Nouvelles du Canada arabe
Nouvelles
Publié: octobre 6, 2023
Lors du sommet des vingt-sept pays en Espagne vendredi, les dirigeants de la Pologne et de la Hongrie ont exprimé leur forte opposition à la réforme du système européen d'immigration, deux jours après la conclusion d'un accord considéré comme fondamental entre les États membres.
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré à son arrivée au sommet non officiel de l'Union européenne à Grenade : « Nous n'avons pas peur des diktats venus de Bruxelles et de Berlin ».
Il a également réitéré son refus d'imposer un système de « répartition des migrants en situation irrégulière » à son pays, à dix jours des élections législatives en Pologne, qui devraient être très disputées.
Son homologue hongrois Viktor Orban est allé plus loin dans ses critiques en déclarant : « Si vous êtes violé au nom de la loi, et forcé d'accepter quelque chose qui ne vous plaît pas, comment peut-on parvenir à un compromis ou à un accord ? C'est impossible ».
Le thème de l'immigration, l'un des sujets épineux entre les vingt-sept, a été inscrit à l'ordre du jour de ce sommet à la suite du dernier afflux de migrants sur la petite île italienne de Lampedusa, rappelant ainsi la nécessité urgente d'une réponse européenne.
Les ambassadeurs des pays de l'Union européenne ont convenu mercredi d'un règlement établissant un mécanisme de solidarité obligatoire entre les États membres en cas de « situation exceptionnelle » liée à l'arrivée d'un « grand nombre » de migrants à leurs frontières.
Ce règlement, qui prévoit également un système réduisant les procédures traditionnelles d'asile et offrant une protection moindre aux migrants, a été adapté pour surmonter les réticences allemandes puis italiennes.
Ce règlement, dernière partie du pacte européen sur l'asile et l'immigration qui sera négocié avec le Parlement européen, a été adopté par une majorité qualifiée des États membres conformément aux traités, et non à l'unanimité comme l'exigent la Pologne et la Hongrie.
Ces deux pays ont voté contre le texte, tandis que l'Autriche, la Slovaquie et la République tchèque se sont abstenues.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est félicitée vendredi de ce qu'elle a qualifié de « grand succès ».
La veille, la Première ministre italienne Giorgia Meloni avait également exprimé sa satisfaction en déclarant que « la conception de l'Europe et ses ambitions en matière d'immigration évoluent vers une ligne plus réaliste en ce qui concerne la légitimité, la volonté de combattre les trafiquants d'êtres humains et la volonté de stopper l'immigration illégale ».
La Pologne et la Hongrie ont également demandé en vain que la déclaration finale du sommet de Grenade inclue une référence à la nécessité d'un consensus pour adopter la réforme de l'immigration, selon des sources diplomatiques.
Ce différend pourrait empêcher la publication d'une déclaration commune sur l'immigration. C'est ce qui s'est produit lors du sommet de Bruxelles fin juin - début juillet, lorsque le duo polono-hongrois a bloqué l'approbation des résultats de la réunion pour manifester son opposition à deux autres textes du pacte migratoire adoptés peu avant par les États membres.
Cependant, le texte sur l'immigration en cours de discussion avant le sommet de vendredi a été durci pendant sa préparation. Le projet, consulté par l'AFP, insiste particulièrement sur la nécessité d'agir « immédiatement et fermement » contre l'immigration clandestine et sur « l'intensification des expulsions » des migrants en situation irrégulière.
Il réaffirme la détermination de l'Union européenne à établir des « partenariats mondiaux mutuellement bénéfiques avec les pays d'origine et de transit ».
Commentaires