Nouvelles du Canada arabe

Nouvelles

Réfugiés ukrainiens coincés entre l'enclume du renouvellement de séjour et le marteau du coût de la vie élevé

Réfugiés ukrainiens coincés entre l'enclume du renouvellement de séjour et le marteau du coût de la vie élevé

By Mohamed nasar

Publié: mars 8, 2024


Les pressions de la vie quotidienne sont évidentes chez certains Ukrainiens présents au Canada et la réalité de vie ne reflète pas nécessairement ce à quoi ils aspiraient ou rêvaient avant de venir au Canada. C'est au moins le cas de plusieurs réfugiés ukrainiens qui se sont installés dans la province de la Colombie-Britannique, dans l'ouest du pays.

Après environ deux ans depuis leur arrivée au Canada fuyant la guerre dans leur pays, de nombreux réfugiés ukrainiens souhaitent s'installer ou prolonger leur séjour au Canada.

Andriy Batitsky et sa femme Kateryna Bondarenko viennent de Kharkiv, une ville située à 30 kilomètres de la frontière russe. Comme des centaines de milliers de réfugiés ukrainiens, ils ont fui l'invasion russe et sont arrivés au Canada grâce au permis de voyage d'urgence entre le Canada et l'Ukraine.

Il convient de noter que le permis de voyage d'urgence pour le Canada prévoyait l'accueil des réfugiés ukrainiens sur le territoire canadien pour une période initiale de deux ans. Ces derniers bénéficient pendant leur séjour dans le pays d'un permis de travail et d’un permis d’études, en plus de l'accès aux soins de santé.

D'ici le 31 mars prochain, le couple devra, selon les procédures, présenter une demande pour un permis de travail ou d’études, ou prolonger leur séjour de trois ans, soit jusqu'en 2027.

Le couple qui vit dans la ville de Surrey (Surrey) dans la grande région de Vancouver, explique que cela leur pèse particulièrement en ce qui concerne la gestion des démarches administratives ainsi que le fait d'avoir plusieurs emplois pour faire face à de grandes difficultés financières.

Dans son pays d'origine, Andriy Batitsky était massothérapeute et poursuivait ses études pour devenir infirmier. Depuis son arrivée au Canada en juillet 2022, il a occupé des emplois dans les secteurs de la construction, de la restauration, des garderies et du cinéma. Il dit ne pas avoir de diplôme reconnu au Canada et que le coût de la vie rend difficile la couverture de ses dépenses.

Le locuteur a acheté avec sa femme un appartement dans la capitale Kiev après leur mariage en 2021 et ils souhaitaient avoir un enfant avant le début de l'invasion russe, mais leur vie quotidienne a été bouleversée en un éclair, puis tout a été détruit, explique Andriy. Ce dernier espère pouvoir devenir résident permanent au Canada, que sa situation s'améliore à terme et que les conditions soient favorables pour qu'ils puissent avoir un enfant.

Le réfugié ukrainien dit : « Je veux rester ici [...] Je vais essayer de demander un visa de résidence permanente, ce qui m'aide à sentir mon humanité ».

Ne pas présenter une demande pour l’une des options proposées avant la fin de ce mois signifie la perte des services de soutien gouvernementaux, y compris le soutien financier et les cours de langue, après mars 2025. Cela rendrait plus difficile le maintien des réfugiés ukrainiens et leur emploi au Canada.

L'avocat en immigration Daniel Lee, de la firme Fasken, indique qu'il existe d'autres moyens de rester dans le pays, mais qu'ils sont plus difficiles. Il dit que ce réfugié doit passer par les procédures habituelles et faire une demande de permis de travail ou d’études, ce qui est généralement un défi beaucoup plus grand.

Faire une demande de permis de travail est un processus qui peut prendre de quatre à cinq mois, nécessite un employeur prêt à approuver la demande et capable de démontrer qu'il n'est pas possible d'engager un autre candidat qualifié à la place du demandeur.

À ce jour, jeudi 7 mars 2024, près de 250 000 personnes sont entrées au Canada sous le « Permis voyage urgence Canada-Ukraine » (AVUCU / CUAET). Elles sont arrivées au Canada précisément entre le 17 mars 2022 et le 27 février 2023, selon les données du gouvernement fédéral.

Il convient de noter qu'Ottawa a délivré plus de 936 293 visas d'urgence temporaires depuis mars 2022 aux Ukrainiens souhaitant travailler ou étudier au Canada en attendant la fin de la guerre dans leur pays.

En outre, jusqu'à 90 000 titulaires de ce visa d'urgence envisagent de venir au Canada avant l’échéance du 31 mars, selon des sondages réalisés par le ministère fédéral de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté et l'organisation « Opération Havre de paix pour les Ukrainiens » (OHPU / OUSH).

Le prêtre Mikhaïlo Ozurovych, curé de la cathédrale du Saint-Sacrement à New Westminster près de Vancouver, affirme que beaucoup d'Ukrainiens sont arrivés ces dernières semaines et que des milliers d'autres devraient suivre d'ici la fin du mois.

Son église se dit prête à accueillir ces nouveaux visiteurs : « Je pense qu'un simple sourire et un mot de bienvenue sont l'un des plus beaux cadeaux que nous puissions offrir », dit-il.

Commentaires

En rapport

Météo

Aujourd'hui

jeudi, 17 juillet 2025

Chargement...
icon --°C

--°C

--°C

  • --%
  • -- kmh
  • --%