Les États-Unis poussent à empêcher l'extension de la guerre à Gaza dans la région et à assurer un accord pour une "trêve" humanitaire, le secrétaire d'État américain Antony Blinken devant arriver demain vendredi en Israël pour la deuxième fois depuis le début des combats le 7 octobre.

Il a déclaré aux journalistes avant de quitter les États-Unis aujourd'hui jeudi pour un voyage incluant également une escale en Jordanie : "Nous sommes déterminés à empêcher l'escalade sur n'importe lequel de ces fronts, que ce soit au sud du Liban, en Cisjordanie ou ailleurs dans la région". Et la Turquie.

"Nous veillons à ce que ce message soit reçu. Ce n’est dans l’intérêt de personne que la situation s’aggrave et certaines autres parties concernées l’ont compris, mais nous y travaillerons chaque jour".

Il parlait alors que l'attention se tournait vers le Liban, où le leader du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, devait prononcer son premier discours public depuis la guerre, alors que la violence augmente à la frontière nord d'Israël tandis que l'armée israélienne continue de concentrer sa principale attention sur Gaza au sud.

Le Hezbollah a déclaré avoir lancé 19 raids simultanés sur des positions de l'armée israélienne jeudi en utilisant des missiles guidés, de l'artillerie et d'autres armes, en même temps que ce qu'il a décrit comme des raids effectués avec deux drones explosifs, et le discours de Nasrallah devrait indiquer si le groupe étendra la violence à une guerre totale.

À Washington, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby, a déclaré que la Maison Blanche était préoccupée par le raid mais n'avait pas vu de preuve que le Hezbollah était prêt à lancer une guerre totale avec Israël.

Blinken doit arriver alors que la stratégie américaine visant à renforcer les alliés régionaux actuels d'Israël et à élargir ses alliances semble s'effondrer sous la pression de la guerre.

Bahreïn a déclaré jeudi que l'ambassadeur du pays du Golfe en Israël était retourné dans son pays et que l'ambassadeur israélien à Manama était parti "il y a quelque temps", confirmant une déclaration antérieure de son parlement.

Mais le communiqué gouvernemental n’a pas confirmé la rupture des relations économiques, comme l’avait précédemment mentionné le parlement, en protestation contre la guerre à Gaza.

La Jordanie a rappelé son ambassadeur mercredi tout comme la Colombie et le Chili. La Bolivie a rompu définitivement ses relations avec Israël.

Les hauts responsables américains, y compris Blinken et le président Joe Biden, ont été confrontés à des manifestations exigeant un cessez-le-feu.

Biden parlait à environ 200 personnes dans l'État du Minnesota tard mercredi lorsque un manifestant a crié : "En tant que rabbin, je veux que vous appeliez à un cessez-le-feu maintenant".

Biden a répondu : "Je pense que nous avons besoin d'une pause. 'Pause' signifie donner du temps pour sortir les prisonniers".

La Maison Blanche a précisé plus tard que Biden faisait référence aux otages – et non aux prisonniers – détenus par le Hamas.

Kirby a déclaré aux journalistes que les États-Unis souhaitaient voir une cessation des combats pour permettre un passage sûr des ressortissants étrangers hors de Gaza, une étape commencée mercredi. On estime à environ 7500 le nombre de détenteurs de passeports étrangers, dont des Américains, souhaitant partir. De plus, le Hamas détient 242 otages.

Il a ajouté : "Nous ne parlons pas d’une seule pause, ce que nous essayons de faire est d’explorer l’idée d’un plus grand nombre possible de cessez-le-feu temporaires pour continuer à acheminer l’aide et à travailler pour évacuer les gens en toute sécurité, y compris les otages".

Il a indiqué que Biden avait déjà garanti une telle pause le mois dernier lorsque le Hamas avait libéré deux otages américaines. Kirby a expliqué : "C’est ce à quoi nous pensons", précisant que ces pauses seraient destinées à atteindre des objectifs spécifiques. Chaque pause nécessiterait des négociations et de la diplomatie, a-t-il dit.

Il a mentionné que 55 camions d'aide humanitaire avaient pénétré à Gaza par le passage de Rafah en Égypte, et que d'autres seraient envoyés dans le secteur.

Mais les experts en droits humains ont averti que la nourriture et les médicaments ne suffisaient pas à éviter une crise humanitaire alors que le nombre de victimes palestiniennes a dépassé 9000, selon les données du Hamas.

Plusieurs experts des droits de l'homme des Nations unies ont accusé Israël de génocide par ses bombardements. L'armée israélienne a déclaré qu'elle poursuivait des cibles terroristes du Hamas cachées dans les zones civiles, y compris sous les hôpitaux.

Blinken a déclaré aux journalistes qu’"Israël n’a pas seulement le droit mais l’obligation de se défendre et de prendre des mesures pour s’assurer que cette [attaque du 7 octobre] ne se reproduira pas".

Mais il a averti que "la manière dont Israël procède est importante".