Nouvelles du Canada arabe
Nouvelles
Publié: août 11, 2024
Une source israélienne bien informée a déclaré que le chef du Hamas, Yahya Sinwar, souhaite parvenir à un accord de cessez-le-feu - du moins c'est le message transmis par les médiateurs égyptiens et qataris aux responsables israéliens ces derniers jours avant un sommet décisif plus tard cette semaine, mais il reste incertain si le Premier ministre israélien le souhaite ou non.
Deux sources israéliennes ont déclaré que les alliés de Netanyahu ont informé les journalistes et d’autres responsables gouvernementaux que le Premier ministre israélien est prêt à conclure un accord, quel que soit l’impact sur sa coalition au pouvoir. Mais l’establishment de la sécurité israélienne demeure plus sceptique quant à la volonté de Netanyahu de conclure un accord face à la forte opposition des ministres d’extrême droite de sa coalition.
La source israélienne a ajouté, en faisant référence à Netanyahu par son surnom : « Personne ne sait ce que veut Bibi. »
Il est clair que Netanyahu fera face à d’énormes pressions cette semaine de la part des États-Unis pour approuver un cessez-le-feu et la libération des otages.
La source israélienne a indiqué que les responsables américains ont clairement dit à leurs homologues israéliens qu'ils estimaient que le moment était venu de parvenir à un accord de cessez-le-feu afin d’éviter une guerre régionale plus large.
Le Forum des familles des otages et disparus, une voix forte en Israël, a également appelé Israël et le Hamas à finaliser un accord sur les otages et le cessez-le-feu.
Le forum a déclaré dans un communiqué jeudi : « L’accord est la seule voie pour ramener tous les otages chez eux. Le temps presse. Les otages n’ont plus rien à perdre. L’accord doit être signé maintenant ! »
Parallèlement, les partenaires de Netanyahu dans la coalition ont clairement indiqué qu'ils ne veulent pas qu'Israël conclue un accord avec le Hamas.
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a qualifié l’accord de cessez-le-feu proposé de « marché de la capitulation » vendredi. Il a écrit sur la plateforme de médias sociaux X : « J’appelle le Premier ministre à ne pas tomber dans ce piège et à ne pas accepter ne serait-ce qu’un léger dépassement des lignes rouges qu’il a récemment fixées, lesquelles sont aussi extrêmement problématiques. »
Le porte-parole de la sécurité nationale à la Maison-Blanche, John Kirby, a critiqué les propos de Smotrich en déclarant que « ses arguments sont totalement erronés ».
Cependant, l’avenir politique de Netanyahu dépend largement de ses partenaires de coalition – dont plusieurs ont déjà menacé de se retirer du gouvernement et de provoquer sa chute s’il accepte l’accord.
La Knesset (Parlement israélien) est actuellement en pause pour les vacances d’été, ce qui rend difficile – bien que pas impossible – pour Smotrich et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir d’annuler le gouvernement actuel. Des sources israéliennes ont indiqué que Netanyahu pourrait appeler à des élections si un accord de cessez-le-feu est conclu, ce qui lui permettrait de contrôler le calendrier de telles élections.
Des délégations travaillent « 24 heures sur 24 »
Les médiateurs devraient rencontrer les équipes de négociation israéliennes et du Hamas au Caire ou à Doha la semaine prochaine. Mais la source israélienne a déclaré que les négociations sont déjà en cours avec des délégations techniques travaillant « 24 heures sur 24 » sur les détails clés avant la réunion de jeudi.
Ces discussions interviennent à un moment de grande tension au Moyen-Orient. Les assassinats de personnalités éminentes au Liban et en Iran ces dernières semaines ont suscité des craintes de représailles qui pourraient déclencher un conflit plus large.
La semaine dernière, Israël a tué Fouad Chakr, le commandant militaire suprême du Hezbollah, le groupe armé libanais soutenu par l’Iran. Le lendemain, Israël est largement soupçonné d’avoir assassiné le leader politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, à Téhéran, ce qui est considéré comme une grande humiliation pour les Gardiens de la révolution iraniens qui hébergeaient Haniyeh.
Israël n’a ni confirmé ni nié son implication dans cet incident.
Il y a des indices que l’Iran pourrait revoir l’étendue et le calendrier de sa riposte contre Israël en cas de cessez-le-feu à Gaza, ce qui exerce une pression supplémentaire sur Israël pour conclure un accord afin d’éviter le risque d’une guerre régionale généralisée.
Sinwar, le chef du Hamas à Gaza, considéré par Israël comme l’un des cerveaux derrière l’attaque terroriste meurtrière du 7 octobre, a été nommé président du bureau politique du groupe après l’assassinat de Haniyeh.
Sinwar n’a pas été vu en public depuis le 7 octobre et on pense qu’il se cache dans les tunnels creusés sous Gaza. Haniyeh jouait un rôle majeur dans les négociations de cessez-le-feu, alors que le rôle de Sinwar était plus limité en raison de la difficulté de communiquer avec l’extérieur.
Les négociations interviennent après un raid israélien sur une école et un complexe de mosquées ayant fait des dizaines de morts, ce qui a suscité l’indignation internationale. Israël a déclaré qu’il visait un centre de commandement du Hamas et qu’il avait tué plusieurs combattants.
La vice-présidente américaine Kamala Harris, candidate démocrate à la présidence, a déclaré samedi que « très nombreux » civils ont été tués à Gaza, ajoutant que l’accord « doit être conclu maintenant ».
Commentaires