Nouvelles du Canada arabe
Nouvelles
Publié: juillet 22, 2024
Les économistes et les observateurs du marché parient que la Banque du Canada procédera à une nouvelle baisse des taux d’intérêt cette semaine, face à des preuves croissantes que l’inflation recule de manière durable.
Les prévisions selon lesquelles la Banque baisserait son taux directeur lors de son annonce prévue mercredi étaient élevées depuis la publication la semaine dernière du dernier rapport sur l’inflation de Statistique Canada, qui a montré que l’inflation annuelle est tombée à 2,7 % en juin.
La lecture de l’inflation était inférieure au 2,8 % anticipé par les marchés et a contribué à renforcer la confiance du marché dans le fait que la Banque du Canada pourrait se préparer à une deuxième baisse des taux d’intérêt, en plus de la réduction de 25 points de base annoncée le mois dernier.
Roise Méndez, directeur général et responsable de la stratégie macroéconomique chez Desjardins, a déclaré : « Je pense qu’il est très probable que la Banque du Canada baisse à nouveau les taux d’intérêt la semaine prochaine. Il ne serait vraiment pas logique, d’un point de vue stratégique, de baisser les taux de seulement 25 points de base puis de les laisser là pour voir comment l’économie réagit, car cela ne provoquerait pas réellement beaucoup de changement dans la trajectoire de l’économie ou de l’“inflation”.
« Il a donc toujours été logique que la Banque du Canada procède très probablement à au moins deux baisses consécutives des taux d’intérêt avant de faire une pause. Et maintenant, les données récentes renforcent cet avis. »
La baisse du taux d’intérêt le mois dernier, qui a ramené le taux directeur de la banque centrale de cinq à 4,75 %, était la première depuis plus de quatre ans.
Méndez a indiqué qu’en plus du dernier rapport sur l’inflation, les données récentes montrant une hausse des taux de chômage et les prévisions de croissance faibles des entreprises canadiennes soutiennent toutes la possibilité d’une autre baisse.
Bien que l’inflation reste supérieure à l’objectif de 2 % de la Banque du Canada, Méndez a affirmé qu’il pense qu’un délai plus long pourrait avoir des conséquences négatives.
Méndez a ajouté que « les taux d’intérêt aux niveaux actuels sont en réalité très contraignants. On peut le voir dans les tendances de la consommation. On peut le voir sur le marché du logement ».
Il a poursuivi : « Je dirais que si la Banque du Canada n’abaisse pas les taux la semaine prochaine, cela indiquerait une plus grande disposition à pousser davantage l’économie vers la récession, juste pour réduire l’inflation de quelques dixièmes de pour cent supplémentaires. »
Le dernier rapport de Statistique Canada sur les ventes au détail, publié vendredi, a montré que les Canadiens ont réussi à freiner leurs dépenses en mai, les ventes au détail ayant chuté de 0,8 % pour atteindre 66,1 milliards de dollars.
L’agence a indiqué que les ventes ont diminué dans huit des neuf sous-secteurs suivis.
Méndez a déclaré : « Ce que la Banque du Canada essaie de faire, c’est simplement de réduire la quantité de contraintes qu’elle impose à l’économie. Elle ne cherche pas à stimuler l’économie, elle essaie simplement de diminuer la quantité de vents contraires qu’elle génère », ajoutant que la deuxième baisse des taux pourrait redonner confiance aux consommateurs canadiens pour qu’ils dépensent à nouveau.
Les dernières données sur le marché du travail canadien montrent un ralentissement de l’économie en juin, avec la perte de 1 400 emplois tandis que le taux de chômage a augmenté à 6,4 %, contre 6,2 % en mai.
Le résultat de juin est le taux de chômage le plus élevé depuis janvier 2022, un autre indicateur qui accroît la probabilité d’une baisse des taux par la Banque du Canada cette semaine.
Cependant, alors que la plupart des observateurs du marché pensent qu’une baisse des taux d’intérêt aura lieu cette semaine suivie de nouvelles réductions plus tard dans l’année, cet avis n’est pas unanime.
Clay Jarvis, expert en hypothèques et immobilier chez NerdWallet Canada, a indiqué que la décision de cette semaine pourrait aller dans un sens comme dans l’autre.
Dans une note, Jarvis a déclaré : « Étant donné la prudence de la Banque, une baisse d’un soir du taux directeur alors que l’inflation est encore bien supérieure à 2 % serait assez inédite. »
Jarvis a ajouté que si la baisse se produisait, une réduction de 25 points de base des taux variables ne serait probablement pas suffisante pour provoquer un changement significatif sur le marché immobilier canadien, où les acheteurs luttent face à la possibilité d’une hausse des primes hypothécaires.
Une enquête menée par CPA Canada (un organisme représentant les comptables professionnels) et BDO Debt Solutions peu après la baisse des taux en juin a révélé que la moitié des Canadiens disent que la hausse des taux a eu un impact négatif sur leur charge d’endettement, tandis que sept sur dix ont déclaré que la baisse de juin avait eu un effet négatif sur leur charge de dette. Il n’y a aucun effet sur leurs attentes financières.
L’enquête a également montré que 52 % des participants pensent que des baisses continues des taux d’intérêt ne suffiront pas à réduire les pressions financières.
Commentaires