquant une baisse significative des prix dans les mois à venir.

Les données ont montré qu'à Toronto, la ville où se vendent les deux tiers des unités résidentielles du pays, et qui est en avance sur d'autres grandes zones urbaines, les stocks ont dépassé les sommets atteints il y a 10 ans. En même temps, les ventes ont ralenti,

Des conseillers immobiliers ont déclaré que l'augmentation de l'offre de logements combinée à la faiblesse des ventes montre un fort degré de pression sur le plus grand marché immobilier du Canada, ce qui indique soit une série de défauts de paiement, soit une correction des prix dans un avenir proche.

L'augmentation des biens immobiliers disponibles nourrit les propriétaires et les investisseurs qui ont acheté des maisons et des appartements il y a cinq ans à des taux hypothécaires historiquement bas, dans le but de s'emparer d'une part du marché locatif rentable de Toronto.

Mais ces hypothèques arrivent maintenant à leur renouvellement dans un contexte de taux d'intérêt complètement différent d'il y a cinq ans, avec des taux hypothécaires nettement plus élevés, bien que la Banque du Canada ait récemment commencé à indiquer une baisse.

Au Canada, les hypothèques durent généralement 25 ans et sont renouvelées tous les trois ou cinq ans, contrairement aux États-Unis, où les propriétaires peuvent bénéficier d'un taux fixe sur toute la durée de l'hypothèque de 15 ou 30 ans.

Avec les taux actuels, les paiements hypothécaires de nombreux propriétaires vont doubler, selon le calcul de ratehub.ca, un site comparant les offres hypothécaires.

L'année prochaine, près de 300 milliards de dollars canadiens (219,33 milliards de dollars) d'hypothèques arriveront à renouvellement dans les banques prêteuses.

Carl Gomez, économiste en chef du groupe CoStar, fournisseur d'informations immobilières basé aux États-Unis, a déclaré : « Certains sont des investisseurs qui veulent maintenant simplement se débarrasser de leurs unités parce qu'ils ne peuvent plus se permettre de les maintenir ».

En même temps, beaucoup hésitent également à baisser les prix demandés et à enregistrer des pertes sur leurs investissements, a-t-il dit, du moins pour l'instant.

Daniel Fouche, directeur de la recherche économique chez RARE Real Estate, a déclaré : « Il y a une faible volonté de perdre de l'argent ». Il a ajouté : « Il semble que personne n'ait vraiment ajusté ses attentes à un marché où il ne réalisera pas de profit ».

John Lucink, président de Right at Home Realty, la plus grande société de courtage immobilier indépendante au Canada, a dit que cette tendance est particulièrement claire sur le marché des copropriétés, où les stocks ont atteint un niveau record.

La vente des offres actuelles prend généralement plus de cinq mois.