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Publié: novembre 8, 2024
Washington a annoncé jeudi qu'Israël rouvrira un point de passage supplémentaire vers la bande de Gaza assiégée, et ce avant l'expiration la semaine prochaine du délai fixé par l'administration américaine à Tel Aviv pour augmenter l'aide humanitaire aux Palestiniens.
Le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, a déclaré : « Nous avons vu Israël prendre plusieurs mesures importantes ces dernières semaines (...) et ils prévoient d’ouvrir un nouveau point de passage supplémentaire à Kissufim dans les prochains jours ».
Dans une lettre datée du 13 octobre, les ministres américains des Affaires étrangères et de la Défense, Antony Blinken et Lloyd Austin, ont présenté une série d'exigences à Israël susceptibles d'accroître l'aide humanitaire aux Palestiniens, lui laissant 30 jours pour répondre, sous peine de suspendre une partie de l'aide militaire américaine à Israël.
Miller n'a pas précisé comment les États-Unis évalueront le degré de conformité d'Israël aux demandes américaines, ni quand cette évaluation sera effectuée à l'issue du délai fixé au 13 novembre.
La loi américaine impose aux bénéficiaires de l'aide militaire américaine de ne pas refuser ou entraver « de manière arbitraire » la livraison de l'aide humanitaire américaine.
Cependant, l'administration Biden dispose de peu de marge de manœuvre après la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles mardi. Trump accuse le président américain sortant de faire pression sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Miller a souligné qu'Israël a accepté qu'il y ait « des voies de livraison supplémentaires à l'intérieur de Gaza, ce qui est nécessaire » pour distribuer l'aide humanitaire dans le territoire palestinien détruit par une guerre qui dure depuis plus d'un an.
La lettre mentionnait par exemple la nécessité pour Israël d'autoriser l'entrée de jusqu'à 350 camions d'aide humanitaire par jour, d'ouvrir un cinquième point de passage vers le territoire palestinien, et que l'armée israélienne ne donne des ordres d'évacuation de zones à Gaza qu'en cas de nécessité extrême. Environ 229 camions ont réussi à entrer à Gaza mardi, selon Miller.
Désignation de nouvelles familles déplacées
Les forces israéliennes ont intensifié leurs bombardements sur la bande de Gaza jeudi et ont émis davantage d'ordres d'évacuation, provoquant une nouvelle vague de déplacements depuis le nord du territoire, où les Palestiniens craignent de ne pas être autorisés à revenir.
Des responsables sanitaires palestiniens ont déclaré qu'au moins 10 personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées lors d'une frappe aérienne israélienne sur une école abritant des familles déplacées dans le camp de réfugiés de Chati à Gaza.
L'armée israélienne a déclaré que la frappe visait un quartier général du mouvement Hamas à l'intérieur du bâtiment, qui était auparavant une école gérée par les Nations Unies. L'armée a accusé le Hamas d'exploiter des installations civiles à des fins militaires, ce que le mouvement dément.
Alors que les chars israéliens avançaient à Beit Hanoun après un mois de nouvel assaut dans le nord du territoire, des dizaines de familles ont afflué vers des écoles et d'autres refuges pour les déplacés à Gaza, emportant avec elles ce qu'elles pouvaient en termes de biens et de nourriture.
Un des déplacés a rapporté que des drones survolaient la zone pour diffuser des ordres d'évacuation, que Israël diffuse également via les réseaux sociaux ainsi que des messages vocaux et textuels sur les téléphones des résidents.
Des responsables palestiniens affirment qu'Israël exécute un plan de « nettoyage ethnique ». Les résidents déclarent qu'aucune aide n'est entrée à Jabalia, Beit Hanoun ou Beit Lahia depuis le début de l'opération israélienne le 5 octobre.
L'armée israélienne a indiqué qu'elle avait été contrainte d'évacuer Jabalia et a commencé l'évacuation de la voisine Beit Lahia mercredi pour affronter des combattants du Hamas qu'elle dit s'être réorganisés sur place.
L'armée a nié des reportages affirmant qu'il ne sera pas permis aux évacués de retourner dans le nord de Gaza, affirmant que l'aide continue d'entrer dans le nord de Gaza et dans la région de Jabalia où elle mène « des combats violents ».
L'armée israélienne a ajouté dans un communiqué : « La déclaration attribuée à l'armée de défense israélienne au cours des dernières vingt-quatre heures, prétendant qu'il ne sera pas permis aux résidents du nord de Gaza de retourner chez eux, est fausse et ne reflète ni les objectifs ni les valeurs de l'armée de défense israélienne ».
Plus tard, l'armée a émis de nouveaux ordres d'évacuation pour les habitants des quartiers proches et à l’intérieur de la ville de Gaza, indiquant que des militants palestiniens y ont lancé des roquettes. Ces nouveaux ordres concernent la partie nord du camp de réfugiés de Chati et trois autres quartiers de la ville de Gaza.
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