Le quotidien britannique The Telegraph a révélé une grande polémique au Canada, suite à la révélation des détails des vacances de Justin Trudeau, le Premier ministre, dans une station balnéaire luxueuse.

Le journal a dévoilé que Justin Trudeau, le Premier ministre, a passé les vacances de Noël dans une vaste station jamaïcaine pendant neuf jours, pour un coût estimé à environ 84 000 dollars canadiens.

Lorsqu'on lui a demandé si les Canadiens voyaient ces vacances d’un mauvais œil au milieu d’une double crise du coût de la vie et du logement, Trudeau a déclaré : « Comme beaucoup de familles canadiennes, nous avons passé Noël avec des amis. Toutes les règles ont été respectées ».

Cependant, les opposants de Trudeau, ainsi que certains de ses alliés, ont utilisé ces vacances d’hiver comme preuve que le leader libéral, dont le parti est affaibli dans les sondages, s’éloigne de plus en plus des électeurs.

Accusations contre Trudeau

Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur, a écrit sur la plateforme sociale « X », en partageant un extrait de la réponse de Trudeau : « Comme la plupart des Canadiens, Justin Trudeau a obtenu gratuitement des vacances de Noël à 84 000 dollars canadiens de ses amis et c’est bien d’avoir un homme ordinaire comme Premier ministre. »

Le Dr Alex Marland, professeur de science politique à l’Université Acadia, a déclaré qu’il était important qu’un député rompe les rangs et interpelle publiquement le chef du parti.

Marland souligne que se rendre dans une station balnéaire coûteuse avec des amis riches, et que cela apparaisse dans les médias à ce moment précis où sa popularité est basse dans les sondages, c’est mauvais.

Il a ajouté que tout Premier ministre est une élite par définition, mais qu’il est essentiellement une ultra-élite car il a grandi en tant que personnalité publique.

Justin Trudeau, Premier ministre canadien

Trudeau, 52 ans, a passé ses vacances sur l’île des Caraïbes du 26 décembre au 4 janvier avec sa femme, séparée de Sophie Grégoire Trudeau, 48 ans, et leurs trois enfants.

Selon The Telegraph, Trudeau espérait peut-être échapper aux projecteurs, mais les circonstances ne l'ont pas aidé lorsqu’un problème est survenu avec son avion gouvernemental pendant le trajet, ce qui a obligé les Forces armées canadiennes à envoyer un second avion avec une équipe de réparation.

Il a payé la valeur pour sa famille

Trudeau, qui doit voyager dans un avion gouvernemental pour des raisons de sécurité, a remboursé à l’État la valeur équivalente d’un vol commercial pour sa famille.

Les détails des vacances familiales ont été révélés, la National Post canadienne rapportant qu’ils ont passé neuf nuits à Francfort, dans une « résidence fortifiée datant du XVIIe siècle », d’une superficie de 5000 pieds carrés, située dans la station Prospect Estate près d’Ocho Rios, qui coûte jusqu’à 5500 livres sterling par nuit.

Le bureau de Trudeau a d’abord déclaré qu’il payait le coût de l’hébergement pour sa famille, mais il a ensuite corrigé en disant qu’ils ont séjourné « sans frais dans un lieu appartenant à des amis de la famille », puis il a modifié à nouveau les détails pour préciser qu’il a séjourné avec ses amis, et pas seulement dans leur propriété.

Critiques à l’encontre du Premier ministre canadien

Les critiques du Premier ministre canadien demandent une révision de la loi sur les conflits d’intérêts, qui permet aux personnes occupant des fonctions publiques d’accepter des cadeaux non déclarés d’une valeur illimitée de la part d’amis et de membres de la famille.

En 2016, le Premier ministre a enfreint ces règles éthiques après avoir transporté sa famille par avion jusqu’à une île des Caraïbes privée appartenant à l’Aga Khan, milliardaire et leader spirituel des musulmans ismaéliens, alors que des tentatives de pression et de lobbying de sa fondation sur la campagne de Trudeau avaient été observées.

La commentatrice politique canadienne Kathleen Monk a déclaré au Sunday Telegraph : « Compte tenu de tous les défis auxquels Justin Trudeau a été confronté lors des vacances passées, il est surprenant de voir cette pièce se rejouer. Avec les coûts du logement qui deviennent incontrôlables, que ce soit pour la location ou les hypothèques. »