Nouvelles du Canada arabe
Nouvelles
Publié: juillet 16, 2024
Alors que la tentative évidente d’assassinat de l’ancien président américain Donald Trump suscite un autre débat inquiétant sur le climat de violence politique aux États-Unis, les politiciens canadiens font également face à un niveau élevé de risques.
Quatre présidents américains ont été assassinés pendant leur mandat : Abraham Lincoln, James Garfield, William McKinley et John Kennedy. Theodore Roosevelt a été blessé par balle lors d’un discours qu’il prononçait en 1912, mais il a survécu. À cette époque, il était un ancien président en campagne pour reprendre son poste.
Aucun Premier ministre canadien n’a jamais été assassiné, et les incidents de violence politique sont relativement rares au Canada.
Cependant, le climat sécuritaire pour les politiciens dans ce pays s’est nettement dégradé au cours des dernières années. La GRC a évoqué ce qu’elle appelle le nombre croissant de menaces visant les élus.
Certains parlementaires ont reçu des boutons d’alarme en 2022 en réponse aux menaces. Plusieurs politiciennes ont démissionné ces derniers mois en raison d’un niveau élevé de harcèlement et d’intimidation.
Le Canada n’a pas échappé complètement à la violence politique, voici certains des actes de violence les plus marquants dirigés contre des politiciens dans l’histoire de ce pays :
1868 : Assassinat de Thomas Darcy McGee
McGee, père de la Confédération canadienne, a été tué à Ottawa en 1868. La police a arrêté Patrick James Whelan, un tailleur sympathisant des Fenians, un groupe d’extrémistes irlandais qui espéraient affaiblir le Royaume-Uni par des attaques contre ses colonies en Amérique du Nord. Whelan a affirmé son innocence, mais après un procès complexe et controversé, il a été reconnu coupable et condamné à mort.
1880 : Attentat contre George Brown
George Brown, journaliste et homme politique, est considéré comme un père de la Confédération pour son rôle actif dans la promotion de l’unité nationale dans les années 1850 et 1860. Il a fondé le Globe, un journal influent de Toronto qui a ensuite fusionné avec le Mail and Empire pour former le Globe and Mail.
Brown se trouvait dans son bureau du journal le 25 mars 1880 lorsqu’un ancien employé mécontent s’est approché de lui et lui a tiré dans la jambe lors d’une altercation. La blessure s’est infectée et a conduit à la mort de Brown le 9 mai. Brown était sénateur au moment de sa mort.
1966 : Attentat manqué à la Chambre des communes
Dans un appel proche alarmant, une tentative présumée d’assassiner certains membres du Parlement a été déjouée uniquement parce que la bombe a explosé trop tôt. En mai 1966, Paul Joseph Chartier est entré à la Chambre des communes avec une bombe fabriquée à partir de 10 bâtons de dynamite. Il est allé aux toilettes pour allumer la mèche, puis est sorti pour porter la bombe dans le corridor de l’édifice. Mais la bombe a explosé prématurément, tuant l’homme lui-même.
1970 : Assassinat de Pierre Laporte
L’enlèvement et le meurtre de Pierre Laporte — qui ont précipité ce qui est devenu connu comme la crise d’octobre en 1970 — ont finalement conduit à la première utilisation en temps de paix de la Loi sur les mesures de guerre, mise en œuvre par le Premier ministre Pierre Trudeau à l’époque. Laporte, qui était vice-Premier ministre du Québec à ce moment-là, a été enlevé par le Front de libération du Québec indépendantiste. Laporte a finalement été tué par ses ravisseurs. Le diplomate britannique James Cross, également enlevé quelques jours avant la libération de Laporte, a été relâché sain et sauf après des négociations.
1984 : Attaque à l’Assemblée nationale du Québec
Un caporal de l’armée est entré à l’Assemblée nationale du Québec le 8 mai 1984 et a ouvert le feu, tuant trois personnes et en blessant plusieurs autres. Bien qu’il ait prétendu vouloir « détruire » le gouvernement du Parti québécois, le sergent d’armes René Jalbert a convaincu le tireur armé, Denis Lortie, de se rendre à la police après cinq heures de négociations.
2012 : Tentative d’assassinat de Pauline Marois
Lors de la nuit de sa victoire électorale en septembre 2012, qui l’a rendue Première ministre du Québec, Pauline Marois a été visée par Richard Henry Bain, cherchant à attaquer elle-même et d’autres partisans du Parti québécois indépendantiste. Bain a finalement tué une personne et en a blessé une autre, bien que Marois elle-même n’ait pas été blessée.
2014 : Attaque à l’édifice du Parlement
L’attaque de 2014 contre l’édifice du Parlement a commencé à quelques pas de l’Assemblée législative au Monument commémoratif de la guerre nationale, lorsque Michael Zehaf-Bibeau a tiré et tué le caporal Nathan Cirillo, qui servait de gardien cérémonial au monument. L’assaillant a ensuite couru vers l’édifice du Parlement, est entré dans le Centre Block et a blessé un policier avant de s’engager dans une fusillade avec d’autres. Le Parti conservateur au pouvoir et le Nouveau Parti démocratique d’opposition tenaient tous deux des réunions à ce moment-là. L’homme a finalement été abattu et tué par des officiers de la GRC et le sergent d’armes de la Chambre des communes Kevin Vickers.
2020 : Arrestation à la salle Rideau
Le 2 juillet 2020, un homme originaire du Manitoba a forcé l’entrée de la salle Rideau et a cherché une confrontation armée avec le Premier ministre Justin Trudeau. Corey Hurren a heurté les portes du domaine de la salle Rideau, où résident le gouverneur général et le Premier ministre, avec sa camionnette, puis est entré à pied avec trois armes à feu chargées et un couteau avant de s’engager dans une confrontation de 90 minutes avec des agents de la GRC.
Hurren a dit aux agents qu’il était venu pour arrêter Trudeau et qu’il était en colère contre les restrictions liées au coronavirus et les récentes modifications aux lois sur les armes. Il a plaidé coupable à huit chefs d’accusation et a été condamné en mars 2021 à six ans de prison.
Plus d’un an avant l’arrestation de Hurren, un ancien chef de cabinet du gouvernement canadien a fait les gros titres en témoignant devant un comité de la Chambre des communes sur ce qu’il a qualifié d’aggravation de la controverse politique et de la menace qu’elle représente pour les personnes qui se présentent à des fonctions politiques.
Michael Wernick, greffier du Conseil privé canadien à l’époque, a déclaré qu’il y avait une « certaine innocence » au Canada en ce qui concerne la violence politique.
Wernick a déclaré au comité : « Je suis préoccupé par la montée d’une vague d’incitation à la violence lorsque les gens utilisent des termes comme “traîtrise” et “traître” dans le discours public ouvert. » « Ce sont ces mots qui conduisent à l’assassinat. Je crains que quelqu’un ne soit abattu dans ce pays, cette année, pendant la campagne politique. »
Commentaires